49- Mourir si jeune et si belle

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-Ça va ? Lui ai-je demandé.

-Ça va, fit-elle froidement en évitant mon regard.

-Sûre? Ai-je repris le regard plongé sur elle.

-Sûre.

Je la dévisageais sans cesse. Sloan était déstabilisante, physiquement parfaite à mes yeux. Et je ressentais quelque chose dans ma poitrine à chaque fois que j'étais proche d'elle. Elle me manquait, ses rires, ses délires, ses mains, ses tics, ses expressions, ses réflexions philosophiques débiles sur lesquelles on pouvait discuter des heures en rigolant dans ma voiture, son humour nul, son sarcasme, sa petite arrogance d'enfant riche...

Nous dansions tranquillement. Puis au moment de changer de partenaire, je l'ai retenue par la taille en la serrant contre moi sans arrêter de la dévisager. Et j'ai doucement rapproché mes lèvres de son oreille gauche.

-Ça va ? Fis-je à nouveau. Si tu veux parler, tu peux me dire ce qui t'embêtes. Je te sens malade ces derniers temps.

Elle se mit à rire doucement.

-Ça va, fit-elle de nouveau en souriant timidement et pivotant la tête pour m'éviter.

Elle m'évitait tellement que j'ai fini par lui saisir la mâchoire pour retourner son visage afin qu'elle me fasse face.

Puis j'ai plaqué mon front contre le sien en fermant les yeux. Le bout de mon nez effleurait le sien et je profitais de la musique en lui caressant la taille.

Elle aussi commença finalement me caressait l'arrière du cou.

Cette musique était sacrément romantique.

J'avais envie de lui dire qu'elle me manquait, de lui dire à quel point elle sentait bon et qu'elle était magnifique. J'avais envie qu'elle sache qu'elle est le genre de femme qui me fait fondre et que tout serait différent si Ty n'était pas là.

J'avais envie de la serrer fort contre moi, comme la première fois dans le vestiaire pour qu'elle comprenne que mon corps désir le sien.
Elle m'attirait. Je la désirais. Encore plus ce soir. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas si c'était uniquement de l'attirance sexuelle. Ça vous est déjà arrivé?
Plus je l'imaginais près de moi, plus j'avais envie de la porter jusqu'à une pièce d'en haut pour lui lécher le cou et lui foutre la langue au fond de la gorge avant de lui retirer ses vêtements pour lui faire l'amour comme je ne l'avais jamais fait avec personne.

D'ailleurs pourquoi se retenir? On pouvait le faire sur un coup de tête, le mettre sur le compte de l'alcool et considérer qu'il ne s'était rien passé.

-Sloan? Ai-je sifflé doucement.

-Alek! Reprit-elle du même ton.

-J'ai plein de choses en tête là maintenant...

-Comme?

-Toi!

-Et? Fit-elle.

J'ai marqué un court moment de silence avant de lui répondre « Rien! ».
J'ai manqué de courage jusqu'à ce que la musique se termine.

Je l'ai lestement lâché avant de lui lancer un « merci pour la danse » et elle quitta la piste sans se retourner.

En fin de compte, je crois que cette ambiance cu-cul m'avait fait penser à des conneries. Sloan est et restera à Ty. Je ferai mieux de me servir un verre et de me trouver une autre proie, plus accessible et peut-être plus délicieuse.

-Mademoiselle, un admirateur m'a demandé de vous apporter ça ! Me fit un garçon du service traiteur en me tendant un plateau sur lequel était posé un verre que j'ai saisi et que j'ai regardé

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-Mademoiselle, un admirateur m'a demandé de vous apporter ça ! Me fit un garçon du service traiteur en me tendant un plateau sur lequel était posé un verre que j'ai saisi et que j'ai regardé.

-Oh, j'en suis flattée, fis-je en regardant autour de moi.

J'ai rapproché le verre de mon nez pour apprécier l'odeur d'ailleurs très agréable.

D'un coup, j'ai vidé le verre.
Malchance... Quelques secondes après, je commençais à voir flou.
J'essayais de lutter mais je n'y arrivais pas, ma vue devenait de plus en plus trouble.

Quelqu'un m'avait tendu un piège.

Je me suis réveillée dans une grande chambre, sur un lit auquel j'étais menotté. J'avais drôlement mal à la tête et j'avais un trou de mémoire. De toutes mes forces, j'essayais de me libérer de ces menottes mais je n'y arrivais pas. Me sentant en danger, je me suis mise à crier à l'aide.

-Au secours ! Aidez-moi ! Y'a quelqu'un ? Hurlais-je continuellement tout en essayant de retirer mes mains de cette horreur.

En guise de réponse, j'entendais des pas s'avancer vers moi. Puis surgit devant moi, un garçon habillé en costume noir et en cravate, le visage recouvert d'un masque anonyme.

Il avait les jambes écartées et les mains derrière son dos.

-Tu perds ton temps, personne ne va t'entendre ! La musique est trop forte en bas, tu n'entends pas toi même ? Me demanda-t-il d'une voix effrayante qui n'était sûrement pas la sienne.

Ça se sentait qu'il la simulait. Quoique j'avais effroyablement peur et je coulais aussi de très grosse goutte de sueur. Mon cœur ne s'arrêtait plus de battre.

-T'es qui ? Fis-je apeurée en me tortillant sur le lit.

-Un démon, me répondit-il avant de me faire sortir ce qu'il cachait derrière lui. Bouh !

C'était une tronçonneuse !

À ce moment, j'ai littéralement presque failli faire un infarctus.

-Oh mon dieu ! ai-je hurlé.

-Je ne te ferai pas de mal, je vais te décapiter, juste un peu, pas beaucoup, me fit-il avant de mettre la tronçonneuse en marche.

AmneSia (RE-PUBLICATION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant