En vingt minutes, le travail est bouclé et, pour mon plus grand bonheur, je peux enfin quitter cet atelier. Pas que ça me déplaise, loin de là, mais être aussi proche de lui commençait à être dangereux pour mon petit cerveau innocent. Ne vous moquez pas, je sais très bien moi-même que je suis loin de l'être. Les dix minutes restantes avant l'ouverture, servent à Castiel pour mettre en rayon, enfiler sa casquette et son tablier rouge, qui lui va comme un gant.
Son regard est chaud et rassurant, alors qu'il fait le nœud de son tablier, ses yeux plongés dans les miens. Il se mord la lèvre en mettant sa casquette sur la tête, pour ensuite s'approcher de moi. Son corps si prêt du mien me fait louper un ou plusieurs battements de cœur, alors que sa main vient doucement trouver ma joue. Il me surplombe de son mètre quatre-vingts et lorsque sa tête se baisse vers la mienne, je manque de défaillir. Inconsciemment, mes mains partent trouver ses hanches, rapprochant nos deux corps, et ses lèvres effleurent les miennes...
Le bruit d'un couteau percutant le plan de travail en inox, me ramène à la réalité et je baisse les yeux en soufflant, ce qui bien sûr n'échappa pas à mon collègue. Heureusement, Xavier me sauve d'une question qui risquait d'être gênante.
- Dean, quand tu auras deux minutes, tu pourrais vérifier les dates de la Fraîche Découpe, tu retires ceux d'aujourd'hui et de demain, s'il te plaît !
- Je m'en occupe de suite Xavier !
Manager, je t'aime ! Je quitte le rayon sous le regard de Castiel, qui ne m'a pas lâcher des yeux depuis tout à l'heure. Je retire toutes les dates qui ne doivent plus s'y trouver, soit les trois-quarts du rayon, avant de rejoindre mon rayon, pour enfiler mon tablier et ma casquette. Je jette un coup d'œil au magasin pour voir que les premiers clients commencent à arrivés, pour la plupart des personnes âgées. En même temps, je pense que ce sont les seuls à se lever aussi tôt un dimanche, enfin en dehors de nous bien sûr.
Les premiers clients arrivent et c'est avec le sourire que je les sers, discutant de temps en temps avec certains d'entre eux, des habitués. La plupart son souriant et avenant, par contre y en a d'autre qui mériterait un cours de rattrapage sur la politesse. Du coin de l'œil je vois Castiel sortir de l'atelier, sourire aux lèvres, près à servir la mamie qui se trouve derrière son comptoir. Il à toujours été comme ça, même fatigué où sortant d'une soirée, il reste avenant envers les clients et je l'admire pour ça. Pour ça et autre chose... OK stop !
Je me concentre sur ma cliente, qui semble avoir une liste à rallonge : jambon blanc, jambon cru, patté de campagne, saucisson, boudin, bacon... sauvez moi ! Lorsque je sers le dernier paquet, je lui souhaite une bonne journée et la remercie, puis j'attrape les couteaux utilisés pour les nettoyer avant le prochain client. Au moment où j'attrape l'essuie tout pour sécher les couteaux Castiel vient se poser à côté de moi, les mains dans les poches de son pantalon, le regard fixé sur le magasin en face.
Ses mains caressant mes hanches avec douceur, comme s'il avait peur que je me casse tel du sucre. Ses doigts me tiennent fermement près de lui, son bassin proche du mien. Ma main remonte sur son torse captant les battements frénétiques de son cœur. C'est moi qui lui fait cet effet ? Ma main remonte jusqu'à sa nuque et mes yeux viennent retrouver les siens, couleur azure. Ses lèvres s'approchent doucement des miennes, les caressant avec envie...
- Tu crois qu'on va avoir du monde aujourd'hui ?
Non, mais, il fait exprès ma parole ?!
- Tu sais on est dimanche, je ne suis pas sûre qu'on ai plus de monde que les autres dimanches. Répondis-je en gardant les yeux sur le couteau que je tiens en mains.
Il hoche la tête en me regardant, alors que je met le couteau dans son encoche. Je jette le papier qui ma servit à sécher, avant de m'approcher de lui et de m'adosser au four. L'avantage de l'endroit où je suis c'est que je suis caché par la saucisse de perche pendu sur le bout de boit du rayon. J'échange quelques mots avec lui, tout en rigolant, après tout on s'est toujours bien entendu. Dix minutes après, de nouveaux clients arrivent et c'est le sourire aux lèvres que nous reprenons notre post.