𝟕𝟑.

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Quand faut aller, faut aller

J'ai s'te lettre dans les mains, avec hésitation, c'est vrai, je l'ouvre... Je lis une fois, deux fois, dix fois... PUTAIN c'est pas possible, j'dois appeler maintenant pour prendre rendez-vous j'sais pas quoi pour le parloir. Eh oui la demande a été acceptée... je suis allongée sur le lit et je pense à ce jour, ce jour où je serais à ce parloir, assise face à lui ...

Quelques mois sont passés, combien exactement je sais pas, mais sa se chiffre plus en année. Hatem est dehors, c'est un homme, il a muri. Ce long séjour derrière les barreaux l'a changé, cette fois c'est sur il ne veut plus y retourner. C'est de l'histoire ancienne, il s'est posé, il a arrêté de bicravé et même il travail. J'suis fière de lui, il est devenu l'homme que j'espérais qu'il devienne. J'suis posée dans mon salon, dans mon quartier, le quartier dans lequel j'ai grandi. Quelqu'un sonne à la porte, j'vais ouvrir et c'est Hatem.

Hatem : salam aleykoum houlwati, samahni j'ai encore oublié mes clés.

Moi : aleykoum salam, mahlich (j'lui fais un grand sourire, qu'est-ce qu'il est magnifique quand il rentre du travail, quand il gagne de l'argent à la sueur de son front, licitement)

Hatem : j'espère que je ne l'ai pas réveillé.

Moi : j'pense pas.

Il rentre, il pose son sac dans l'entrée et m'embrasse tendrement.

Hatem et moi sommes mariés et vivons dans notre appartement. Il part direction la chambre et je le suis jusqu'à la chambre. Il ouvre la porte, j'ai le sourire. Il s'avance, et j'avance avec lui. Nous sommes tous les deux avec le sourire au dessus du berceau de notre fille.

Hatem : mashaallah, elle est aussi belle que toi notre fille.

Moi : mais elle te ressemble beaucoup quand même.

Hatem : c'est ma fille, la fille de son père. (il avait le grand sourire en disant ça)

BBBbbZzzzZzz. BBbbbBBBzzZZZzzzz... je m'empresse de sortir de la chambre pour répondre à mon portable et quand je le sors de ma poche c'est le trou noir... Il fait noir, tout est noir autour de moi. J'ouvre les yeux mais tout reste noir.

J'viens de réaliser que je n'étais que dans un rêve, un rêve magnifique mettant en scène Hatem et moi dans un futur que j'aimerais. J'ai les larmes qui coulent, malgré qu'il soit magnifique, ce rêve m'a blessé, il m'a tué alors que j'étais déjà mal par rapport à tout ce qu'il se passait.

C'est le vibreur de mon portable qui m'a réveillé, je regarde quand même et j'avais reçu un message. Qui était la personne que je devais défoncer pour m'avoir sortir de mon futur idéal (bon même si c'était qu'un rêve, j'aurais voulu qu'il continue). J'lis le message et c'est Mehdi. Il a d'la chance que c'est lui et que ses yeux me déstabilisent sinon je l'aurais défoncé à coup de tapette, manchette, balayette... (L'espoir fait vivre je sais).

Son message disait un truc du genre.

Mehdi «bonne nuit, dors bien Souad»

Il était dans les environs de minuit. J'ai pas répondu, j'étais zahaf et j'essayais de me rendormir pour finir mon rêve mdr. Je savais d'avance que c'était peine perdu et que j'allais pas rêver de la même chose. Fallait que j'envoie un message à Hakim mdr.

Moi «mon bisounourssss, j'étais occupée de nahass bien et y a Mehdi qui m'a réveillé avec son message tah bonne nuit et tu sais de quoi je rêvais ?»

il a pas trop mis de temps pour répondre.

Hakim «que tu mangeais un grec avec Tunisiano

Moi «mdrrr tu penses qu'à damer toi ! nan que j'étais mariée avec Hatem et qu'on avait une fille, sah j'ai voulu le taper Mehdi»

Hakim «t'sais quoi ? rendors toi t'es fatiguée miskina, tu fais mal à la tête en plus»

Mdrrr, Hakim fallait toujours que j'lui raconte mes histoires. Hassilou j'me suis rendormie et j'ai pas re rêvé d'Hatem malheureusement

Le lendemain fallait que j'appel le hebs pour avoir un jour de parloir. J'avais la boule au ventre pourtant c'est pas comme ci j'allais lui parler directement à Hatem. Donc j'appel, j'vous épargne la conversation peu intéressante et peu enrichissante pour l'histoire lol j'ai un parloir le deuxième vendredi d'avril... c'est dans une dizaine de jour.

J'avais le temps de me préparer psychologiquement et de m'arranger avec Hakim et Hamid pour le taff. J'avais pas prévenu Hatem que je venais, bon en même temps j'avais aucun moyen de le lui dire à part une lettre mais ça servait à rien. T'façon c'est lui qui m'avait demandé à venir et s'il me connait il sait que j'vais venir. Bizarrement l'attente est vite passée c'est toujours comme ça, quand j'suis pressée ça passe doucement mais quand j'ai pas envie ça passe vite. Et j'avais pas très envie d'aller à ce parloir, enfin j'avais peur, et j'sais pas de quoi. J'avais beaucoup d'appréhension et surtout je sais même pas comment ça va se passer.

J'avais prévenu mes parents que j'venais les voir, sans leur dire que j'allais à un parloir avec Hatem. Mon père il aurait crié «YEZZIIIII» il m'aurait mis un gros stop dans ma gueule mdr. Mais bien sur comme toujours j'avais mes deux poupées Asmaa et Saliha pour me couvrir.

Hassilou j'suis de retour au bercail mdr, retour à la cité. C'est Hichem qui est venu me chercher car je lui manquais lol, c'est trop chou.

Hichem : tu reviens en septembre pour finir ici ?

Moi : nan j'ai changé, j'ai fait une demande pour un dut là.

Hichem : ah oué j'vois, Eli il avait fait ça avec Wassil. Mais tu reviens ici ?

Moi : euh j'ai fait la demande à Lyon...

Hichem : putain mais reviens ta race là Souad, wallah ça manque sans toi, c'est mort parfois.

Moi : oué mais j'suis bien là bas (c'est faux faux faux, j'aimerais revenir mais c'est tellement dur)

Hichem : ah oué... ben hamdoullah alors, sa reste vide sans toi...

Moi : encore deux ans inshaallah, j'commence et j'finis mon diplôme là bas et j'reviens te pourrir la vie.

Hichem : na'am t'as intérêt Sousou ma bagra.

Ahhhhhh mon frère, il me manque wallah, c'est un truc de fou. J'ai besoin de mes frères... Hassilou, j'devais aller au parloir à 15h, donc j'allais aller à 14h30, j'ai pas envie d'être en retard. Les filles m'accompagnent jusqu'au hebs et Faycal est venu aussi. On a attendu devant, ensuite j'ai pu rentrer ils ont un peu fouiller mes affaires tout ça, la procédure habituelle pour eux, mais choquante pour moi. Bon après tout moi j'y connais rien, c'est la première fois c'est certainement pour ça que tout me choque ici, dans cette prison insalubre. J'sais même pas comment ils font pour tenir des hommes ici tellement c'est sale, froid, humide, humiliant...

J'arrive dans une salle avec plusieurs tables, des chaises, des détenus, des familles et j'vois une table dans un coin avec un homme assis sur la chaise derrière la table. J'reconnais avec du mal Hatem... il a maigri de fou, il a le visage creusé... j'le regarde et j'ai du mal à avancer, c'est là qu'il me voit, il me lance un léger sourire, un sourire qu'il a eu du mal à sortir... je reprend mes esprits et m'avance vers lui...

𝑰. 𝑺𝒐𝒖𝒂𝒅 & 𝑯𝒂𝒕𝒆𝒎  [𝗙𝗜𝗡𝗜]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant