38- Cocaïne

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Toutes ces idées fusaient dans ma tête pendant que je faisais mes devoirs. Ma mère, elle était assise devant notre vieille télévision dont les images étaient brouillées et sur notre vieux et unique canapé orné de fil de toutes les couleurs car recousu à plusieurs reprises.

Elle me regardait chaque seconde et d'une façon assez bizarre. Comme quand elle veut m'annoncer quelque chose.

-Tu veux me dire quelque chose ? Ai-je demandé en tournant lentement les pages de mon livre.

-Euh... oui. Ne le prends pas mal mais Jordan... C'est... titubait-elle.

-Quoi ? Ai-je repris.

-C'est qu'on doit partir... dans 5jours. Faut qu'on déménage.

Mon visage s'est illuminé

-Ouf! Il était enfin temps qu'on quitte ce taudis, fis-je avec mon plus beau sourire.

-On retourne habiter chez ta grand-mère, à la campagne.

-Tu rigoles? Ai-je rétorqué sur la renverse.

À ce moment précis, Kate, ma sœur aînée arriva.

-Tu le savais ? Me suis-je énervée auprès d'elle. Depuis quand ?

-C'était trop délicat, j'ai perdu mon boulot depuis 2mois et...

Je l'ai interrompu.

-Même un simple poste de réceptionniste, t'es incapable de le garder... Mon dieu, je me demande bien si cette famille est vraiment la mienne! Gueulais-je en me levant.

-Le loyer a triplé, on a des arriérés et le propriétaire ne veut plus nous voir. Jeudi, Adam retourne en campagne. On profitera de son camion pour transporter nos affaires... Pour ton école, on verra bien plus tard ce qu'on peut faire.

Je ne réalisais pas ce que je venais d'entendre. Je fus pendant quelques secondes silencieuse, puis un coup, j'ai pété les plombs, ce qui fit sursauter Kate.

Je n'y croyais pas. J'ai soupiré d'agacement.

-Vous me rendez la vie impossible. Vous êtes en train de gâcher ma vie... À partir de cet instant, je ne fais plus partie de cette famille. Oubliez-moi!

Ma mère se mit à pleurer.

-Voilà qu'elle recommence à pleurer au lieu de réfléchir, ai-je dit en roulant des yeux en direction de ma chambre.

-Jordan, je t'en prie, on arrivera à s'en sortir, fit Kate toute calme.

-Pas "on", tu vas t'en sortir! Enfin... vous, dis-je en jetant un bref regard sur ma mère.

Au moindre bruit, je sursautais, ma respiration devenait saccadée, je frissonnais et j'angoissais

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Au moindre bruit, je sursautais, ma respiration devenait saccadée, je frissonnais et j'angoissais.J'avais peur que le fantôme de cette fille viennent me hanter... Et puis, je commençais à entendre des voix. Je devenais folle.

À 4h du matin, assise dans mon lit, les yeux enflés et pâles, je ne trouvais toujours pas à trouver le sommeil et je n'arrêtais pas de me ronger les ongles.

-Kaïke ? C'est toi ? Fis-je au téléphone très angoissé.

-C'est qui ? Me répondit-il la voix enrouée.

-Sloan Jensen-Clarke, tu te rappelles de moi ? C'est moi la fille de ton cours de maths, la brune aux yeux...

-Ouiiii tout le monde te connaît, accouche ! Fit-il l'air blasé.

-Tu fais bel et bien parti de l'équipe de marathon du lycée, n'est-ce pas ?

-Ouais, bien sûr.

-Ok, fis-je en prenant un grand souffle, j'ai appris que pendant vos préparations, vous consommez des... des drogues très fortes pour contrôler votre stress. T'en a là maintenant sur toi ?

-Pourquoi ?

-Je veux qu'on partage.

-Tu es folle ! Il est hors de question que je fasse ça !

-Je t'en supplie Kaïke, je sais que tu as envie de m'aider. Juste pour une fois, j'en veux juste trois.

-Trois ?

-Bon, cinq... S'il te plaît j'ai des notes à rattraper et je... je suis vraiment hyper stressée ces derniers temps. S'il te plaît !

Il soupira.

-D'accord, je veux bien t'aider, mais juste une fois.

-T'es super ! On peut se voir maintenant devant le café théâtre ?

-Oh, il est 4h voyons ! On se voit après les cours.

-Allez, à toute à l'heure devant le café, je sors de chez moi en vitesse. Merci !

En survêtement, j'avais marché jusqu'au lieu du rendez-vous où j'attendais très impatiemment Kaïke, le grand blond aux cheveux ébouriffés qui ne tarda pas à venir me retrouver sur un scooter.

-Voilà ! Fit-il en me tendant discrètement une petite bouteille, pour la dose c'est un demi comprimé chaque jour, pas plus... 75$ !

Ma mine changea d'un coup.

-Mais enfin je croyais que tu l'aurais fais gratuitement et... en fait, on t'as déjà dis que t'es un beau mec ? Ai-je demandé en souriant avec mon visage de zombie.

Toujours aussi sérieux, il avait la main tendue devant moi.

-Ok... 75$ ! Terminais-je en mettant ma main dans ma poche afin de sortir mon portefeuille.

Je crois qu'avec ça, je pourrais aller mieux.

Une fois rentrée, je me suis empressée d'aller dans la cuisine pour prendre mon calmant.
Après en avoir pris un, j'en avais encore besoin, je sentais que mon corps en avait encore besoin.
Du coup, j'ai renversé tout le contenu de la bouteille dans le creux de ma main puis j'ai tout avalé en une seconde.

Enfin, j'avais pu dormir.

AmneSia (RE-PUBLICATION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant