Un pion entre tes doigts.

1K 70 55
                                    

Je ne sais pas comment je fais. Comment je fais pour t'écrire alors que mes mains trembles et que mes larmes mouillent le papiers...

Je me demande aussi comment je peux t'écrire une lettre alors que tu me déteste. Une lettre que tu ne liras jamais. Je ne sais même pas par où commencer pour t'expliquer à quel point tu m'as détruit. A quel point tes gestes et tes mots mon détruits.

Ça a commencé au collège quand tu as emménagé en face de chez moi. Au début j'étais méfiant parce que je ne te connaissais pas, mais quand je t'ai vue... je pensais que je pouvais te faire confiance. Tes cheveux blonds en bataille et tes yeux verts... comment j'ai pu être aussi con. Tu ne m'adressais jamais la parole sauf quand nos parents organisaient des repas. Parfais comédien.

A l'école tu t'étais fait des amies. Une bande de populaire qui semaient la terreur et tu ne faisais rien pour faire changer les choses. En moyenne cinq jeunes se faisaient harcelés tous les jours. Moi y compris, eux savaient pourquoi. Toi ? Tu l'ignorais... enfin... c'est ce que je croyais.

Les années ont passée et on s'est retrouver au lycée. Ta bande me chassait toujours. Ton comportement, lui, avait changé. Tu t'étais mis à jouer les gentils, mais je n'étais pas dupe. J'ai compris ton manège, le jour où tu m'as laissé agonisant sur le carrelage des vestiaires du gymnase. Je me rappelle encore de la force des coups que tu m'as portés. Et de la haine dans tes yeux. Tu savais.

J'ai passé trois semaines à l'hôpital, par ta faute. Quand je suis revenu et dieu sait à quel point je ne voulais pas revenir, rien n'avait changer. Les coups s'ajoutaient aux nombreuses insultes que je recevais dans les couloirs. Des insultes de gens à qui je n'avais jamais parlers et qui pourtant ne se gênaient pas pour me détruire publiquement.

Tu pensais surement que je trouvais refuge chez moi, dans ma chambre. Mais ce n'était pas le cas... Rien ne changeait. Quand ce n'était pas sous vos coups que je m'écroulais, c'était sous les siens. Ceux de mon père.

Et puis l'ombre à laisser place à la lumière, tu as changé...

Du jour au lendemain, tu t'étais mis à me sourire. Tu me saluais même dans les couloirs et même si cela me faisait plaisir, je restais sur mes gardes. Après une semaine, tu étais venu t'excuser. Tu m'avais même proposé qu'on aille se promener tous les deux et je me demande pourquoi j'ai accepté. Je me rappelle du premier baiser que tu m'as donné. Tellement timide que cela ne te ressemblait pas. Mais je ne me suis pas attardée dessus. Nous avons continué comme ça pendant plusieurs semaines. Je ne sais pas ce qui avait bien pu se passer, mais ta bande avait commencée à me laisser tranquille. Je souriais enfin... du moins, c'est ce que les autres voyaient. Ce que tu voyais.

A l'intérieur, il n'y avait plus rien. Un simple champ de ruine. Tu ne voyais pas les douleurs que subissait mon corps chaque jour et les larmes que je versais. Tu ne voyais pas quand je perdais le souffle sur le sol du salon parce que mon père rentrait bourré et qu'il avait besoin de se défouler. Je m'endormais et je revenais le lendemain comme si de rien n'étais. Mais tu savais.

Tu savais que j'étais détruit intérieurement et que les dernières barrières s'étaient écroulées quand tu avais commencé à montrer ton sourire. Tu savais que j'étais perdant et tu n'as pas manquer de me le faire comprendre.

Après trois mois tu avais fini par vraiment me détruire. Tu as attendu que les couloirs se remplissent. Que tous les élèves soient présents pour m'achever. Pour cracher son venin. Tu as balancer au grand jour notre relation et si au début je croyais à ton coming-out, tu as bien vite montré que tu t'étais foutu de ma gueule. Mon cœur s'est émietté au fur et à mesure que les mots sortaient de ta bouche. Quand tu es arrivé devant moi et que tes yeux se sont ancrés dans les miens, j'ai vu à quel point tu étais heureux de faire ça.

Alors voilà, je suis là assis sur cette chaise d'hôpital, dans une chambre beaucoup trop blanche à mon goût. Résultat de la fin de ton speech. A croire que tu ne sais rien faire d'autre que te servir de tes poings. J'ai l'arcade ouverte, une lèvre fendue. Deux côtes cassées et un plâtre au poignet. Les tubes me nourrissent parce que je ne veux plus rien avaler. Avant que tu arrives j'avais une envie de vivre dans le moyenne et à ce moment précis, elle n'existe même plus.

Alors voilà Dean Wincherster... oui je connais ton nom étonnant non ? Autant se rappeler de celui qui m'a tué pour que je puisse venir hanter tes nuits... Non je plaisante, aussi étonnant que cela puisse paraitre je ne veux pas que tu souffres. Tu sais pourquoi ? Parce que malgré tes coups je t'ai aimé et je t'aime toujours. Mais ça tu le savais. Tu savais que je t'aimais et tu en as profiter. Mais je ne t'en veux pas parce que t'en vouloir serait te faire gagner la partie et je ne le veux pas.

Dans quelques années tu te rendras compte que ce que tu as fait n'a servi à rien, sauf à détruire la vie d'une seule personne. La tienne. Et la mienne accessoirement. Mais tu es bien plus perdant que moi Dean, parce que ce que tu as fait, ne t'as servi que de couverture. Et oui je t'ai percé à jour. Parce que je suis peut-être faible et peut-être que je ne fais plus partie de ce monde, mais je ne suis pas con Dean. Tu vas vivre avec le souvenir cruel d'avoir mis fin à ma vie.

Je me souviens de la dernière phrase que tu as sortie alors que je sombrais dans le noir, allongé sur le sol au milieu de ce couloir.

- Les larmes viennent ? Laisse les coulées, laisse la souffrance te consumée...

Et c'est ce que j'ai fait.    


****

Je passe de moments cutes à un moment sombre, navré !  

OS DestielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant