La Faucheuse Lui Va Si Bien (En Cours)

19 Sébastien, négociateur

Le calme revenu de manière abrupte dans le hall n'était qu'apparence. J'avais en face de moi crétin n°2 qui avait tellement peur qu'à tout moment il pouvait mouiller son pantalon et devenir imprévisible.

Et j'avais le bataillon des forces de l'ordre derrière moi qui ne savait pas vraiment comment réagir et je les comprends. Je ne sais pas trop qu'elle image je pouvais renvoyer comme ça.

Il y avait aussi des familles et accompagnants en plus du personnel soignant qui s'étaient agglutiné pour voir.

Et moi j'étais au milieu de tout ce petit monde. Je ne doutais pas non plus que je devais passer en live sur les réseaux sociaux. J'étais vraiment au tout devant de la scène là, prête à tomber dans la foule même.

Sébastien le négociateur fit un pas vers moi. Je ne voyais que ces yeux observateurs, durs et froids.

_ Qui êtes vous?

Le ton était interrogatif. Il ne semblait pas avoir peur de moi et il ne savait pas ce qu'il devait faire de moi pour le moment. Je ne doutais pas qu'à la première occasion il demanderait à ses chefs.

_ Quelqu'un qui doit s'acquitter d'une tâche. Je ne vous veux aucun mal. Pour infos il reste encore quatre adultes soignants dans le service. Pas de blessé parmi eux.

Où j'avais appris à parler comme ça moi? Comme quoi les séries policières pouvaient servir à quelque chose finalement.

_ Très bien. Et maintenant?

_ Maintenant crétin n°2 ici présent va subir le même sort que son frère.

_ Son frère? Vous connaissez leurs motivations?

_ Non pourquoi?

Je le vois hésiter. Il n'avait peut être pas peur mais pourtant j'avais des ailes imposantes quand même et je doute qu'il était habitué à en voir chaque jour.

_ Nous essayons de remonter une filière terroriste, le reste est classé secret défense.

_ Très bien Sébastien. Tu veux donc... Je peux dire "Tu" au fait?

_ Oui me répondit-il sans ciller en entendant son prénom.

_ Donc tu veux que je récupère d'autres infos avant de le précuire pour un aller simple en Enfer?

_ Ce serait l'idée oui.

Bizarre. Il n'avait pas vraiment l'air dégoûté ni rien. Qu'avait il vécu pour n'avoir aucune réaction?

_ Très bien alors dis à tes hommes de rester en retrait et protégez les civils.

Il ne me répondit pas mais recula vers ses hommes en parlant dans son talkie.

Crétin n°2 n'avait pas bougé. C'est vrai que mon échange avec Monsieur négociateur sexy mais pas autant que Charming n'avait duré que peu de temps.

Je fixais crétin n°2 droit dans les yeux. Lui serrait ses 2 otages tout contre lui. Comment on s'occupe d'une bête sauvage acculé? J'aurais aimé avoir le temps de potasser un manuel mais là pas le temps aussi je fit ce que je savais faire de mieux : agir avant de réfléchir.

Je fis abstraction de Henri qui me regardait avec un mélange de peur et d'ébahissement. Je ne voyais pas qui était le second otage. Peut être un nouvel interne que je ne connaissais pas. J'étais concentré sur crétin n°2. Je me tenais droite et sur de moi telle un ange vengeur devant lui. Je décidais que je voulais lire dans son esprit et c'est ce que je fis. Une fois entrée, je cherchais des barrières ou tout obstacle qui m'aurait empêché de lire jusqu'à son âme.

Mais rien. Je me mis à lire et à regarder ce que je voyais. Une enfance difficile dans un pays en guerre. Un père qui brutalisais sa mère tout en consommant des drogues pour l'aider à tenir. Un petit garçon qui avait suivi très tôt son père dans les affres de la guerre environnante tout ça parce que son père voulait faire de lui un homme. Du sang, des morts, de la torture. Difficile de faire la part des choses en grandissant.

Pour moi aussi, en cet instant la pitié me dominait.

_ Mon enfant, tu ne devrais pas te laisser guider par des sentiments aussi tendre. Le mal est partout en ce bas monde et l'Homme en est son serviteur le plus dévoué.

Sa voix résonnait dans l'esprit de crétin mais pas de trace de lui.

Je me dépêchais de finir car je percevais également le stress grandissant de Dean.

Je repris pleinement possession de mon corps.

_ Salope, qu'est ce que tu m'as fait? Putain!

Sa prise se raffermis sur Henri et je sais qu'il s'apprête à tirer.

_ Stop!

Et le temps s'arrête. Je ne prends pas le temps de réfléchir à cela que je cours retirer l'arme des mains de crétin n°2 et libère Henri et l'autre collègue. Au moment ou je les pousse en sécurité vers les forces de l'ordre j'attrape crétin n°2 et lui fais subir le même sort qu'à son frère.

Sa marque est bien visible et me montre la noirceur de son âme. Je n'ai plus aucune empathie pour lui. Dean est à nouveau tout près de moi et je sens son souffle contre ma tempe. J'aime à penser qu'il est alors fier de moi et de mon travail accompli. Crétin n°2 disparait en hurlant et pleurant. Il criait qu'il ne savait ce qu'il faisait et que ce n'était pas de ça faute. Dean le tire en arrière et le pousse dans les ombres les plus noires qui étouffent les derniers cris.

Après quelques instants de calme et de stupeur passées, elles se dispersent et un coup de feu retenti dans le hall.