Je suis rester un long moment devant cette porte, à me demander quoi faire, alors qu'autour de moi, le personnel soignant allait et venait. Ma tête cogne à cause de la chimio du matin et mon ventre fait des montagnes russes, mais je ne voulais pas rester dans ma chambre, seul. Alors lorsque le médecin à eut terminer ses explications et à quitter la pièce, je suis sorti, en évitant du mieux possible Charlie, qui discutait à l'accueil de l'étage. J'inspire et expire en fermant les yeux, essayant en vain de stopper la toupie dans ma tête, puis je tend le bras. Ma main s'accroche à la poignet alors que mon muscle lance le mouvement d'ouverture que je ne cherche même pas à retenir. La porte s'ouvre dans un grincement et mes yeux se posent sur celui que je suis venu voir. La pièce est plongée dans une obscurité douce, alors que j'entre lentement en refermant la porte derrière moi. Le blanc des murs me rappelle mes débuts à l'hôpital et je manque de m'écrouler. Les meubles encore ouverts, ne gardent rien et l'unique table de chevet reste vide, à tel point que tout ceci me déprime. Je m'installe sur la chaise posée à côté du lit et je le regarde, je l'analyse, comme je le faisais au début. Ses traits son toujours les mêmes, à croire qu'il ne ressens pas les effets du temps, en même temps en deux semaines c'est dure de changer. Deux semaines ? Le temps qu'il m'a fallut avant de me décider à venir ici pour le voir. Ses cheveux blond en bataille, son légèrement plus long et une barbe de trois jours recouvre ses joues.
Mes coudes se posent sur la couette et je pense à ses yeux, je me demande de qu'elle couleur ils sont. Je ne sais pas comment cela peu être possible, mais le voir me redonne de l'espoir, comme s'il symbolisait la lumière dans mon monde chaotique. Je m'attarde sur la courbe de sa mâchoire et sur la ligne de ses lèvres, alors que mes doigts jouent avec le tissus sous mes mains. Les « Bips » de la machine, m'arrachent un sourire, me ramenant deux semaines en arrière. Sa présence dans la chambre me manque, comme si j'étais devenu dépendant de lui et du rythme de son cœur. Inconsciemment, ma main retrouve la sienne et le contacte de sa peau contre la mienne, fait louper un battement à l'EGC, me faisant sourire, alors que mes doigts s'attachent aux siens.
- Pas mal de choses se sont passées, Charlie à trouver quelqu'un, il était plus que temps parce qu'elle devenait insupportable, le stagiaire à louper un rendez-vous, je te dis pas la gueulante qu'il à prit lorsque le médecin l'a apprit. Sam s'amuse à draguer son infirmière, c'est drôle à voir parce qu'elle en à absolument rien à faire ! Garth est égale à lui-même, mais j'avoue que je m'inquiète, ça va faire quatre jours qu'il n'a pas quitter sa chambre.
La machine loupe un battement et je me pers dans mes phrases. Pendant deux heures, je lui parle de tout, du fait que mes parents ne veulent pas me lâcher ou encore que mon frère Gabriel est reparti sans me dire au revoir. Je lui parle aussi de la chimio et des doutes qui commencent à s'installer doucement dans ma tête. Je me demande encore si elle marchera ou si tout ce que je fais ne servira à rien. Mon cœur se pince et mon estomac se tord, alors que je fronce les sourcils, si je pense de cette manière je risque de sombrer dans une dépression sévère, celle que je m'évertue à fuir depuis le début de cette aventure chaotique. Mes mots sortent tout seul, comme un barrage fissurer qui laisse fuir son contenant et je me surprends à pleurer lorsque je parle de mon prochain examen. Autant le dire, il m'angoisse, pas parce que s'en est un nouveau, non ce n'est clairement pas le premier. Ce qui m'angoisse c'est le résultat et dieu sait à quel point, je ne veux pas qu'il soit négatif. Ma main se resserre sur la sienne, alors que je parviens plus à contrôler mes larmes, les laissant noyées mes joues de leurs marques humides.
Mon estomac, que j'avais ignorer jusque là, se rappelle à moi et je me retiens de vomir, malheureusement, je ne suis maître de rien. En sentant la bile remonter le long de mon œsophage, je me lève d'un bon pour rejoindre la salle de bain, laissant tout sortir une fois penché sur la cuvette des toilettes. Le goût amer me brûle la gorge, alors que les spasmes s'amplifient et je dois me tenir au battant pour ne pas m'effondrer. Dans la pièce à côté, le rythme de l'EGC me berce alors que je me relève pour tirer la chasse. À bout de force, je me laisse lentement glisser contre le mur derrière moi et je reste là, un bras posé sur la cuvette, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. Les « Bips » résonnent dans ma tête, comme amplifier par le vide de la chambre et, les yeux fermés, je cale ma respiration sur eux. Les minutes défiles et j'arrive à reprendre conscience de mon état lorsqu'en ouvrent les yeux le monde se met à tourner. Je me relève tant bien que mal en me tenant au mur, puis je travers la salle de bain pour rejoindre la chambre. Mes pas son mal assurés et ma respiration laborieuse, mais je parviens à rejoindre le lit, contre lequel je m'appuie. Je me persuade de ne pas faillir, pas devant lui, mais je ne suis plus maître de rien et lorsque mes jambes me lâchent, je ne parviens pas à me retenir.
Mon dos heurte le sol, manquant de peu l'assise de la chaise derrière moi, alors que mes muscles lâchent un par un. Allongé à même le lino, le regard levé au plafond je pers peu à peu mes repères. Alors que je dérive, je perçois la porte s'ouvrir et une silhouette courir vers moi. Je ne sais pas qui à prévenu l'infirmière, je ne sais encore moins à quel moment les « Bips » de la machine sont devenu réguliers, tout ce que je sais c'est que je sombre et étrangement, j'ai l'impression qu'il sombre avec moi.