24 Soirée célibataire

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Dean avait l'air perdu dans des pensées où je n'avais pas ma place. Il avait l'air triste mais je ne voyais pas ce que j'aurais pu dire pour le réconforter à cet instant. Il me laissa finalement rapidement seule et parti sans un mot .

Je savais qu'essayer de penser à sa vie d'avant avait forcément fait ressurgir des choses mais je ne voulais pas le brusquer à m'en parler. Il le ferait s'il en avait vraiment envie.

Moi, j'étais à nouveau face à moi même. J'avais envie de penser à autre chose et de me retrouver dans un terrain familier avec des personnes que j'appréciais. J'étais morte, c'était un fait, à un moment où je n'allais pas bien. Mais j'étais à la base une femme souriante, rigolote, et j'aimais les gens d'une manière générale. Et même si Dean et moi avions convenu qu'une liaison entre nous était impossible, je devais avouer que me sentir désirée me manquait. Les manifestations d'affections, quelles qu'elles soient me manquaient. J'avais besoin de personnes aimantes autours de moi. Et qui mieux que sa famille pouvait nous aimer?

Ma pensée fit place à la réalité. J'étais chez mes parents. Ils étaient là, installés dans leurs fauteuils du salon à regarder la télévision. Ils avaient cet air triste que je leur avait très rarement vu. Je ne savais pas si leur parler serait une bonne solution finalement. Comment faire son deuil si on ne savait pas si la personne était morte ou semi-morte? Mais dans ce cas, devaient-il faire leur deuil? Je ne savais plus...

Je me sentais triste moi aussi de ne pouvoir leur rendre leur sourire. J'avais vraiment besoin de réconfort et de réassurance et Dean n'était pas une option acceptable, je devais m'en persuader même si on fond de moi j'aurais aimé me sentir possédé par lui. Il me fallait peut-être une nouvelle distraction pour me le sortir de la tête?

J'étais pommée et j'avais vraiment besoin de me changer les idées alors je décidais de me vêtir d'une petite robe noire moirée et moulante avec des escarpins à talons hauts. Elles avaient de minuscules brides argentées et le rendu était juste magique. Elle était courte et décolletée. Je me sentais sexy en cet instant et c'est tout ce qu'il me fallait. Je laissais mes cheveux détachés dans mon dos et décidais d'un smokey eyes charbonneux sur mes yeux. Un perfecto en cuir noir pour compléter l'ensemble et d'un clignement de paupière je me retrouvais devant un pub du centre ville que je connaissais bien de mon vivant.

Il était bondé. Les bruits des personnes à l'intérieur raisonnaient jusque dans les rues adjacentes. Ils semblaient désireux de faire la fête et heureux de ces moments d'insouscience entre amis.

Certains hommes avaient l'air à mon goût, mais j'étais encore loin. Je décidais d'entrer boire un verre et de voir de plus près.

Visiblement, ma tenue faisait des merveilles. Je remarquais beaucoup de regards plus ou moins discrets et insistants sur moi. Je n'aurais pas la prétention de dire que j'étais la plus désirable des femmes présentes mais j'avais envie de me dire qu'être devenue chasseuse m'avait donné pas mal de sexappeal. Ça tombait bien j'avais envie de profiter un peu de mon nouveau corps. Et puis ça faisait combien de temps que je n'avais pas été dragué? Sans parler du reste. Et plus je me disais que ça faisait longtemps que je n'avais pas vu le loup et plus j'avais envie de le voir justement. Je mettais Dean dans un coin de ma tête, il fallait que je tourne cette page qui n'était même pas écrite finalement.

J'étais à peine accoudé au bar qu'un barman surgit devant moi. Avec ses cheveux plaqués et sa barbe fournies type hipster et son sourire aux dents blanches, je l'aurais bien vu dans une pub pour dentifrice.

_ Mademoiselle? Vous désirez?

Mademoiselle.... J'adorais ça parce qu' il faut bien l'avouer, passer un certains âge ça flattais notre égo.

_ Un mojito, s'il vous plait.

Une fois servie je pris mon verre avec moi et j'allais m'installer à une table à peu à l'écart mais avec une bonne vue sur la salle. Je m'assois et croise mes jambes (et pas dans la version de basic instinct, j'avais pensé quand même à mettre une petite culotte). Certains sourires s'élargissent encore.

Je fais comme ci je ne les voyais pas. Je suis quand même timide il ne faut pas l'oublier. Je préfère me consacrer à mon verre déjà. Pas mal mais un peu amer. Cela ne m'empêcha pas de le finir quand même. Mais pour voir si avec un autre parfum le résultat serait le même, il va falloir que je patiente un peu parce qu'un homme grand, brun, viril se dirige droit vers moi.


La Faucheuse Lui Va Si Bien (En Cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant