AmneSia (RE-PUBLICATION)

39- Chantage

C'était aujourd'hui le jour du départ. Soit je prenais les choses en main, soit je finissais par vivre une vie qui ne me convient pas.

Je n'avais qu'un seul choix.

-S'il vous plaît, je voudrais voir Mr Jensen-Clarke.

Pendant que ma mère et ma sœur rangeaient nos petites affaires, je me suis rendue aux entreprises Barnett pour rencontrer le père infidèle de mon amie.

-Vous avez rendez-vous ? Il a plein de rendez-vous de réunion ce matin, m'expliqua la jeune blonde en veste grise qui devrait sûrement être la secrétaire.

-Non, je n'ai pas rendez-vous! Mais annoncez moi quand même, dites lui que la mère de son gosse veut le rencontrer, il risque de modifier un peu ses habitudes, ai-je répondu très souriante et sûre de moi.

Elle décrocha le combiné et fit ce que je lui avais dit.

-Veuillez me suivre mademoiselle! Me proposa-t-elle.

-Je vous l'avais dis! Ai-je répondu avec fierté.

Elle me conduisit jusqu'au bureau très élégant de ce grand monsieur.
Son bureau était géant et spacieux, de son fauteuil, l'on pouvait observer toute la ville.

Il fronça le regard quand il m'a aperçu.

-Quelle surprise de te voir là! Je n'a jamais reçu la visite d'aucune amie de ma fille, assois-toi n'importe où, c'est comme tu veux.

Je le suis installée en face de lui. Il était assis majestueusement dans le fauteuil de son bureau.

-Bonjour monsieur ! Joli bureau.

-C'est gentil. Alors, que me vaut l'honneur de ta visite ? Tu devrais être à l'école à cette heure-ci, Me fit-t-il très sérieusement en rangeant sa cravate. Un café?

-Je veux juste discuter avec vous...

Je lui ai glissé mon téléphone sur lequel était affiché, une jolie petite photo de sa deuxième famille.
À l'instant, il avait tout compris

-Je compte en informer ma femme et ma fille. Alors, si c'est pour me faire chanter, c'est raté.

Il posa le coude sur le bureau et alluma son ordinateur.

-Et si elle ne vous pardonne pas et réclame le divorce?

-Eh bien... On divorcera. Ce n'est pas comme si ce mariage me servait encore à quelque chose.

-Et vous partagerez tous vos biens.

-Naturellement, rigola-t-il. Retourne en cours apprendre l'histoire de Napoléon, s'il te plaît, j'ai des réunions importantes.

-Réfléchissez, il s'agit d'adultère. Votre femme tient un cabinet juridique. Je sais qu'elle a réussi a octroyer à une femme trompée, 88% de la fortune de son mari.

-87%! Merci de reconnaître les mérites de ma tendre épouse... une femme extraordinaire au passage, plaça-t-il avec désintérêt.

-Une femme extra que vous n'avez pas hésité à tromper sans protection. Enfin bref, elle peut tout vous prendre, vous en êtes conscient.

Il se redressa de son fauteuil.

-Tu dis des choses d'adultes... fit-il suspicieux.

-À votre place j'aurais mis une bonne partie de votre fortune au nom de Sloan. Et si jamais il y'a divorce, vous reprenez l'intégralité des biens attribué à votre fille. Quand bien même votre femme essaie de vous ruiner, vous aurez toujours de l'argent en sécurité.

Tranquillement, il s'adossa sur son fauteuil en se caressant la barbe grise.

-Pourquoi tu me dit toutes ses choses ? Qu'est-ce que tu attends en retour ?

-Juste un peu de reconnaissance, je suis de votre côté... si vous voyez ce que je veux dire... Je dois retourner à l'école.

Avant qu'il ne puisse dire quoique ce soit, je me suis levé et juste après lui avoir tourné le dos :

-Jordan ?

J'ai esquissé un sourire avant de prendre une mine plus sérieuse et de me retourner vers lui.

-Oui monsieur ?

Il écrivait sur son chéquier avant de couper le chèque pour me le tendre.

-3000$ !

Je lui ai prit le chèque en souriant.

-Vous êtes un homme bien. Merci.

Sloan était absente en cours depuis quelques jours. Enfin, elle était présente mais somnolente au point où elle avait l'air d'être une morte vivante.