Chapitre 86

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La matinée se poursuivit calmement. Un peu avant l'heure du repas Max débarqua avec une de ces collègues pour poser des questions à la jeune fille.

- Je suis désolé Ada comme je te connais je ne peux pas t'interroger tout seul. Du coup je suis venu avec Estelle. Je me suis dit que c'était une femme ça serait plus simple pour toi.
- D'accord.
- Alors est ce que tu peux me raconter ce qui c'est passé ?
- Un jour J'ai reçu un message sur Facebook avec des photos de moi dans les vestiaires qui disait si tu ne fais pas tout ce qu'on te demande, on les postera partout et tout le monde te verra pratiquement nu. Je l'ai ignoré le premier soir puis le lendemain j'en ai reçu une dizaine identique. J'ai eu peur alors j'ai commencé à répondre pour savoir ce qu'il voulait que je fasse. Au début c'était que leur devoirs, puis petit à petit c'est devenu plus.

Ada prit un temps pour calmer ses larmes et sa respiration avant de reprendre. Elle regarda sa mère puis son père qui l'encourageait à tout dévoiler.

- Ils ont commencé à m'inviter avec eux dans la cours et à la cantine. J'étais devenu leur esclave. Je devais débarrasser leur plateaux, porter leur sac si ils étaient trop lourd. J'étais obligé de leur demander leur autorisation si je voulais parler à quelqu'un d'autres au collège. Un jour ils ont commencé à m'inviter à leurs soirées, j'étais devenu leur jouet, leur amusement ils me forçaient à boire, ils me faisaient faire ce qu'ils voulaient. C'est devenu encore plus intense il y a un mois quand ils m'ont forcé à....

Ada fondit en larmes, les mots ne sortaient plus.

- Quand ils t'ont forcé à avoir un rapport sexuel ? Intervint Estelle sur un ton tres rassurant.
- J'ai dit non, mais ils ont insisté, ils devenaient méchants alors je me suis laissé faire. J'avais tellement peur. J'ai découvert après qu'ils avaient tout filmé. Ils me menaçaient avec ça après, je pouvais plus rien faire. Puis hier ils ont diffusé la vidéo parce que j'avais pas répondu toute la nuit a leur message la nuit d'avant. Pour me rattraper de mon erreur ils m'ont forcé à le faire dans les toilettes du collège de la cours. J'étais avec un du groupe et ils étaient tous à regarder à filmer autour par au dessus. J'ai eu tellement mal.
- Merci Ada t'es très courageuse. Fit Estelle. Maintenant ce qui ça se passer c'est qu'on va demander au docteur de t'examiner pour le dossier. C'est pas très agréable mais c'est nécessaire. Nous on a récupéré toute les preuves de ce que tu nous as dit dans ton ordinateur et ton téléphone.
- D'accord.

Alice était en larmes dans les bras de son mari. Comment sa fille avait pu subir tout ça sans qu'elle ne s'en rende compte.

- Alice, Fred on va Vous laisser. Je vous tiens au courant.
- Pour l'examen on peut le faire tout de suite ? On a lancé une procédure d'avortement qui doit commencer cette après midi. Je sais que les pertes de sang peuvent détruire l'ADN si il y en a.
- Oui je vais voir avec le médecin pour qu'il passe en début d'après midi pour ça. Le sac la c'est les vêtements que tu portais hier au collège ?
- Oui. Dit Ada.
- On va Les analyser aussi. On ne sait jamais.

Estelle enfila un gant et sorti un sachet de son sac pour y mettre les vêtements dedans. Ils saluèrent la famille avant de quitter la chambre. Une fois la porte refermée Alice prit sa fille dans ses bras pour la réconforter. Elle était fière d'elle, de ce qu'elle avait été capable de dire. Ils restèrent à discuter d'autre choses un petit moment. Puis Fred et Alice rentrèrent pour voir Louise et Paul un petit peu pendant qu'Ada faisait ses examens et sa consultation avec la psy. C'est une Alice sous le choque mais plus soulagée qui rentra chez elle en début d'après midi que celle qui était parti le matin.

- Comment Elle va ? Demanda Jacques des qu'il aperçu sa fille.
- Mieux je crois. En tout cas elle a été capable de parler et peu de gens ont cette force. Alors je suis très fière d'elle. Maintenant va falloir la soutenir et faire tout pour qu'elle retrouve une vie stable à nos côtés. On va regarder pour un nouveau collège là, le temps qu'elle est avec les médecins. Faut qu'on y retourne dans 2 heures.
- Bien Deja assied toi et prend le temps de manger quelque chose.
- T'as raison papa.

Alice et Fred prirent place à table, Jacques les servit avec ce qu'il avait préparé a midi. Ils discutèrent un moment jusqu'à ce que Louise se réveille de sa sieste.

- Elle n'a pas été trop ronchon ce matin ?
- Si un petit peu, Elle a passé son temps à mâchouiller son anneau dentaire.
- Oui depuis hier soir elle a mal, une nouvelle petite dent qui arrive. Bon je vais la chercher.

Alice entra dans la chambre de sa fille et fut accueillie par des Mama remplit de joies. Louise lui tendit les bras. Elle lui changea sa couche et la rhabilla correctement.

- Mon amour ! J'aurais préféré passer ma journée avec toi, profiter de cette journée sans affaires pour rire et jouer. Je t'aime mon trésor !

Alice serra sa fille contre elle pour lui faire un câlin avant de retrouver tout le monde dans le salon. Paul était descendu, il avait le regard triste. Alice s'installa avec ses deux enfants contre elle et les rassura.

- Elle va bien Ada mon petit coeur, ne t'inquiète pas. Elle va bientôt pouvoir rentrer à la maison.
- Elle me manque beaucoup maman et j'aime pas quand elle est pas là.
- Je sais bien mon bébé. Elle me manque aussi énormément. J'aime tant entendre vos rires et même vos chamailleries.
- Ma chérie j'ai peut être trouvé un nouveau collège pour Ada. Le nouveau collège privé d'Amaury ils veulent bien nous recevoir demain.
- Bien, on va en parler avec elle tout à l'heure. On va y aller mon bonhomme, il va être l'heure pour nous d'aller retrouver Ada. On sera rentré pour le repas ce soir. Tu vas être sage avec papy ?
- Promis maman.

Alice fit un câlin à son fils et déposa un baiser sur le front de Louise. Elle la posa au milieu de ses jouets avant de partir avec Fred.

- Ça va tes jambes toi ?
- Oui pour l'instant ça va.
- Tu prends qu'une béquille ?
- Oui. Et toi les contractions ?
- J'en n'ai pas eu d'autres depuis hier.

Ils discutèrent du bébé pendant tout le trajet jusqu'à l'hôpital. Ils imaginèrent la deco de la chambre qu'ils pourraient faire. Ça leur faisait du bien de changer de sujets un peu. Une fois à l'hôpital ils croisèrent la psychologue qui les arrêta pour leur parler.

- Les échanges que j'ai avec Ada sont très positifs. Elle m'a raconté ce qu'elle avait expliqué aux policiers ce matin. Elle est très forte votre fille.
- C'est vrai je l'ai trouvé très forte en dictant son témoignage.
- Je suis favorable à un retour à la maison des que le médecin aura donné son avale. Cependant, je tiens à continuer son suivis il faudra qu'elle vienne dans un premier temps me voir une fois toute les deux semaines et on espacera au fur et à mesure. Elle aura un numéro où elle pourra me joindre quand ça ne va pas. Je vous le donnerai à vous aussi, si vous avez besoin de conseil ou bien si vous sentez qu'elle a besoin de parler mais qu'elle ne le fait pas.
- Merci.
- Je vais continuer à venir la voir tout les jours jusqu'à sa sortie, à ce moment là je fixerai un rendez vous dans la semaine après sa sortie.
- D'accord. Vous nous excusez il va être l'heure, on lui a promis d'être à ses côté pour cette épreuve.
- Oui pardon, vous avez raison. Elle a beaucoup de chances de vous avoir. Et elle a vraiment besoin de vous pour faire ça.

Alice retrouva sa fille, à peine elle la retrouva que le médecin rentra pour faire l'échographie. Comme convenu il respecta la volonté d'Ada de ne rien voir et rien entendre.

- Il y a bien un embryon, alors je te pose la question parce que c'est le protocole. Est ce que tu veux toujours avorter ?
- Oui. Répondit Ada sans réfléchir.
- Bien je vais chercher le premier cachet.

Le docteur s'en alla et revint au bout de 5 minutes. Il tendit le gobelet avec le comprimé ainsi qu'un verre d'eau. Ada l'ingurgita sans perdre une seconde. Le médecin quitta la chambre laissant Ada avec ses parents. Alice s'allongea à côté de sa fille pour la serrer contre elle.

- ça va aller ma puce ?
- Oui je suis soulagé de me dire que d'ici 2 jours y aura plus rien.
- Je suis si admirative, tu es très forte ma chérie.
- Pourtant j'ai voulu partir.
- Tu voulais vraiment partir ?
- Je ne sais pas... Je ne crois pas. Je voulais juste que ça s'arrête au collège.
- D'ailleurs en parlant de collège avec papa on se demandait si ça te plairait d'aller dans le même collège qu'Amaury ?
- Je ne sais pas... Je ne sais pas si il me pardonnera. Je veux pas y aller si on ne se parle plus.
- Tu sais ma puce c'est lui qui est venu me voir pour prévenir de ce qui se passait. Alors je pense qu'il tient beaucoup à toi.
- J'ai le droit de l'appeler ?
- Oui bien sûr. On va descendre à la cafétéria quelques minutes avec papa, pour que tu l'appelles. Comme ça tu nous donnes ta réponse ? On a besoin de le savoir on a rendez vous demain avec la directrice.
- D'accord a tout de suite maman.

Et maintenant ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant