DERNIER GRAMME D'AMOUR

[QUARANTE-ET-UN]

𝐃𝐄𝐑𝐍𝐈𝐄𝐑 𝐆𝐑𝐀𝐌𝐌𝐄 𝐃'𝐀𝐌𝐎𝐔𝐑

SOFIA,
[Août 2006]

Je souffle doucement en me regardant dans le miroir, trois semaines sont passées même un peu plus, trois semaines et quatre jours, nous avons profité de ces semaines à fond, je ne suis plus avec Tarik depuis quatre jours... la douleur dans ma poitrine est énorme mais je me dis qu'un jour peut-être, on se retrouvera et on pourra être heureux ensemble, mais avant tout ça.

C'est aujourd'hui.

C'est aujourd'hui qu'ils sortent et que tout s'arrête pour nous tous. Si je devais résumer ces trois dernières semaines, je dirais qu'elles ont été incroyable, intenses, remplies en émotions, de larmes, de rire, je n'ai rien vécu d'aussi intense avant, on était dans notre bulle et j'ai l'impression que tout était multiplié.

Je regarde ma chaîne dans le miroir, je passe doucement mes doigts dessus en souriant, je fini par me relever, je m'assois sur la chaise de mon bureau et je mets mes converses, je me mets soudainement à penser au moment où Tarik est entrer pour la première fois dans ma chambre, j'esquisse un sourire, à ce moment là je le savais que par tout les moyens, il se serait passer quelque chose.

Je me lève et je traverse l'appartement vide de monde, ça y est, ma boule de stresse revient, j'ai les mains moites, le cœur qui bat vite. Je souffle doucement en entrant dans l'ascenseur, j'ai pas envie d'y aller, je crois que je vais pas être capable...

Je marche dans le hall et mon sang se glace en voyant mon père qui est en train de s'en prendre à René, mon regard s'arrête sur Tarik qui a le visage en sang, mon regard revient sur mon père, il a les poings serrés autour de ses chevalières, je sors du hall en poussant la porte dans un énorme fracas, le premier réflexe est de venir voir Tarik.

Tarik - Ne t'approche pas de moi. Il me regarde et je fronce les sourcils.

J'essaie de parler mais tout autour de moi s'enchaîne, l'embrouille entre mon père et René dégénère, Nihel a débarqué de nul part et il est en train de se battre avec Tarik, mon regard s'arrête sur Ilyès qui observe la scène de loin, adossée au mur de l'immeuble d'en face, il fume tranquillement, comme si que ce spectacle était un réel plaisir.

Je reviens à moi même en réalisant ce qu'il se passe, alors que mes frères et les garçons séparent nos pères pour éviter une deuxième bagarre, je pousse de toute mes forces Nihel, il recule un peu mais juste avant qu'il revienne vers Tarik, je mets ma poitrine contre son torse, l'entourant de mes bras comme pour former une bulle protectrice, jamais mes frères ne le toucheront si je reste comme ça, la respiration de Tarik est irrégulière avec un léger sifflement, je suis sûre qu'il a des côtes de casser.