Sincère (Max & Esteban & Pierre)

1.1K 38 28
                                    

Max se glisse vers le balcon

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Max se glisse vers le balcon. L'ambiance l'étouffe. Il y a du monde et rien qui ne lui donne envie de rester. Il a essayé d'aller parler à son ancien coéquipier, en vain. Il se sent si maladroit, se demande, se demande depuis quand a-t-il été incapable de trouver des mots.

Il pose ses bras sur la rambarde et appuie son menton entre. Il se sent plus jeune que jamais. Il est sûr d'avoir gagné de la maturité pourtant. Il a toujours été trop jeune pour les responsabilités qui l'encombraient. Ils le sont tous à un certain point.

Il ferme les yeux puis les rouvre. Les étoiles sont plus belles et plus froides que jamais.

— J'ai besoin de conseils ...

— De conseils amoureux ?

Il se tourne brusquement, trouvant Esteban à ses côtés en train de le fixer, un sourire amusé sur les lèvres. Il ne l'a pas entendu arriver.

— Je peux t'aider, j'ai de l'expérience en tout.

— Dit celui qui est vierge.

Pierre est appuyé dans l'embrasure de la porte, la main posée sur la bouche, l'air plutôt confiant.

— Mais- ! Pierre !

— Quoi ? J'ai tort ?

L'autre français se glisse finalement jusqu'à eux avec fluidité pour finir accoudé au balcon comme eux deux, à fixer le ciel.

— Tu veux parler de ce qui se passe avec Daniel, Max ?

— Je ... oui. C'est si évident que ça, Pierre ?

Le plus âgé secoue la tête et lui offre un sourire doux, réconfortant.

— Non, ce n'est pas ça. C'est plus que tout le monde a remarqué que quelque chose d'étrange se passait entre vous.

— Étrange ? Non ... rien ne se passait. Ne s'est passé. Je ne vois pas de quoi tu veux parler.

— Mais tu l'aimes.

Esteban sort une constatation qui le fige sur place. La vérité. Ces sentiments au creux de sa poitrine, sa peur. Son incapacité à être simplement lui-même.

— Je n'ai pas besoin d'une confirmation. Ça se voit simplement, tu sais.

Il se mord la lèvre.

— Dans tes yeux à l'instant alors qu'on parle de lui tu souffres. Ça te fait mal. Tu as l'air impuissant. Incapable de faire quoique ce soit, ça te fige et te fustige sur place, ça te brise le cœur.

— Esteban ...?

Le français a les yeux perdus quelque part dans l'horizon, et récite ces mots avec grande conviction mais pas seulement pour lui, il en est quasiment sûr.

Pierre pose une main sur le bras de l'autre garçon et ce dernier revient soudainement à lui et leur sourit.

— Désolé, je me suis ... je me suis perdu dans mes pensées. Mais je pense que vous avez saisi l'idée ?

— Wow. Attends. Je crois que tu as plus besoin d'aide que moi.

Il dit ça sans aucune modestie, juste avec une totale sincérité.

— Ah, vraiment ?

Esteban a un sourire vraiment triste sur le visage et Pierre pousse un rire qui lui fend le cœur.

— Okay. Okay on est tous foutus bon sang.

— N'en parlez pas. Un mot de plus et c'est la dépression. Pierre ?

— Quoi ?

— Tu ne veux pas qu'on aille voir Ch-

— Qu'est-ce que vous faites ici ?

La voix le fait presque sursauter, pareil pour ses deux camarades qui, habitués à l'intimité qui s'est installée dans leur conversation, ne l'ont pas non plus entendu venir.

— Daniel ! On avait juste une petite conversation. Este, on va peut-être y aller non ?

— Oh que oui, je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase d'ailleurs. Je dois t'emmener voir quelqu'un. Allez.

— Euh ... tu es ...

Esteban empoigne fermement le bras de Pierre et le tire à sa suite avec un grand sourire en sa direction.

Il laisse échapper un profond soupir. Oh mince.

— Alors, Maxy, qu'est-ce que tu fais là ?

Daniel s'accoude aussi à la rambarde et le regarde de ses jolis yeux bruns. L'australien a fait un effort sur sa tenue, comme tout le monde, mais ça lui va tellement bien. Il est frappé par son charme.

— Tu l'as entendu non ? Je parlais tranquillement avec Esteban et Pierre.

— Je ne m'attendais pas à ce que tu t'entendes si bien avec mon coéquipier.

Il rit doucement, un brin ironique, et passe une main dans ses cheveux.

— Tu serais surpris d'à quel point cette conversation a été bonne.

— Surpris ? Peut-être pas. Je te connais bien après tout.

Max hausse les épaules et envoie un regard circonspect à son camarade qui pose sa main sur son épaule.

— Parle-moi de toi.

— De moi ?

— De comment tu vas ? De comment a été cette année ? Ces derniers temps on a pas trop eu l'occasion de parler et ...

Une petite pause.

— ...Tu me manques.

Il ferme les yeux fortement. Ces mots font pourtant écho à l'intérieur de lui. Ici bas, tellement de désirs ont été enfoui sans jamais avoir l'autorisation de sortir.

— Maxy ? Max ?

Il se sent étourdi soudainement. Et c'est douloureux. Si douloureux.

— Toi aussi.

Sa gorge est sèche, si sèche.

— Tu me manques aussi.

Il y a quelque chose au fond du regard, des yeux de Daniel, un lueur de compréhension et un air de déjà-vu.

Son premier amour. Ou du moins celui qui l'a marqué le plus. L'a fait souffrir le plus. Cette espèce de consternation. Un problème qui le fait devenir qui il est ; quelqu'un d'autre.

— Max ? Est-ce que quelque chose ne va pas ?

Une main tendue.

Il a décliné tellement d'offres, fait fuir tellement de personnes ayant entendu ses appels en détresse. Il n'a pas voulu y croire.

— Oui.

_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_
c'est un peu plus d'angoisse c'est vrai, un peu plus de sujets sérieux mais je trouve que c'est le genre de choses qu'il faut toujours évoquer a un moment ou un autre...

Lunar Pastime (F1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant