Au rythme du cœur 2

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Aujourd'hui, le pluie perce les nuages, laissant les goûtes s'écraser sur les vitres de la chambre et bizarrement, je me dis que c'est un mauvais présage. Cela fait deux semaines depuis mon premier monologue avec mon voisin de chambre et depuis, rien n'a changer. Mes rendez-vous chez le psychologue se font plus fréquents, comme si cela allait m'aider. Assis dans mon fauteuil roulant, les coudes sur les genoux, j'attends que mon frère arrive. Celui-ci m'a appeler la veille pour me dire qu'il était de passage en ville et qu'il voulait me voir. Dans le couloir, les infirmiers passent et repassent devant la porte ouverte, en discutant, ce qui m'ennuie légèrement, puisque je n'ai qu'un dixième de la conversation. Je me tourne vers mon colocataire, et l'observe, avant de voir arriver Charlie, sourire au lèvres.

- Ton frère est arrivé, il t'attends à la cafétéria !

Je hoche la tête, en avançant vers la porte avant de lancer un « a tout à l'heure » à mon voisin. J'espère secrètement qu'un jour, il finira par me répondre, même si je n'y crois pas trop. Hier j'ai assister à la visite de ses parents, étant dans l'impossibilité de quitter mon lit, après la chimio du matin. Autant le dire, sa mère est adorable, elle m'a même poser des questions, en revanche son père, semblait plus froid et plus dure, ce qui ne m'échappa pas lorsqu'il commençait à parler. De loin ce qui m'a le plus toucher c'est qu'au final, ils se sont mit à pleurer tout les deux, en regardant leur fils. Je roule jusqu'à la cafétéria, saluant au passage des aides soignants et des internes, avant de rejoindre mon frère dans la grande salle. En me voyant, Gabriel se lève pour venir me faire un câlin, signe qu'il est de bonne humeur. Gabriel est mon troisième grand frère, il y a un an, il à annoncer à nos parents qu'il partait faire le tour du monde. Si l'annonce n'a pas fait l'unanimité, ils ont finit par comprendre que c'était vital pour lui. Aujourd'hui, il n'est pas revenu vivre ici, il s'est installé en Amérique, et il vient d'être embaucher à la tête d'un grand théâtre de renom. Alors que je m'installe, il me demande ce que j'ai le droit de manger ou pas, avant de se lever et de revenir trois minutes plus tard, avec une part de gâteau au chocolat. Je sens que mon médecin ne pas apprécier.

Pendant deux heures nous discutons de tout et de rien, et je rigole en entendant ses blagues et ses aventures. Je ne l'ai pas revu depuis son départ et l'avoir devant les yeux s'apparente à un rêve de gosse à l'approche de Noël. Je me perd dans ses histoires fantastique, de rencontre avec une baleine, ou encore de son escapade nocturne dans la forêt amazonienne. Les étoiles présentes dans ses yeux, me montre qu'il à vécu ce voyage comme un rêve et j'en suis heureux. Mon cœur s'emballe lorsqu'il me dit qu'il l'a également vécu pour moi et je souris en voyant les photos qu'il à prit soin d'imprimer pour moi. Les aventures continu et pendant quatre heures, je ne parviens pas à penser à autre chose qu'à ce qu'il me raconte. Quand vient l'heure des aux revoir, je laisse tomber quelques larmes, qu'il essuie d'un geste expert en me disant qu'il reviendrait bientôt. J'ai avaler ses paroles comme si c'était de la grâce angélique, alors que je sais qu'il ne reviendra pas de si tôt. Je le regarde disparaître, avant de retourner dans ma chambre, n'aillant pas de rendez-vous pour le reste de la journée. J'avale mon repas en deux minutes et commence à lire avant de me tourner vers mon voisin.

Il à un an, alors que les infirmière accueillait un autre patient dans le coma, l'une d'elle m'a dit qu'ils étaient capable d'entendre et depuis cette idée m'obnubile. Je me redresse dans mon lit, livre en main, avant de rejoindre, non sans mal, la chaise près de son lit. Une fois installé, je reprends ma lecture à voix haute, racontant comme si j'y étais les aventures de Clary. Au départ, je ne voulais même pas toucher ce livre, après tout c'était pour les filles, mais en lisant j'ai découvert un monde plein de magie et de monde intéressants. A côté de moi, comme un marqueur de temps, les « bip » répétés de la machine m'indiquent qu'il me suit dans l'aventure et puis c'est la que je l'ai entendue. Alors que je lisais le premier baiser d'Alec et Magnus, il y a eut un battement raté de « Bip ». Je me suis redressé sur ma chaise en fermant le livre, les yeux fixés sur l'EGC, attendant que cela se reproduise, mais rien. Dans le doute et pensant que je l'avais sûrement rêver, j'ai repris ma lecture et j'ai poursuivit vers la fin du chapitre, avant de définitivement fermer le livre. Je l'ai observer pendant de longues minutes, avant de poser mon livre sur la table de nuit et de m'accouder au lit.

- Mon frère est venu me voir aujourd'hui, Gabriel, il est rentrer des États-Unis pour la semaine, mais je sais qu'il ne reviendra pas me voir à l'hôpital...

Deux bips rapprochés se font entendre et je fronce les sourcils.

- Il...il m'a parler de son tour du monde et des endroits merveilleux qu'il à vu et depuis tout à l'heure, je me dis que je ne vivrai jamais ça...

Nouveau bips rapprochés et mes sourcils se fronces d'avantage, alors que je le fixe intensément.

- Tu dois en avoir marre hein ? De m'entendre toute la journée, je peux comprendre, mais ça me fais du bien et puis, je me dis que même si tu ne me réponds pas, toi au moins tu m'écoutes...

J'ai continuer comme ça jusqu'à ce que l'infirmière amène mon repas du soir, qui à ma grande surprise ne semblait pas dicter par la diététicienne. Charlie me fit un clin d'œil, avant de quitter la pièce en sifflant, signe évident qu'elle venait de faire une bêtise en me faisant plaisir. J'ai manger en silence, le regard fixé sur la fenêtre extérieur, écoutant avec attention les marqueurs de son cœur.  

OS DestielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant