Le bruit du métal, tapant sur le cadran du lit, me donne mal à la tête et le rire, aiguë, de Charlie, me donne limite envie de quitter la pièce. Ils ont commencé à se prendre pour un groupe, lorsque nous nous sommes lever, à 6:30, il est 8:10 et je commence déjà à saturer, pas que leur compagnie m'indiffère, mais je n'ai pas la tête à m'amuser avec eux. Je me lève, quitte la pièce qui nous sert de dortoir, pour rejoindre le laboratoire. Il est 8:30, nous allons commencer à « travailler » et étrangement personne ne se trouve dans les couloirs.
Il y a vingts ans l'état a mis en place, un centre de recherche temporaire, du moins il devait l'être... Plusieurs jeunes on passer le concours d'entrée pour participer à ce qu'ils appelaient des expériences provisoires. Vingts premiers jeunes on été sélectionner, je n'ai jamais su comment, tout ce que je sais c'est qu'en règle général ils ne reste jamais plus de trois ans, certains partent même avant, traumatisé ou psychologiquement instables. Cela doit faire quatre ans que je suis ici, tout comme mon frère, Sam, et mes deux meilleurs amis, Charlie et Kevin. Nous sommes sûrement, ceux qui sont rester le plus longtemps. Bref, au départ l'état avait pour seul objectif de trouver un moyen de surveiller les potentiels menaces, aujourd'hui, je ne sais pas quel est leur objectif, mais les menaces quelles qu'elle soit, ne sont pas vraiment à l'ordre du jour.
Comme je le pensais, le laboratoire est vide, à l'exception du Docteur Rowena, jeune femme rousse à l'allure hautaine, mais je l'aime bien quand même. Elle est de loin ce qui ressemble le plus à une mère ici. En parlant de mère, je n'ai pas de nouvelles de mes parents depuis mon entrée au centre, aucun jeune n'en à, c'est, selon eux, un moyen de ne pas divulguer ce que nous faisons. Comme si cela intéressait les gens de savoir que nous passons notre journée, enfermer dans des caissons, à dormir... A oui, pardon, il faut aussi que je vous explique ça. En réalité, c'est très simple, avant que nous débarquions ici, avant que le projet « Connexion », soit lancé, l'état avait payer des chercheurs du monde entier, les meilleurs, pour travailler sur ce qu'ils appellent : Avatar ! Ne me regardez pas comme ça, ils ont sérieusement appelé le projet comme ça ! Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison, que les caissons fonctionnent sur le même principe que ceux du film et oui, ils sont bien réels ! Bon sauf les Avatar hein, faut pas non plus déconner.
Notre routine est simple : lever 6:30, déjeuner, douche et 8:30 direction le laboratoire, pour la « Connexion » quotidienne. Chaque jour, je me retrouve dans la tête d'une nouvelle personne, d'ailleurs, il s'agit d'une règle ici : jamais deux fois la même personne, pour ne pas qu'on s'attache, mais aussi parce que cela risquerait, même infimement, de blesser la personne de l'autre côté. Vous imaginez ? Quatre ans, à observer dans les moindres détails, la vie des personnes auxquelles nous nous connectons ? C'est un enfer, du moins au début, ensuite, on apprend à compartimenter chaque émotion, chaque visage, chaque vie. La connexion est partielle, nous sommes là, nous voyons, mais nous n'influons pas sur ce qui se déroule, c'est interdit et totalement impossible.
- Bonjour Dean, bien dormi ?
Ah oui, j'avais oublié qu'elle était là, elle.
- Comme d'habitude.
Oui, je sais, je pourrais être plus bavard, mais je n'en ai pas envie. Je vais rejoindre mon caisson, dans le fond du labo, entre celui de Kevin et celui de Charlie, décoré de flamme. Cette fille ne cessera jamais de me surprendre. Je place ma main sur le pavé de verre et regarde les autres arrivés pendant que le scanner vérifie mon identité. Depuis le temps, il devrait la connaître. Lorsque tous les caissons sont ouverts, Rowena nous donne les dossiers du jour, avec les identités que nous allons observer. Une journée de plus dans la tête d'une mère de foyer, l'éclate ! A côté de moi, Sam rouspète de récupérer l'adolescent boutonneux du lot et je rigole, lorsqu'il se met à faire la moue. Charlie s'extasie devant le top-modèle qu'elle va suivre pendant la journée, quant à Kevin, il lit chaque information en hochant la tête. Pour ma part, les informations me passent au-dessus de la tête, alors je pose le dossier dans le portant et je m'installe dans le caisson. Rowena passe pour refermer et aussitôt mes yeux se ferment et mes pensées se dirige vers la cible.