AmneSia (RE-PUBLICATION)

23- Paix à son âme

J'arrivais à l'accueil. Personne pour m'accueillir!

Accueil mon œil!

J'avais reconnu une fille qui arrivait, la tête sur son téléphone, une élève de mon lycée avec qui j'ai presque tous les cours en commun.

-Pope, s'il te plaît, mon frère a eu un accident, je ne sais pas trop où le trouver.

D'abord, elle me regarda très bizarrement.

-Viens, c'est aux urgences, fit-elle froidement.

Une fois aux urgences, je balais toute la pièce du regard. Pas de Rob. A l'instant l'idée qu'il soit mort me parcoure l'esprit. Je remue la tête pour supprimer cette idée macabre de mon imagination.

En fin de compte, il était en salle de réanimation. L'attente était extrêmement longue, mais Jordan Pope me tenait compagnie.

Jordan, était une belle blonde avec de grands yeux vert, de très belles lèvres et un magnifique sourire accentué par son petit grain de beauté au dessus de la lèvre supérieur.

-Une personne ici s'appellerait-elle Sloan? Criait un homme dans sa tenue bleue la bavette au cou.

D'un bond, je me suis avancé en sa direction en compagnie de Jordan qui étant plus élancée que moi, me prenait par l'épaule.

-Venez!

Je le suivais précipitamment.

-On a un patient, victime d'accident qui ne fait que répéter qu'il veut vous parler, me murmura-t-il.

-C'est moi! Je suis sa sœur!

Nous nous avançons vers lui. Oh dieu! Je le reconnais à peine. Il a le visage entièrement bandé. Ses bras et son torse sont branché à cent mille appareils.

-Rob! sanglotais-je.

Je me suis empressée de lui prendre la main.

-Sloan... acc... ce n'était pas... un... acc... cident... elle sa...

Il balbutiait en s'agitant dans son lit. Ses phrases étaient fragmentée par des soupirs de douleurs. Et je tentais de le calmer.

-La... clé... elle... je l'ai fait... pour... toi j'ai... voulu... elle le... savait... je n'ai... pas eu... le choix... Sloan... déso... je...

Puis là, l'un des appareils commença à biper sans cesse. Son cœur...

J'ai rapidement couru dehors en appelant le médecin à l'aide.

Puis là dehors, je tombais nez à nez avec Alek. Accompagné d'une femme.

-Dieu a donné, Dieu a reprit... Déclara le prêtre lors de l'inhumation du prof.

Les yeux tous rouges cachés derrière mes lunettes de soleil, les lèvres resserrés, le cœur qui saignait, je me tenais dans cette église pour rendre un dernier hommage à mon flirt.

J'attirais vraiment le malheur.

Toutes mes anciennes douleurs me revenaient, le décès de mes deux parents à seulement treize ans, notre maison incendiée. Puis les familles d'accueil qui nous battait, les nuits passés dans le froid à la belle étoile, les poches vides et le ventre creux. Lejla... et puis, elle, partie si brusquement.

On s'était parlé quelques heures avant son accident. Tout comme j'avais parlé à Lejla avant sa disparition.

Et si j'avais pris ses appels? Elle ne serait peut-être pas morte?

Je culpabilisais.

Mais... Était-ce une coïncidence ou un accident prémédité? Rob était la dernière personne avec qui je l'avais aperçu avant son décès.

Pourquoi leur deux voitures sont entrés en collision?

Enfin... j'arrête de réfléchir! Je crois que je me fais des films.

-C'est bizarre, depuis que je l'ai largué, Sloan n'a même pas essayé de me demander ce qui ne va pas, tu crois qu'elle s'en fout ou qu'elle fait semblant de s'en foutre pour me mettre en rogne? Me répétait Ty une seconde fois pendant que je suivais studieusement la cérémonie. Allons, arrête de faire le jeune veuf désemparé, vous avez fait l'amour une seule fois. Chuchota-t-il à nouveau.

Je l'ignorais encore avant de changer de place afin de ne plus être dérangé.

Après cette messe de requiem, muni d'une fleur, nous sommes passé à tour de rôle pour lui faire nos derniers adieux.

-Repose en paix, fis-je très calmement.

La copine de Ty m'approcha avec Pope, une fille du lycée.

-Merci pour hier, me gratifia Sloan pour la énième fois.

Oui, j'oubliais, hier j'avais donné mon sang, pour son frère victime. En signe d'acceptation des remerciements, j'ai juste hoché la tête.

-On déjeune ensemble ce midi ? Me proposa-t-elle. Juste pour te remercier.

En vrai, je n'avais envie d'aucune compagnie.

-Tu ne vas pas encore refuser une invitation? Fit-elle en me voyant pas très enchanté.

De toutes façons, je n'avais pas été poli envers elle le soir du décès de son amie. C'était le moment de me faire pardonner.