Chapitre 16

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Fred s'occupa de coucher les enfants. Alice c'était éclipsée dans la salle de bain pour se démaquiller. Elle fondit en larmes en se regardant dans le miroir. Elle se laissa glisser le long du mur. Fred fini par toquer à la porte, sans avoir de réponse en retour. Il rentra et découvrant sa fiancé assise en boule, il se précipita pour la prendre dans ses bras.

- Qu'est ce qu'il t'arrive ? Eh ma chérie.
- Je me sens horrible Fred.
- Pourquoi tu dis ça ?
- je suis heureuse que l'on est un bébé ensemble mais je me sens horrible d'avoir rien vu. Tu te rends compte que pendant 6mois qu'un petit être se développe en moi et je ne m'en suis pas rendu compte. Quel genre de mère ne se rend pas compte qu'un petit bout se développe en elle ?
- Alice, mon amour, depuis combien de temps tu as cette vision de toi ?
- Depuis que je sais qu'il y a un bébé qui évolue en moi sans que je le sache.
- Pourquoi tu ne me l'as pas dit avant ?
- parce que j'avais envie de croire que ça passerait, que quand je le sentirais j'arrêterai de m'en vouloir. Mais plus il bouge plus ça me fait mal au cœur. Comment j'ai pas pu m'en rendre compte avant ?
- Je crois que t'avais énormément de choses dans la tête et que t'avais pas la force de t'imagines avec un bébé en plus. Mais tu n'as pas à t'en vouloir, parce que tu es une maman merveilleuse et que tu le seras aussi avec ce bébé. Alice t'es une personne exceptionnelle et tu as plein d'amours à donner aux autres, tu sauras lui donner ce don il a besoin à ce bébé.
- Si j'y arrive pas ?
- tu y arriveras et je serai toujours là pour toi, pour te soutenir et surtout te rappeler à quel point tu es la femme la plus fabuleuse que je connaisse.
- Je t'aime !
- Je t'aime encore plus et ensemble on peut tout.
- J'ai peur, peur de pas être à la hauteur, peur de ne pas lui donner assez d'amour. Peur que mon rythme de vie pendant les six derniers mois aient été mauvais pour le bébé.
- Et si au lieu de penser à tout ça tu te disais que ce bébé, cette petite fille allait être en pleine santé et aussi merveilleuse que toi. Elle aura ton sourire et tes cheveux.
- Tes yeux bleus...
- ou tes yeux verts peu importe elle sera sublime.
- Je préférai qu'elle est tes yeux quand même.
- Et moi je préfère quand tu souris.

Alice se blottit contre Fred sans rajouter un mot, elle lui avait saisi la main qu'elle serra de toute ses forces. Ils restèrent un moment comme ça, jusqu'à ce que Fred sentit la pression sur sa main se relâcher. Il se retourna, elle commençait à s'endormir. Il lui déposa un baiser sur le front.

- On ne s'en dort pas ici madame la juge, c'est pas très confortable.
- Tu as raison.

Fred se leva et tendit la main à sa compagne pour l'aider à se relever. Il prit Alice dans ses bras et l'embrassa tendrement.

- Je t'aime mon amour et je te l'ai déjà dit mais tu es la femme la plus exceptionnelle qui soit. Ne l'oublie jamais.
- J'espère que tu as raison.
- Mais c'est que vous nous faites une petite perte confiance en vous madame la juge...
- Peut être...
- Oh Bah non faut pas pleurer...
- Je sais pas ce qui m'arrive j'ai peur de faire tout de travers.
- Si tu fais des choses de travers je serai toujours là pour te remettre sur le droit chemin.
- J'ai de la chance de t'avoir dans ma vie.
- Non c'est faux c'est moi qui est de la chance de t'avoir à mes côtés.

Alice laissa sortir un petit rire puis ils se dirigèrent vers leur lit. A peine elle s'allongea qu'elle s'endormi, blottit contre son homme. Il lisait en gardant un œil sur elle. Jacques frappa à la porte attendant une approbation avant d'entrée.

- Vous avez besoin de quelque chose Jacques ?
- Je venais juste vous dire que j'avais pris un billet de train vendredi pour rentrer.
- D'accord Jacques.
- Comment elle va ?
- Elle se pose beaucoup de questions mais ça va.
- Vous êtes sur ? Vous savez je la connais bien et je m'inquiète depuis que je suis revenu. Elle fait mine d'aller bien mais je sens bien qu'il y a quelque chose.
- Pour tout vous dire Jacques elle a du mal à vivre l'idée d'être à 6mois de grossesse alors qu'elle n'avait aucune sensation. Mais c'est tout à fait normal lors de déni de grossesse.
- Et elle a peur d'être une mauvaise mère ?
- Oui tout à fait...
- Si elle dort si paisiblement c'est que vous avez su trouver les mots pour la rassurer.
- Pour l'instant mais j'ai bien peur que ça ne soit que provisoire... Je pense qu'elle va avoir besoin qu'on lui répète encore et encore.
- Je compte sur vous pour ne pas la lâcher mon petit Fred.
- Ne vous inquiétez pas, je ne la lâcherai pas.
- Très bien, j'essaierai de lui parler un peu avant de partir.
- Merci Jacques.
- C'est normal, c'est ma fille, la seule, l'unique et si je peux contribuer un petit peu au fait qu'elle se sente bien et qu'elle soit heureuse je n'hésiterai pas.
- bonne nuit Jacques !
- A vous aussi Fred.

Jacques quitta la pièce, Fred s'assura qu'Alice dormait toujours profondément. Il déposa son livre sur la table de chevet avant de s'endormir à son tour. La nuit fut agitée pour Alice qui fini par se lever. Elle laissa un mot pour dire qu'elle était parti s'allonger dans l'appartement de Fred avec un livre pour ne gêner personne. Elle lit son livre à voix haute, comme si elle racontait une histoire du soir à Paul dans l'espoir que la petite dans son ventre arrête de s'agiter et la laisse dormir.

- Mon bebe s'il te plait, j'ai besoin de dormir moi, je vais peter un plomb sinon. Fit elle se caressant le ventre en larmes.
- Eh mon amour !
- Tu m'as fait peur... Je t'ai réveillé en partant ?
- Non mais je le suis réveillé peut de temps après et j'ai vu ton mot. J'ai supposé que ça ne devait pas aller fort.
- Je suis épuisée Fred et des que je ferme les yeux elle s'agite je ne vais pas tenir.
- Mademoiselle va falloir se calmer un petit peu parce que ta maman est très fatiguée. Dit il en parlant au ventre d'Alice.
- J'aurais du te réveiller pour lui parler c'est si efficace.
- la prochaine fois tu sauras.
- Je me reconnais plus Fred, c'est pas mon genre de m'énerver comme ça, de perdre mes moyens.
- Ça va aller mon coeur, t'es fatiguée et t'as tes hormones en ébullition ça te fait agir bizarrement mais ça va te passer.

Alice fondit en larmes dans les bras de Fred à nouveau. Fred posa son téléphone sur la table et s'allongea dans le canapé avec sa compagne contre lui.

- Je t'aime et je t'interdit de penser que t'es une mauvaise personne. C'est normal que tu craques. Ce n'est pas facile tout ce qui se passe... Y a 2 semaines, Matthieu était encore au Brésil pour nous, t'étais procureur, tu recevais une pression dingue et tu ne savais pas qu'une petite merveille se développait en toi. Y a un peu plus de 6 mois tu te faisais enlever et j'ai bien cru que jamais on ne pourrait fonder notre famille et être heureux enfin ensemble.
- J'essaie de me faire à l'idée que je ne suis pas une mauvaise personne mais c'est compliqué quand on découvre qu'on est enceinte de 6mois d'une petite puce qui gigote dans tout les sens, qui grandit parfaitement bien mais qu'on ne sent pas.
- tu sais que si tu te sens à ce point une horrible personne tu devrais peut être rencontrer des professionnels, qui pourraient t'aider et avec qui tu pourrais raconter tes peurs, tes doutes.
- Tu veux que j'aille voir un psy ?
- Si ça peut te faire du bien ou rencontrer des gens qui ont vécu la même situation que toi.
- Je ne suis pas folle tu sais ?
- évidemment que je le sais, on n'a pas besoin d'être fou pour voir un psy. Ça peut aider à débloquer certaines choses.
- C'est pas faux. J'en parlerai la semaine prochaine avec mon gynécologue pour ma visite de contrôle.
- Je suis sur que ça pourrait te faire du bien et t'aider à te voir autrement qu'une mauvaise personne, parce que croit moi tu es loin mais alors très loin d'en être une. Si tu étais si horrible que tu le prétends je ne serai pas là aujourd'hui à te demander en mariage, a donner corps et âmes pour toi.
- je t'aime Fred !
- Moi je t'aime de tout mon coeur et j'aime déjà tout autant cette petite.
- Elle a de la chance alors Elle aura au moins un parent merveilleux sur les deux.
- Non elle a de la chance parce qu'elle aura deux parents merveilleux qui s'aiment et qui l'aimeront de tout leur cœur.
- Merci pour tes mots. Je sais que je suis pas facile à répéter depuis tout à l'heure que je suis mauvaise mais c'est vraiment la sensation que j'ai.
- Je ferai tout pour te faire comprendre que tu es tout le contraire. Il n'y pas Plus fabuleuse personne que toi sur cette terre. Bon si on profitait que la petite puce soit calme pour dormir un peu. Sinon j'ai peur pour nos témoins demain.
- T'es bête.
- Je préfère te voir rire comme ça.
- mais tu as raison... Il vaut mieux que je dorme un peu.

Fred ne dit rien, il déposa juste un baiser dans ses cheveux et lui caressa le bras jusqu'à ce qu'elle dorme. La nuit se termina plus calmement, Alice réussit à dormir jusqu'à ce que le réveil sonne.

Et maintenant ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant