AmneSia (RE-PUBLICATION)

19- Coupable ou innocent?

M'adossant à la porte, j'ai fermé les yeux puis j'ai poussé un gros soupire.

-Merde, merde, merde!

Une sorte d'embarras s'était emparé de moi du fait qu'une inconnue me voit en tenue d'Eve, j'avais peur de ce qu'elle pourrait penser de moi...
Enfin, surtout de mon postérieur et de mon machin!

Lui ici ? Et nu ?
Même si j'essayais par tous les moyens de répondre à cette question, je n'y arrivais pas, mon cerveau n'arrêtait pas de passer en boucle le moment où j'ai ouvert la porte et que j'ai vu ce corps, ce machin et ce visage se lever instantanément vers moi.

-Ty, faut qu'on parle! Ai-je clamé dès qu'il m'a ouvert sa porte.

-J'en pouvais plus d'attendre. J'ai tout préparé, Vin blanc, charcuterie, olive, fromage, cacahuètes, et... ton biscuit caramel beurre salé, j'ai demandé à ce qu'on te les cuisine. Fit-il en s'agitant partout afin de mon montrer l'apéro qu'il avait préparé.

Il prit une télécommande et alluma un mini projecteur sur l'un de ses murs.

-Le dernier film de Vin Diesel! Sourit-il. Ah j'oubliais. J'ai des bougies parfumées là, s'empressa-t-il vers une autre porte -certainement la salle de bain- d'où il revint avec une bougie. J'ai fais couler un bain avec des pétales de roses, si ça te dis. Mmmh et aussi, j'ai fais préparer ton uniforme pour demain au cas où tu passerai la nuit.

Je l'observais, placide.

-Tu ne m'embrasses pas? Reprît-il, tout sourire.

-Arrête ta comédie! Je sais ce que tu as fait!

-Très drôle, ironisa-t-il. C'est comme ça que tu compte me faire avouer une quelconque infidélité? Désolé mais je ne t'ai pas trompé pendant les vacances, j'étais préoccupé à te chercher. Ça tomberai bien que tu me dises où tu étais passée!

-Pourquoi tu as tué Sya?

Sa tête s'est décomposée.

-Tu as bu?

-Et tu as essayé de me tuer moi aussi, fis-je durement.

-Arrête tes imbécillités, rit-il avant de se tourner vers le buffet. Qu'est-ce que tu veux prendre? Je te conseille le gouda, hyper bon!

-Quelqu'un m'a poussé du toit du lycée!

-Qui?

-Tu te fous de ma gueule? ai-je hurlé. Toi bien sûr!

Il se tourna vers moi.

-Sloan! S'énerva-t-il encore plus fort en déposant bruyamment la bouteille de vin puis il baissa le ton. T'as disparu pendant les vacances alors que j'avais tout préparé pour qu'on parte, là tu resurgis et tu m'accuses de quoi??? Vouloir te tuer? Tuer Sya? Je dois te rappeler que c'est moi qui te l'ai présenté? C'était autant mon amie que la tienne! T'es complètement barrée, qu'est-ce qui ne va pas avec toi? T'es en train de perdre les pédales ou Sya est morte avec ton cerveau? Crois-moi, je me retiens de te tuer tellement tu m'énerve. T'es pas correcte. Je suis ton copain, pas ton chien! Regarde tout ce que j'ai fais aujourd'hui, pour te faire plaisir, j'ai raté mon entraînement pour toi, merde! Sloan, tu comprends que j'en ai un peu marre? Largue-moi si tu ne veux de moi! Mais sinon t'arrête tes comportements désobligeants. Tu fais chier!

Ty m'avait refroidi. Je n'avais plus la force de l'accuser. Et d'ailleurs, la présomption d'innocence existe.

-Tu as dit? Qu'on t'avait poussé du toit? Du lycée? reprit-il calmement.

-Oui, le soir quand tu m'as invité.

-Quel soir?

-Le soir de la rentrée.

-Je ne t'ai jamais invité...

Nous nous sommes dévisagés puis avons sorti un grand "quoi?" à l'unisson.

-Un piège! Rétorqua-t-il en tournant sur lui. Tu as porté plainte?

-J'ai pas pu. J'ai voyagé le lendemain. E puis Aleksandar, c'est qui ce mec? Et pourquoi il est ici?

Il me fixa bizarrement.

-C'est le frère de Lejla, répondit-il rapidement en ouvrant la bouteille de vin.

-Ah! Celle que tu as assassiné?

Ty soupira.

-Ne me pousse pas à te frapper! Je me suis juré de ne plus le faire.

-Oh. Je croyais que tu aurai nié?

-Ok... me rend pas en rogne, fit-il en prenant ses clefs de voiture sur son lit. Je sors prendre de l'air. Prends tout ce que tu veux et rentre chez toi!

-T'as réussi avec Sya, bravo, mais n'essaie plus avec moi sinon tu vas le regretter! ai-je menacé.

Ty me fixait, l'air de ne rien comprendre. Quel hypocrite!

J'ai toqué à sa porte.

-Deux minutes... J'arrive !
Répondit-elle derrière la porte. Je me rangeais les cols puis elle vint ouvrir.

C'est avec un sourire resplendissant qu'elle m'accueilli. Mais le plus resplendissant, c'était sa paire de nichon dans son décolleté.

-Je vous ai apporté une bouteille de vin pour votre dîner.

-Henri Jayer Cros Parantoux, Vosne-Romanée: Premier Cru. Oh... ça doit coûter bien chère. Me dit-elle toute éblouie en lisant l'étiquette collée sur la bouteille.

-Une femme comme vous, ça mérite bien plus que ça. Et... votre mari, il est là ?

-Si je vivais avec quelqu'un, j'aurais pas accepté votre visite à une heure pareille. Restez pas planté là, entrez!