Mélancolie - zjm

Chapter fourty-eight (bis)

Contenu léger pour adultes dans ce chapitre.

« J'suis ton amoureux? »

Mardi 20 août 2013, 18:00 – Zain's pov

« Tu sais à quoi je pensais toute à l'heure? »

La voix d'Alexie me sort de ma rêverie. Je fais mine de n'avoir rien entendu, ce qui l'ennuie, vu la façon dont elle s'agite. Je n'ai même pas besoin de la regarder pour savoir qu'elle me fixe, attendant patiemment que je lui réponde. En sachant qu'elle n'abandonnera pas, je lâche un Mh, sans même ouvrir les yeux, histoire de lui faire part de ma motivation.

« On n'a jamais fait de photo de nous. »

Cette conversation s'annonçant plus barbante que je ne le pensais, je ressors la carte de l'ignorance et fait semblant de dormir.

Elle poursuit: « J'veux dire.. Ça fait un moment qu'on ne se lâche plus, mine de rien. Et toutes ces fois où on a fait les idiots, on aurait pu les immortaliser, mais on n'a jamais pris la peine de le faire. », je reste silencieux en me disant qu'elle finira bien par comprendre que j'ai juste envie de me reposer et d'éviter toute forme de discussion philosophique et elle ajoute: « C'est bizarre. »

« En quoi c'est bizarre? », je marmonne en me retenant de soupirer.

« Bah, tu sais.. Dans les fanbases il y a toujours cette histoire de photo idole/fan. C'est le but ultime pour nous, et c'était le mien. Sauf que je te côtoie depuis genre deux mois, et je me rends compte que ça ne m'a même pas traversé l'esprit. »

Le souvenir de notre rencontre refait surface dans le mien; je m'amuse à imaginer la situation si nous nous étions arrêtés pour prendre un selfie, en tenue d'Adam, et je souris malgré moi.

« Je dois dire que ça ne m'a pas non plus traversé l'esprit quand tu m'as attaqué dans ma chambre, ce jour-là. », je pose finalement mon regard sur elle, et elle me fait un doigt d'honneur, m'amusant un peu plus. « T'as pas besoin de photo, tu me vois tous les jours, Lili. »

Je lui sors la phrase de mec par excellence dans le but de lui sortir cette idée - à la con - de la tête. C'est vrai, je n'aime pas faire de photos. C'est Lexie qui m'ignore, cette fois, et reporte son attention sur ce truc qui est censé ressembler à un dessin. Je soupire en voyant sa tête de râleuse qui se profile à l'horizon.

« Qu'est-ce qu'il y a? », je bougonne.

« Rien. »

« Pourquoi tu fais cette tête, alors? », elle se renfrogne. « Quoi, tu voudrais qu'on fasse une photo? »

Elle lève les yeux au ciel: « Laisse tomber. »

« Alexie, je ne suis pas devin. Si tu ne me dis pas à quoi tu penses, je ne peux pas le deviner. »

« Laisse tomber, je te dis. »

Comme elle a l'air décidée à jouer avec ma patience, je lui renvoie la balle. D'un air tout à fait zen, je ferme les yeux en croisant mes mains derrière ma tête et j'attends qu'elle se décide à cracher le morceau. Je l'entends encore se trémousser, plus loin.

« Parfois, c'est bien d'avoir des photos, pour se souvenir de certains moments. », lance-t-elle finalement, et je tourne la tête pour la regarder. « Je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est bientôt la fin de l'été, et que.. »

« Ne pense pas à ça, Lili. Je sais bien que c'est plus fort que toi, mais tu te tortures et, quand tu penses trop, tu finis toujours par t'éloigner de moi. »