𝑰. 𝑺𝒐𝒖𝒂𝒅 & 𝑯𝒂𝒕𝒆𝒎 [𝗙𝗜𝗡𝗜]

𝟕𝟏.

Lettre à Hatem...

J'suis posée devant le bureau dans ma chambre. Y'a personne, ma sœur travaille et mes neveux sont à l'école. J'suis toute seule et j'suis posée sur ce bureau devant une feuille vierge, wallah j'aurais tellement voulu qu'à ce moment mon cœur soit vierge de sentiment lui aussi. Y 'avait tous qui se mélanger, l'amour et la haine que j'avais pour lui alors c'était dur d'écrire.

Bismillah... Salam Hatem c'est Sou', tu dois te demander comment j'ai eu l'adresse tout ça mais tu m'connais j'arrive toujours à avoir ce que j'veux...

Naaaaaaaaaaaaan c'est nul, j'arrache la feuille et j'la jette dans la corbeille. J'ai pas l'inspi qui vient. J'veux lui dire que j'l'aime mais que j'le déteste en même temps, c'est tellement dur que j'm'en veux d'être tombé amoureuse de lui. J'prend une nouvelle feuille, et j'écris...

«Salam Hatem c'est Sou' J'ai su que t'étais tombé, t'sais j'ai pas besoin d'être au quartier pour le savoir. Et tu sais c'que j'en pense ? bah j'le savais, j'm'en doutais, c'était qu'une histoire de mois avant ton retour au hebs.

J'vais pas dire qu'ça m'rend heureuse pour toi, au contraire, j'suis triste pour toi mais j'pense surtout à ta maman miskina, tu lui en a fais voir déjà pas mal à l'ancienne et tu continues... t'as pensé un jour à arrêter tout ça ? juste pour elle ? pour moi j'm'en fou car toi et moi c'est du passé c'est d'l'histoire ancienne, on a essayé mais ça a échoué. Que dire à part que c'est le mektoub... sah j'suis encore dégoutée de ta réaction, de c'que tu m'as fait, de c'que tu nous à fait. T'aurais pu changer, j'en étais persuadée, wallah j'en étais persuadée que t'allais changer. Mais belek c'est d'ma faute, j'avais tellement espéré que j'm'étais voilée la face et que ma déception c'est transformée en dépression.

Putain Hatem j'te hais d'une de ces forces, mais l'soucis c'est que j't'aime tout autant. Wallah j'me déteste de t'aimer comme ça, de t'aimer malgré tout c'que tu m'fais souffrir.

J'ai du partir de ta faute, partir pour t'oublier, j'me suis convaincue que j't'avais oublié mais quand on m'a dit que tu t'étais pris 18 mois, j'ai souffert comme ci j'étais mariée à toi, j'ai eu mal Hatem, wallah que j'ai eu mal et que j'ai compris que j't'avais pas oublié.

J'sais pas si un jour j'arriverais à t'oublier mais sache qu'à chacune de mes prosternations je dis «Ya Rabbi aide moi à soulager ma peine, Ya Rabbi aide moi à oublier Hatem» mais tkt j'demande aussi à Allah Ta3ala de te guider sur le chemin de la piété. Sah j'ai encore la haine sur toi, j'pense toujours à toi, j'ai beau être à Lyon mais j'pense toujours à ta race, j'rêve toujours de toi.

Heureusement ton cousin Hakim est là pour m'faire sourire, wallah il me change les idées mais dès qu'il part et que j'me retrouve seule tu refais surface.

Putain mais Hatem sors de mes pensées, tu m'fais mal à être présent comme ça, tellement je t'aime que j'ai mal Hatem. Des larmes j'en ai versé pour toi et crois moi que j'continue à en verser malheureusement.

Hassilou j'sais même pas si cette lettre arrivera jusqu'à toi, ou même si tu la liras mais j'vais pas t'faire chier plus que ça, tkt je penserais à toi dans mes dou'as pour ta guider vers Allah. Salam»

J'avais enfin réussi à écrire plus ou moins un truc qui me ressemble. J'sais pas trop ce que je recherchais en lui écrivant cette lettre mais ça me faisait du bien de lui avoir écrit. J'ai lu, re lu et re re lu cette lettre avant de l'enfermer dans l'enveloppe, d'écrire l'adresse et de la poster.

J'avais le cœur un peu plus léger, pourtant il avait rien lu, j'avais rien reçu, j'sais même pas si il allait prendre la peine de répondre, surtout que j'lui avais pas dit de répondre ou quoi que ce soit, sah j'm'en foutais, le futur allait me le dire de toute façon. Ensuite j'suis partie voir Hakim chez lui. Il était malade alors il sortait pas.