59- Mauvais confident

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-Non ! Je ne voulais rien leur faire de mal. On fait tous des erreurs !

-Te rend-tu compte que tu as blessé Jordan et que tu as paralysé Cameron ? m'offusquais-je. T'as une case en moins ?

-Oui, oui, oui tu as raison ! Insulte-moi ! Mais c'était involontaire !

-Involontaire comment ? éclatais-je.

-J'en avais marre que tout le monde te nargue au lycée... Et je me suis dit que s'ils avaient un nouveau sujet de conversation ils oublieraient pour toi et Georgiev. J'ai demandé à un serveur d'endormir quelqu'un et le hasard m'a conduit jusqu'à Jordan ! Et quand je suis arrivé dans la chambre avec cette tronçonneuse, je ne pouvais plus faire machine arrière. Mais je te jure sur ma vie que je n'avais pas l'intention de la tuer, je voulais juste l'effrayer. Et là Cameron est arrivé et j'ai paniqué. Quand il a retiré mon masque, je ne savais plus quoi faire et j'ai dû le blesser pour me sauver !

-Bah bravo, t'es un sacré malade mental ! me suis-je écœurée. En plus d'être maintenant un criminel, je t'en félicite.

-Tu me fais perdre la tête... Je l'ai fais pour toi.

Je me suis reposée sur mon lit un instant, histoire de ne pas tomber dans les pommes... et aussi d'y réfléchir.

En fait, j'étais très bien placée pour comprendre. J'ai moi aussi j'ai commis un crime. Peut-être dans les mêmes conditions que lui ? Je n'en savais rien. Mais je ne pouvais pas le laisser gâcher sa vie pendant que moi, j'étais en parfaite liberté. C'était injuste. Parce que lui a blessé mais moi j'ai tué et j'étais bien pire que lui.

-Ne te rend pas. Tu vas gâcher ta vie. Je vais t'expliquer comment t'en sortir.

J'ai pris un bloc note où j'ai tracé un plan expliqué. Puis lorsque j'ai finis, je l'ai mis à la porte alors qu'il me remerciait comme si j'étais une déesse.

-Ty ! Ty !

Dès le matin, je lui courais après. Malgré l'incident entre nous, il fallait bien que je parle à quelqu'un. Le secret de Kaïke était trop gros pour que je le porte toute seule. Comme je ne pouvais pas voir Alek en peinture et Jordan encore moins, j'ai préféré faire ce qu'il me restait.

-Quoi encore ? me fit Ty en ouvrant son casier. Tu veux assombrir ma journée en parlant de ce noir ?

-Tu es con!

-Çme déçoit qu'une fille aussi bien éduquée que toi s'intéresses à ce genre de personnes... Ou du moins, je te croyais bien éduquée mais apparemment... je me suis trompée.

-Encore plus con que je ne le croyais!

-Alors pourquoi tu restes plantée devant un con ?

-Parce que mieux vaut être deux que mal accompagnée... Enfin, bref, j'ai un truc à te confier, impossible que je le garde pour moi toute seule sinon je risque de craquer.

Il se tourna doucement vers moi.

-Un secret ?

-Jure-moi de ne le dire à personne.

-Tu me connais!

-C'était Kaïke, l'agression à la tronçonneuse, ai-je chuchoté.

Ty referma son casier.

-Tu déconnes? Pourquoi est-ce qu'il l'a fait?

-Une histoire complètement farfelue. Il me l'a avoué hier en personne. Je n'invente rien. Mais s'il te plaît, tu ne le répète à personne, on en discutera plus calmement plu tard.

Ty ajusta son sac sur son épaule.

-Compte sur moi pour ça.

C'est comme ça que je l'ai suivi jusqu'au cours où il n'y avait presque plus de place. En traversant sa rangée, Alek me lança une petite salutation que j'ai promptement ignoré.

-La bipolarisation va à l'encontre du « pluralisme politique » au sens où le champ politique serait disputé par plusieurs forces d'importance comparable plutôt que par deux forces principales, a intervenu tranquillement Alek suite à la question du prof.

Il se tenait adossé sur son siège, les bras croisés.

-Merci ! fit le gros prof très satisfait.

Comme toujours, Alek savait tout... Des grands événements politiques de l'histoire jusqu'au goût de la salive de Jordan, rien ne lui échappait.

AmneSia (RE-PUBLICATION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant