La Faucheuse Lui Va Si Bien (En Cours)

33 Quand ma cadre parle de moi à la télé

Je venais juste de rentrer chez moi. Il était trois heures du matin et la ville était bien tranquille. J'aimais cette ambiance du milieu de nuit lorsque les rues étaient presque désertes. La vue de mon salon était magnifique avec les réverbères qui projetaient leurs lumières jusque loin devant moi.

Je n'avais pas envie de dormir. J'allais m'installer au salon pour décompresser. J'allumais la télévision pour avoir un bruit de fond mais au vu du programme je laissais mon esprit vagabonder où bon lui semblait.

Alerte infos : je me vis à l'écran. Apparemment un petit malin avait mis en ligne une vidéo de moi l'autre jour sur la prise d'otage. Je passais plutôt bien à l'écran. Enfin, mes ailes surtout qui brillaient et étincelaient. Mais pourquoi maintenant à la télé? Il semblerait que je vienne de passer le million de vue. Mince.

Et tout le monde cherche à savoir qui je suis et où je suis. Hein? Mon ancienne cadre de service à la télé? Je monte le son afin de savoir ce qu'elle raconte.

_ Que pouvez vous nous dire sur cette femme que vous prétendez être une ancienne membre du personnel de cet hôpital?

_ Cette femme a effectivement travaillé aux urgences et pendant plusieurs années aux urgences médico-psychologiques. C'était une femme joyeuse qui aimait son métier et trouvait toujours un mot gentil pour les autres. Très à l'écoute et travailleuse. Elle a été déclaré décédé  il y a de cela plusieurs mois. C'était la première fois que je la revoyais mais elle m'a semblé être différente de la personne que je connaissais auparavant.

_ Très bien. Que pouvez vous nous dire d'autre sur elle?

_ Je ne la connaissais pas plus que cela et je ne pourrais pas vous aider davantage.

Non mais c'était une blague? Elle faisait partie de ce pourquoi j'étais au plus mal avec ses remarques plus que désobligeantes sur moi et là elle se permettait de faire comme ci on était copines? Non mais sérieusement? Cette femme était mauvaise et là je la voyais parader devant la caméra? Vivement que la roue tourne pour ce genre de personne qui se pensait supérieure parce qu'elle avait un grade de plus que les autres.

Je ne voulais plus voir sa tête à l'écran, aussi je passais sur une chaîne de musique et me levais pour me rapprocher de la fenêtre. J'étais sur les nerfs maintenant.

Je ne voulais pas affronter la suite pour le moment aussi je fermais les yeux et appuyais mon front sur la vitre. Les rues en bas semblaient si petites... Je ne voulais pas avoir de vilaines pensées. Pas maintenant. Déjà que je devais me contrôler pour ne pas laisser l'angoisse m'envahir. C'était difficile d'avoir des pensées comme cela sans culpabiliser mais là, tout de suite, repenser à ce que cette cadre m'avait dit il y a des mois maintenant me faisait me sentir comme la dernière des nulles. Un souvenir en ramenant un autre, les larmes jaillirent sur mon visage.

Je ne sais pas si inconsciemment j'avais appelé Dean ou si c'était lui qui avait senti mon mal être mais tout à coup je sentis sa présence rassurante et électrique derrière moi.

_ Pourquoi tu pleurs petite fille. Tu t'en sors plutôt bien je trouve...

Je souris à travers mes larmes. Je voyais son reflet dans la vitre. Il avait l'air fatigué mais aussi sérieux que le Dean que je connaissais.

_ Je viens de voir une vidéo de la prise d'otage de l'autre jour et une interview de quelqu'un que j'aurais aimé ne pas revoir.

_ C'est la vidéo ou l'interview qui te met dans cet état?

_ L'interview... les deux en fait.

Je devais ressembler à rien avec mes yeux tout rouges et mon mascara qui avait du largement couler le long de mes joues. Mais cela n'empêcha pas Dean de me prendre dans ses bras et de poser son menton sur le haut de mon crâne. A cet instant il était plus Charming que Dean et c'était ce dont j'avais besoin.

_ Tu ne devrais pas te mettre dans cet état. Tu sais qu'elle a dit tout cela pour te déstabiliser. C'est dans la nature de certaines personnes que de chercher à nuire aux autres. C'est leur mode de fonctionnement mais toi tu n'es pas comme cela. Tu es honnête, et franche, et loyale. Et tu vaut tellement plus que ce que tu crois.

Il me serrait davantage dans ses bras. Je ne voulais pas quitter leur chaleur rassurante.

_ Je sais que je ne suis pas comme elle m'a décrite mais je ne peux m'empêcher de me dire qu'il y a du vrai dedans. J'ai encore du travail à faire sur moi je crois.

_ Tu verras que tu vas réussir à faire ce qu'il faut pour te sentir mieux. Je crois en toi, moi alors ne l'oublie pas.

_ Merci Dean. Je crois que ce sont les premières paroles de réconfort que tu me dis. Et tu ne sais pas à quel point ça me touche.

_ Je ne fais que te dire ma vérité.

Ses mains caressaient mes bras. Il me réchauffe. Je voulais que cet instant dure toujours. Il me réconfortait comme j'en avais besoin. Mes larmes se tarirent et sans trop savoir comment, ses mains passèrent de mes bras à mon dos et sa bouche prit possession de la mienne.