Seven (bis)

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Mardi 18 juin 2013, 22:00 – Alexie's pov

Je restai bête, toujours dans les bras d'Andrew qui sépara finalement nos lèvres, et ce n'est qu'à ce moment-là que je réalisai ce qu'il venait de se passer. Mon meilleur ami posa son front contre le mien tandis que je gardais les yeux fermés afin de tenter de rassembler le peu d'idées claires qu'il me restait. Et peut-être aussi par peur de le regarder après ce baiser, ce qui était ridicule puisqu'il était toujours le même Andrew, mon meilleur ami d'enfance, mon confident, mon rayon de soleil. MAIS nous venions d'échanger un baiser des plus inattendus et Dieu sait comme j'étais perturbée en ce moment-même.

« Alexie? », finit-il par m'appeler, inquiet de ne pas me voir réagir.

J'étais simplement incapable de prononcer un seul mot. Je n'avais jamais pensé une seule fois au fait qu'Andrew pourrait avoir des sentiments pour moi. Pourtant, tout me semblait tellement évident maintenant, et je me repassai des tas de souvenirs en tête, des gestes, des paroles. Quelle idiote, je n'ai rien vu venir. Comment ai-je pus être aussi stupide? Et le pire dans tout ça, c'est que ce qu'il venait de se passer ne m'avait pas tellement déplu et j'étais bien, là, dans les bras d'Andrew. Non non Alexie! Tu ne peux pas dire ça, il s'agit de ton meilleur ami!

« Alexie, regarde-moi. », me demanda doucement Andrew.

J'ouvris lentement les yeux, découvrant qu'il me regardait d'un air inquiet, voire sceptique. J'étais tellement occupée à me poser mille-et-une questions que je n'avais pas songé à ce que pouvait ressentir le jeune homme devant moi en ne me voyant pas réagir.

« Je, est-ce que tu? », non, rien n'y fait, mon cerveau surchauffe et il m'est impossible de parler.

« Est-ce que j'ai des sentiments pour toi? », cet idiot sourit en terminant ma question, sans doute amusé de me voir perdre mes moyens devant lui ce qui n'arrivait jamais.

Ça n'a rien de drôle, McDonald.

Je hochai la tête en baissant les yeux et il releva mon menton avec son doigt pour que je le regarde. Heureusement qu'il faisait noir car je me surpris à rougir suite à son geste.

« Oui. »

Simple but effective, fit à nouveau une petite voix dans ma tête. Pitié Alex, un peu de sérieux, me supplia ma conscience.

« Et toutes ces filles avec qui tu sors sans arrêt alors? », je fus surprise de m'entendre enfin parler normalement.

« J'essayais de te rendre jalouse. », il fronça les sourcils. « Pourquoi? Ça a fonctionné? »

Enlève-moi ce sourire d'imbécile heureux de ton visage, Andrew.

« Non! », je rougis à nouveau. « Tu sais bien que je ne suis jamais jalouse. »

Arrête de me regarder comme ça, je dis la vérité!

« Pourquoi tu ne m'as jamais rien dit? », demandais-je, curieuse.

« Je ne voulais pas, par peur de gâcher notre amitié. »

« Alors pourquoi me le dire aujourd'hui, à quelques heures de mon départ? »

Ce fut au tour d'Andrew de baisser la tête. Ma réponse sonnait comme un reproche.

« Parce que ça me rendait malade de savoir que tu allais être loin de moi, et que je n'aurai jamais essayé de faire.. ça. », répondit-il, presque honteux. « J'ai vraiment peur de gâcher notre amitié mais j'attendais ce moment depuis tellement longtemps et, crois-moi, je ne regrette rien! Putain, j'ai pensé à ce moment des millions de fois et c'était encore mieux que je ne l'aie imaginé. »

Oh, Andrew..

« Je n'ai pas choisi cette situation, Alexie. Crois-moi, si j'avais pu éviter.. »

Ne me demandez pas pourquoi, mais je venais de le couper en posant mes lèvres sur les siennes, à mon tour. J'allais sans doute le regretter, ou peut-être pas, mais j'en avais envie. Le fait que je déménage d'ici quelques heures devait sûrement y être pour quelque chose, ainsi que les quelques verres que j'avais bu, tout ce qu'il venait de me dire, les conseils d'Emmy.. Nous étions sans doute en train de ruiner une très belle amitié mais je ne pus m'empêcher de penser que c'était peut-être lui, le bon. On se ressemble tellement et on s'entend à merveille. On nous dit souvent qu'on cherche toujours quelqu'un qui se trouve, en fait, juste devant nos yeux. Et si c'était le cas?

Andrew sépara une fois de plus nos lèvres et colla son front au mien après y avoir déposé un baiser en fermant les yeux: « Tu pars demain. Dors chez moi ce soir, s'il te plait. »

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Mélancolie - zjmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant