AmneSia (RE-PUBLICATION)

17- Ma prof bien aimée

J'ai pas osé lui adresser la parole. Son visage était totalement fermé. Elle m'aurait envoyé chié.

Je me suis dégonflé, devant une fille. Ça ne m'étais jamais arrivé de redouter d'adresser la parole à quelqu'un... Enfin, comment j'étais sensé entamer la discussion? Je ne savais pas trop. J'avais peur d'être maladroit... Après tout, elle est en deuil.

Enfin, une raison d'être heureux. Nous étions en cours de mathématiques mais ça je m'en fous, ce qui m'importait c'était la prof, miss Garcia.

J'avais craqué sur elle. Oui, les autres craquent pour de jolies pom-pom girls et moi, je craque pour ma prof.

En même temps c'est impossible de se concentrer quand les fesses du professeur remuent dans sa jupe moulante lorsqu'elle écrit au tableau.

Je n'hésitais pas à lui lancer quelques regards malicieux mais je le faisais tout de même très subtilement.

Il fallait que je passe à la vitesse supérieure, je tentais de m'en convaincre.

Je connaissais bien ses petites habitudes. Après son cours, elle restait assise 10 à 15 minutes, à écrire je ne sais quoi dans un gros cahier.

12h14, je traînais dans le coin, attendant que tout le monde s'en aille. Mais une fille restait là, Emilia Spencer.

Qu'est-ce qu'elle attend pour se barrer?

-Y'a-t-il un problème, Georgiev ? Spencer ? Nous demanda le prof en levant légèrement la tête et en nous regardant à tour de rôle.

-Je voudrais vous voir en privé ! Lui ai-je répondu.

Les yeux de Spencer se sont tournés vers moi. Puis elle me fit des yeux malicieux, un lever de sourcil et un discret sourire au coin.

-Oh! Je dérange, plaisanta Spencer avant de ranger ses affaires et de sortir.

Une fois seul, je me présente au bureau de madame. Puis avant de lui parler, je me passe la main dans les cheveux en mode beau gosse.

-Euh... Vous donnez des cours particuliers? Ai-je articulé à voix basse et rauque en la regardant pendant qu'elle écrivait.

Sentant sûrement mon regard sur elle, elle releva la tête et me fixa quelques secondes. C'est fou, elle est encore plus ravissante de prêt, sa mâchoire carrée, son teint basané et ses cheveux auburn me faisaient fondre. Elle retira ses lunettes d'une manière me rappelant une actrice de film de charme dont je vous épargnerait l'identité.

-Ah, je vois! Me dit-elle d'une voix basse. Je n'ai pas le temps de parler, mais tenez ça... mon contact, on en discutera plus tard, continua-t-elle lentement d'un ton suffisant en me glissant discrètement un bout de papier qu'elle avait déchiré de son carnet.

Ce n'est absolument pas pour me vanter, mais j'échoue rarement avec les femmes.