La Faucheuse Lui Va Si Bien (En Cours)

72 Les signes sont là

On avait prévenu Lucy de nous rejoindre au Todd's bar un peu plus tard dans la soirée. Il s'occupait de la petite fée en attendant. Ils étaient tout mignon tous les deux... Mais pourquoi il fallait que je pense à cela tout à coup? J'avais bien autre chose à faire que de penser à marier mon fils, Lucifer, l'incarnation du mal sur Terre. Et encore... si les humains pouvaient s'imaginer un seul instant ce qui allait leur arriver....

Dean est parti prendre une douche. Je profites de cet instant pour aller en cuisine me faire couler un café et me mettre devant la télé, bien au chaud sous un gros plaid polaire. Une chaîne d'information. Pas un seul reportage de positif. Le corps d'un homme porté disparu quelques jours plus tôt venait enfin d'être retrouvé. Les secours ont mis plus d'une heure et demi pour l'atteindre tellement le terrain était escarpé.

Un chef d'état voulait carrément racheter une île pour contre carrer les plans d'un autre chef d'état...

Les glaciers diminuaient à vue d'œil menaçant de relarguer dans la nature des germes et bactéries millénaires dont on ne savait rien. Et sans aller jusque là, les scientifiques venaient de retrouver du plastique dans ces même glaciers...

Les animaux se mourraient aussi et tout ça grâce aux hommes de manière directe avec le braconnage et moins direct en raison de l'industrialisation et de la course aux profits.

Une femme à nouveau tuées violemment et en pleine rue par son conjoint... Un homme qui en agresse un autre pour un soucis de refus de priorité... Un forcené qui tire dans une école...

Les Hommes sont malades. La planète est malade. Mais est-ce de leur faute ou bien celle du Fléau? Où bien devrais-je dire de Yanis de Morlax? Il avait maintenant un nom et je pouvais même mettre un visage dessus. Un visage de haine à l'état pur.

_ Tu ne devrais pas te faire du mal à regarder tout cela, tu sais?

_ C'est bien à toi de dire ça, toi qui est la Mort! Allez viens donc t'asseoir près de moi...

Il ne se fit pas prier et je me pelotonnais tout contre lui. J'adorais sentir sa chaleur m'envahir.

On décida d'y aller en moto. Dean voulu comprendre la sensation et il s'installa à califourchon derrière moi. Il était tellement mignon avec son casque et sa veste renforcée. Je ne voulais prendre aucun risque quant à sa sécurité.

On arriva de bonne heure. Le bar n'était pas encore ouvert mais chose étrange il était éteint. Et je savais que Ela et Todd arrivait toujours de bonne heure pour préparer la salle et ramener de la réserve ce dont ils auraient besoin dans la soirée. Bizarre. Dean devait aussi ressentir quelque chose car il se mit de suite sur la défensive.

On décida d'entrer par la porte latérale. Toujours aucuns bruits ne nous parvenaient. On avança jusqu'à la grande salle et au moment où l'on passait les portes on entendit comme des bruits étouffés dans le fond de la salle.

On aperçu Ela en pleurs et complètement flippé qui nous regardait avec des yeux exorbités. Todd était assis à côté d'elle, le visage en sang et visiblement inconscient. Les deux avaient les mains dans le dos et je supposais qu'ils étaient ligotés.

Les lumières s'allumèrent et on pu voir ce qui se passait précisément dans la pièce. Des hommes cagoulés tout vêtus de blancs avec des inscriptions que je jugeais bien kitchs en guise de plastron. Je connaissais ces symboles. Je les avais aperçus il y a quelques temps à la télé. Les sauveurs de Jésus voulaient se taper une petite causette avec moi.

Dean voulu se mettre devant moi pour me protéger mais je l'en empêchais d'un sourire d'excuse.

_ Messieurs? Vous vous êtes invités parmi nous ce soir sans avoir reçu d'invitation. Vous avez fait du mal à mes amis et cela je vous avouerais que cela passe plutôt mal. Que voulez-vous?

_ Démon femelle! Nous voulons que tu retourne aux Enfers, là où est certainement ta place. Nous attendons la résurrection de Jésus notre sauveur et nous ne laisserons rien ni personne se mettre en travers de notre chemin. L'Homme doit trouver sa rédemption dans les signes de la fin du monde et c'est notre sauveur qui viendra nous délivrer du mal. Comprends tu démone? Nous devons te détruire toi et tous tes semblables pour que le destin s'accomplisse.

D'ahurissement je me mis à éclater de rire. Un rire sonore, communicatif. Il devait me prendre pour une folle mais je m'en fichait complètement. Après tout ce que j'avais vécu depuis ma mort je venais de me faire traiter de démone, rien que ça.

_ Silence, démone. Tu ne peux te moquer de nous.

_ Excusez moi mais vous êtes tellement drôle. De braves petits soldats. Savez vous au moins contre qui vous vous battez? D'où vous viennent vos certitudes de sauveur?

_ Nous n'avons pas à discuter de cela avec vous. Vous n'aurez pas l'occasion de quitter ce lieu ce soir, c'est aussi simple que cela.

_ Attention à toi. Regardes comment ils sont disposés. Il se trame quelque chose ici. Je ne suis vraiment pas tranquille.

_ Tu crois?

_ Oui, ils sont trop confiant.

Je faisais confiance à Dean et à son sixième sens. Et effectivement en arrêtant de rire et en me concentrant un peu je ressenti comme une ombre maléfique planer tout autours de nous. C'était comme ci c'était une impression, un regard sombre qui me fixait.

Mon cerveau commença à réfléchir et à assembler les pièces d'un puzzle vieux de plusieurs millénaires. J'avais il y a de cela très longtemps été princesse d'un lointain royaume. J'y avais rencontré Dean. Plus tard sur Terre nous avions eu deux enfants. Des jumeaux. Deux fils. Je sais aujourd'hui que mon premier né, Lucy, était le maître des enfers plus connu sous le nom de Lucifer. Il serait donc logique que mon second fils serait celui appelé sur Terre Jésus mais que moi je connais sous le prénom de Nate. Je n'ai pas assez de souvenirs de lui, c'est comme ci mon cerveau ne voulait pas se rappeler ce qui était étrange. Où était il? Pourquoi aurait il une sorte d'armée de fidèle ici sur Terre qui ferait autant de mal en son nom comme ici ce soir?

Et je compris enfin....

Nate. Mon autre fils. C'était forcément cela. Il était retenu par Yanis de Morlax, le Fléau ; mon fléau et torturait certainement mon fils. C'était lui le responsable de tout cela. C'était obligé. Et moi je ne pouvais rien faire pour le moment, du moins pas encore. Mais s'en était fini de la jeune fille que Yanis avait vu ce jour là quand elle avait du quitter rapidement ces parents. Aujourd'hui j'étais une femme et je comptais bien ne pas me laisser faire. J'étais forte, sexy et lui n'était que l'épine que j'allais me retirer du pied.