Vivre dans le passée...
Hassilou, mon stage se passait bien, j'avais déjà fait plus de la moitié et j'avais toujours pas vraiment commencé mon rapport de stage...
Mais le rapport de stage passait après ma lecture de chronique, mais surtout bien après mes rendez-vous de plus en plus fréquent avec Karim...
On se parlait de plus en plus je crois, j'sais pas il avait ce quelque chose qui faisait que j'me lassais pas de lui parler, ni même de le voir. On se voyait souvent soit le samedi après midi, soit le dimanche après midi.
Sans qu'il ne le sache, il était occupé de guérir mes plaies et de les refermer. Il guérissait le mal qu'Hatem m'avait infligé pendant plus de 6 ans. Et en 6 ans, c'était l'une des rares fois où je me voyais réellement avancer, où Hatem n'était pas maitre de mes pensées, où je n'avançais pas en fonction de lui. J'étais occupée d'oublier tout ce qu'il ma fait subir, tout ce qu'il m'a fait souffrir, d'oublier tous les déboires d'Hatem.
Mais était-ce véritablement possible ? Eh bien écoutez, apparemment oui, c'était une chose possible même si dans le fond Hatem il était toujours présent dans mon cœur. Sniper dit « graver dans la roche » pour moi Hatem était « graver dans mon cœur » et je sais que quoi qu'il arrive il fera toujours parti de moi, parti de mes pensées et que jamais je ne pourrais l'oublier. Car c'est à cause de cette fierté et ce caractère de merde que nous avons tous les deux, qu'aujourd'hui lui et moi c'est du passé, que lui et moi on a fini d'avancer et que notre histoire est maintenant achevée et contradictoire que je suis, je me disais que notre histoire n'était pas finie, et qu'il restait encore quelques petites choses à en tirer.
Mais je pensais à ça la nuit, quand j'étais frappée d'insomnie. En attendant, je profitais de chaque instant avec Karim, car j'sais pas pourquoi mais je sentais qu'un jour où l'autre il allait m'échapper étant donné que j'ai jamais pu vivre une histoire qui finit bien. Je partais avec l'optique de défaite, mais c'est moi ça, c'est mon caractère, c'est comme ça que je suis, je pars bien trop souvent avec l'idée qu'au final j'allais perdre.
Peut-être pour ne pas trop me décevoir par rapport à mon passé ? En sah, je n'en savais strictement rien.
Un après-midi alors que j'étais avec Karim, on parlait de tout et de rien, il n'a fallu qu'une seule phrase de sa part pour que je parte dans le passé... mais quelle était donc cette phrase ?
Karim : en sah hamdoullah je connais pas tes frères
Moi : pourquoi ?
Karim : parce que j'serais pas là, à parler avec toi !
Moi : ah d'accord...
Potes, frères, parler, toi... juste quelques mots qui me font penser à Hatem, petit flashback.
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On est avant l'été 2007, j'avais pas encore été avec Hatem. Mais encore une fois, à sa manière il me faisait comprendre que j'étais à lui.Hassilou, il m'avait donné un point de rendez-vous dans une ville à coté. Toute Farhana d'avoir Hatem pour moi, j'étais pressée d'y être.
On marchait des les rues de la ville, mais on évitait les rues pleines de monde, ah oué fallait pas se faire griller par qui que ce soit. Et à ce moment là, j'étais dans ma période où je voulais l'aider à s'en sortir.
Moi : Hatem laisse moi t'aider haychek
Hatem : nan Sou, pas maintenant, stp parle pas de ça
Moi : mais pourquoi Hatem
Hatem : j'suis pas prêt...
Moi : oué ben t'façon toi on dirait tu seras jamais prêt, ça me zahaf
Hatem : OH SOUAD TU PARLES BIEN AVEC TA BOUCHE OK. JTAI DIT PAS MAINTENANT ALORS C'EST PAS MAINTENANT
Moi : oué oué de toute façon j'ai l'impression on perd notre temps, on avance même pas, toi et moi c'est la même chose depuis longtemps.
Hatem : EH PUTAIN TU FERMES TA GUEULE SOUAD. TOI TU SAIS PAS TOUT CE QUE J'ENDURE POUR TOI
Souad : mais quoi ? tu changes même pas et arrête de crier
Hatem : mais putain Souad, tu crois que ça m'fait quoi quand j'suis avec Hichem, j'peux même pas le regarder dans les yeux, j'suis qu'un bâtard pour lui faire ça
Souad : mais lui faire quoi ?
Hatem : MAIS SOUAD T'ES CONNE OU QUOI ? T'AS CRU QUE JLAVAIS CHOISI DE TOMBER AMOUREUX DLA PTITE SŒUR A MON MEILLEUR POTE ? HEIN T'AS CRU QUE C'EST-CE QUE J'VOULAIS. TU SAIS PAS TOI CE QUE J'VIS A CAUSE DE CA.
Souad : nan j'le sais pas justement tu m'dis rien
Hatem : ben écoute, j'vais t'le dire, j'peux même pu regarder Hichem dans les yeux, chaque fois que j'suis avec lui j'le trahis, parce que quand j'le vois lui j'te vois toi et j'suis pas franc avec lui, c'est mon meilleur pote, j'ai tout fait avec lui et v'là que là dans son dos j'suis avec sa sœur, t'as cru que ça s'fait ça ? nan Souad ça s'fait pas et si il l'apprend j'veux pas qu'il te tape, au pire j'perd un pote ça me ferai chier c'est sur mais j'veux pas qu'il te touche un cheveux et chaque fois qu'on s'voit, on prend des risques, et que tant que j'suis comme ça, ce bâtard pas fréquentable j'peux pas prendre le risque d'être avec toi et d'te perdre. J'veux être un gars clean, un gars hlel pour venir te khtob un jour inshaallah. Pour aller voir ton frère et lui dire que c'est toi que j'veux pour hlel, mais tant que j'suis comme ça, baigner dans l'haram c'est mort, j'peux pas car là c'est sur que ta famille ne voudra même pas de moi. Et j'peux pas prendre ce risque Souad.
Moi : change stp
Hatem : inshaallah, aller rentre maintenant haychek
Moi : tu m'ramènes pas ?
Hatem : nan, y a des gars du quartier, fait handek et rentre chez toi
Moi : salam (tête baissée)
Hatem : salam Sou
Une nouvelle barrière venait de s'ajouter entre Hatem et moi, elle s'appelait barrière Hichem . Eh oué, il avait pas tord Hatem en disant ça, c'est sur que même si Hatem était hlel, nichen, quelqu'un de bien, ça aurait été quand même dur pour Hichem de voir sa p'tite sœur se marier avec son meilleur pote, mais là, étant donné qu'Hatem est tout le contraire, c'est mort d'avance. En sah, j'avais donné trop d'importance à une histoire compliquée, une histoire qui n'aurait jamais pu vraiment naitre compte tenu de la situation.
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Hassilou, après avoir pensé à ça, j'ai laissé Karim un peu parler tout seul.En rentrant chez moi, j'repensais à Hatem. Et comme a si bien dit Nawel Mehboula Ghettô'Youth « H&S » ce qui m'a fait penser à Hors Service. Oué Hatem et moi on était HORS SERVICE, dans une histoire sans suite, lui et moi c'était pas comme dans une chronique, il n'y avait plus de suite.
Le mois de mai venait de se terminer, il faisait de plus en plus beau, le mois de juin est là, il me reste pas beaucoup de temps en stage, même pas deux semaines et j'ai toujours pas commencé mon rapport de stage, le truc il me soule en sah et j'suis pas motivée à le faire.
Avec Karim on s'entend de plus en plus, sah j'pouvais pas passer une seule journée sans lui parler, pas un seul week-end sans le voir.
J'avais l'impression que ça faisait déjà un an qu'on se parlait et qu'on se voyait tellement on était complice.
Un samedi après-midi, il m'a emmené dans un grand parc dans une ville voisine. Comme à notre habitude on parlait un peu de tout, un peu de rien et il me dit
Karim : eh Souad, j'aimerai ma femme elle soit comme toi inshaallah
WAH !!! c'est tout ce que je dirais, juste WAH !!!
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𝑰. 𝑺𝒐𝒖𝒂𝒅 & 𝑯𝒂𝒕𝒆𝒎 [𝗙𝗜𝗡𝗜]
أدب المراهقين𝑻𝒐𝒎𝒆𝟏 - 𝒑𝒆𝒕𝒊𝒕𝒆 𝒄𝒆𝒏𝒅𝒓𝒊𝒍𝒍𝒐𝒏 𝒂𝒎𝒐𝒖𝒓𝒆𝒖𝒔𝒆 𝒅𝒖 𝒑𝒓𝒊𝒏𝒄𝒆 𝒅𝒖 𝒈𝒉𝒆𝒕𝒕𝒐 - 𝒉𝒊𝒔𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆 𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒓𝒆́𝒆𝒍𝒍𝒆