Vous êtes-vous déjà sentis observer ? Avez-vous déjà senti ce regard, qui aussi inconnu soit-il, été capable de réveiller la plus petite cellule de votre corps ? Ce regard qui dis « je te veux », maintenant. Ce regard qui allume l'étincelle de désir, même dans le regard le plus terne. Hé bien c'est ce que Dean, étudiant de deuxième année, sentait sur lui depuis maintenant plusieurs heures, dans cet amphithéâtre de la fac d'histoire et mythologie.
Il était arrivé tôt ce matin-là, vraiment savoir pourquoi. Il avait pris place aux côtés de Charlie, une de ses amis les plus proches, jeune fille aux cheveux roux et au caractère bien trempé, elle était comme une sœur pour lui. Cela faisait maintenant plusieurs heures que Dean prenait des notes, penché sur sa feuille écoutant des deux oreilles les paroles sur et détaillées de son professeur, qui n'était autre que Castiel Novak.
Cet homme était à lui seul un mystère, M. Novak était arrivé en début d'année à la fac. Grand brun à la musculature fine, aux lèvres fines et aux yeux d'un bleu intense. Il avait parcouru le monde entier cherchant dans les coins les plus reculés toutes les légendes encore inconnues aux yeux du monde, il en avait même écrit plusieurs bouquins, devenant une des plus grands écrivains dans ce domaine. Et il était là aujourd'hui devant plus de quatre-vingts étudiants pour faire cours.
Alors que Dean notait les cours Charlie lui donna un coup de coude, il releva à tête en râlant, puisque par sa faute son cours était barré d'un trait de stylo. Il la regarda en fronçant les sourcils et elle lui indiqua l'estrade où se trouvait Novak. Dean tourna la tête et son regard croisa celui de son professeur. Ils restèrent un long moment à se fixer, alors que Castiel continuait son cours comme si de rien était. Puis le contact fut rompu et tout reprit son cours normalement.
En quittant l'amphithéâtre Charlie attrapa Dean par le bras.
- Est-ce que tu vas nier cette fois aussi ?
- De quoi tu parles ?
- Oh me l'a fait pas à moi hein, il te bouffe du regard à tous les cours sans exceptions et toi tu restes là normal, ose me dire qu'il ne te fait rien ... aller !
Dean baissa la tête, remettant son bonnet en place sur sa tête.
- Aha j'en étais sûr !
- Merde Charlie tu veux que toute la fac t'entende ?
- Sorry, aller vient je t'offre une bière !
Les jours s'enchainèrent avec toujours le même schéma, jusqu'à cette après-midi-là. Le cours se déroulait normalement, les élèves étaient tous penchés sur leurs copies, en même temps depuis que Castiel Novak enseignait l'histoire, tous les élèves de la fac voulaient assister à ses cours. Il savait comment rendre les choses intéressantes. Debout sur l'estrade exposant une nouvelle légende inconnue, le regard posé sur cet étudiant penché sur ses feuilles, son bonnet visé sur la tête et ses lunettes sur le nez, prenant des notes avec une rapidité hallucinante. Dire que M. Novak n'avait pas craqué serait mentir, en fait dès le premier jour il l'avait repéré. En même temps comment ne pas se souvenir d'un élève qui arrive en retard pour le premier cours du semestre ?
- Bien j'espère que cette légende vous à intéressée, il reste cinq minutes, je vais vous lâcher pensez à venir récupérer vos dissertations sur votre vision des autres mondes sur le bureau sur ce, bonne après-midi.
S'ensuivit un ballet incessant d'élèves, de plaintes, de soupires de soulagements et de regards d'incompréhensions. Et alors que Castiel rangeait son sac, une voix s'éleva dans l'amphithéâtre.
- Hum monsieur ?
Un frisson lui parcourra la colonne vertébrale à l'entente de cette voix grave et légèrement cassée. Il releva la tête pour tomber sur le regard vert de son étudiant, qui avait l'air gêner.
- Oui ?
- Je...je n'ai pas trouvé ma copie.
- Oh... monsieur Winchesters je présume ?
La façon qu'avait eu M. Novak de prononcer son nom venait de déclencher en lui une vague de chaleur incontrôlée.
- Dean...
- Bien, Castiel attrapa la copie dans son sac avant de reprendre. Laissez-moi vous dire, Dean que j'ai rarement vu un devoir aussi bien détaillé, la dernière fois que j'ai vu une écriture pareille c'était ... hum dans un de mes livres, je ne voulais pas vous la rendre avec les autres puisque je voulais parler avec vous.
- Hum... je, je vous écoute monsieur...
- Castiel, appelez-moi Castiel, seriez-vous d'accord pour que j'envoie votre travail à un ami écrivain ?
Dean ouvrit grand les yeux et le rire de Castiel résonna dans l'amphi, un rire mélodique et pure, un des plus beau son que Dean eut l'occasion d'entendre. La discussion se poursuivit jusqu'à tard et lorsque Dean quitta la fac ce soir-là, ce fut avec un sourire idiot collé aux lèvres.
Les jours se poursuivirent, les préparations pour la publication du premier livre de Dean intitulé « entre deux mondes » avançaient rapidement et le rapprochement entre Castiel et Dean se faisait plus grand. Un soir après les cours, alors que les élèves quittaient l'amphithéâtre, Castiel demanda à Dean de descendre le rejoindre et c'est ce que fit le jeune homme. Une fois en bas sur l'estrade, il contourna le bureau et il regarda Castiel faire les cent pas en fronçant les sourcils. C'est quand fut sûr que tous les élèves étaient sortis qu'il entama la discussion.
- Il y a un problème monsi... Castiel ?
- Oui, il y en a un Dean...
Castiel se rapprocha du jeune homme le faisant, sans le vouloir, s'asseoir sur le bureau. Castiel vint se placer entre les jambes de Dean et approcha son visage de celui de son étudiant. Dean retint sa respiration, Castiel était tellement prêt qu'il pouvait sentir son parfum musqué et s'en imprégner jusqu'au plus profond de lui. Il avait envie de l'embrasser, là, maintenant.
- Un gros problème...
- Castiel ?
- Tu es un appel à la luxure Dean Winchesters et depuis le premier jour j'ai envie de t'embrasser ...
- Tu...vous êtes mon professeur...
- Oh vraiment ? Demanda Castiel avec un sourire en coin.
Dean le regarda, plongeant son regard dans l'océan de ceux de son professeur, Castiel venait de lui dire qu'il était un appel à la luxure, mais il ne s'était pas regarder. Il sentait son souffle contre ses lèvres, c'était juste intenable. Prit d'une pulsion, il colla ses lèvres à celles de son professeur et dieu que la sensation était agréable. Castiel approfondit le baiser en venant coller son bassin à celui de son élève. La puissance de leur baiser traduisait le temps qu'ils avaient attendu tous les deux avant de craquer, ce soir-là. Soir où leurs corps s'exprimaient bien mieux que les mots n'auraient su le faire à cet instant, laissant leurs mains se découvrir avec douceur et amour. Amour qui emplissait l'amphithéâtre de cette fac heureusement déserte à cette heure tardive.
C'est ainsi qu'un projet de publication devint, pas une simple idylle, entre un professeur et son élève, mais une promesse d'amour puissant capable de toutes les choses inimaginables.