Colocation (Charles & Max)

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 Charles et Max sont colocataires et si, d'aventure, dit ainsi, ça peut sembler étrange, un peu drôle voire une mauvaise idée, ça l'était encore plus en voyant leur quotidien

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Charles et Max sont colocataires et si, d'aventure, dit ainsi, ça peut sembler étrange, un peu drôle voire une mauvaise idée, ça l'était encore plus en voyant leur quotidien.

Charles a une hygiène de vie irréprochable. Totalement. Une routine calée, un modèle de vie, il se lève et se couche à une certaine heure, organise son travail, prend des repas équilibrés et fait même un peu de sport de temps à autre.

Max, d'un autre côté ... fait de son mieux. Il se laisse happer par ses propres études jusqu'à oublier parfois sa propre santé. Jusqu'à ce que ce soit son petit-ami Daniel qui doive venir jusque dans leur appartement pour prendre soin de lui.

Cela exaspère Charles mais peut-être est-ce parce qu'il n'a pas de petit-ami, peut-être est-ce parce qu'il n'arrive pas à exprimer ses sentiments correctement, ou peut-être parce qu'il s'inquiète lui aussi pour le néerlandais.

Il mourrait plutôt que de l'avouer. Il sait bien qu'il s'est habitué à la présence de l'autre étudiant et que pour rien au monde il ne voudrait un nouveau colocataire.

Que de choses qu'il ne dirait pas.

Ils ont des cours en commun alors ils peuvent se voir de temps à autre en journée. Sans oublier qu'ils se voient le soir et le matin, quand leurs horaires ne sont pas trop décalées.

Il est l'un des premiers informés quand Max fait un malaise en plein milieu du cours, les valises sous ses yeux une des principales raisons de sa chute.

Il le ramène à la maison, bien entendu. Ils n'échangent pas un mot de tout le trajet, c'est électrique. Il pose ses clés sur le comptoir en soupirant.

— Pourquoi est-ce que tu ne sais pas prendre soin de toi ?

— Tu n'as rien à me reprocher.

— C'est toi qui prend tout comme un reproche ! Je ne faisais que ...

Le néerlandais lui lance un regard noir avant de se détourner et de rentrer dans sa chambre, claquant la porte derrière lui, comme pour lui signifier d'aller se faire voir.

— M'inquiéter pour toi.

Il se rembrunit. Pourquoi ça doit être toujours pareil avec lui ? Il hausse les épaules, également buté, récupère ses fiches de cours et s'installe sur la table de la salle à manger pour travailler tranquillement.

Plus tard dans la soirée, il ne peut s'empêcher de s'inquiéter de nouveau quand Max ne sort pas pour manger. Le temps s'écoule. Il se mord la lèvre. Il ne veut pas rendre les armes. Mais ...

Ça l'agace.

Il se lève brusquement et va jusqu'à la porte de la chambre du plus âgé pour y frapper. Cette dernière s'ouvre sous son poing et il hausse les sourcils.

La pièce est en bazar mais ce n'est pas ça qui l'étonne le plus. La fenêtre est grande ouverte, Max y est penché, les épaules secouée à rythme irrégulier comme ... des sanglots. Ils sont en plein hiver bordel !

Charles tire son colocataire à l'intérieur et ferme la fenêtre. Il s'arrête un instant, hésite, avant de poser de nouveau sa main sur la peau de l'autre garçon - il est gelé bon sang ! - et de le draper dans une couverture.

— Qu'est-ce qui ne va pas, Max ?

Il doit être pédagogue. Les crises de son camarade ne sont pas rares, il en a eu aussi, sait bien que ce n'est pas agréable, sait bien qu'au milieu de cet ego qu'ils s'emploient à démontrer, ils sont tous les deux fragiles.

Max ne répond pas.

— Je peux peut-être t'aider ? Ou alors je peux appeler Daniel, il saura-

— Surtout pas ! Surtout pas. Je ne veux pas ... l'inquiéter.

— C'est ridicule, Max. C'est ton petit-ami, il voudra forcément savoir si ça ne va pas.

Il est confus. Il ne comprend pas la raison de ce refus soudain. Daniel est déjà venu plus d'une fois l'aider dans ce genre de moment.

— Il a déjà ses propres soucis, je ne veux pas être un poids. Je le dérange systématiquement. Je suis ... je vais finir par être un fardeau pour lui.

Le néerlandais frotte ses yeux rouges et gonflés avec ses paumes de main fortement, les épaules basses, l'air découragé. Il murmure ensuite :

— Ça va aller, je vais réussir. Je dois juste être assez bon. Être assez bon pour réussir ... je ne le suis pas mais je dois l'être. Où il ... il ...

Il se saisit doucement du bras de son colocataire pour l'arrêter dans son geste. Il rencontre le regard bleu affolé, terrorisé, accablé.

— Il va m'abandonner.

Il s'avance lentement et fait ce qu'il ne fait jamais; il prend Max dans ses bras. Au diable leurs querelles habituelles. Il peut faire ça pour lui.

Pour ... son ami.

— Il ne t'abandonnera jamais, tu le sais bien, Maxy. Il t'aime de tout son cœur. T'abandonner serait la dernière chose qu'il ferait.

— Beaucoup de gens ont dit la même chose et sont quand même partis.

— C'est différent et tu sais pourquoi. Parce que c'est Daniel. Parce qu'il préfèrerait tout plutôt que te blesser.

Il prend une grande respiration.

— Tu n'es pas seul. Tu l'as lui, tu as Lando, Pierre, Alex, Carlos ... tu m'as moi. On ne te laissera pas tomber d'accord ?

Il croit presque rêver quand le plus âgé raffermit la prise autour de son cou, revenant lentement mais sûrement à lui-même.

— Je sais qu'on ne le dit pas souvent mais je peux t'aider aussi. C'est loin d'être l'idéal, c'est loin d'être Daniel, mais je ferais de mon mieux.

C'est au tour de Max de respirer profondément, comme pour retrouver son calme.

— Merci, Charles. Vraiment.

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cette partie a été un peu plus longue, pas faute d'imagination. Il n'y a aucune romance, juste une grand amitié qui se développe ... et je pense que c'était une bonne idée de la développer ici.

Lunar Pastime (F1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant