Chapter fourty-seven part two.

490 23 4
                                    

« On aurait dû regarder un film, putain. »

Lundi 19 août 2013, 10:00 – Zain's pov.

J'arrive finalement au studio – avec près de deux heures de retard. J'ai fait promettre à Georges, mon garde du corps, de ne pas parler d'Alexie aux garçons. Je savais que je finirais par arriver en retard à cause d'elle un jour ou l'autre alors je ne leur ai pas dit qu'elle venait me voir. En revanche, je ne pensais pas arriver en retard dès le premier jour, et encore moins pour cette raison. Et si je n'arrête pas de sourire comme un idiot, je vais vite être grillé. T'es censé avoir l'air malade, bon sang. Concentre-toi.

À peine je franchis la porte, quatre paires d'yeux tous ronds se posent sur moi. Et encore, ne parlons pas de l'équipe technique et des musiciens. J'entre, dépose mes affaires, et m'avance pour aller saluer mes compagnons de chant. J'essaye d'avoir l'air naturel, mais ce n'est pas évident en sachant que j'ai l'impression qu'on peut lire Alexie Richards m'a donné un orgasme il y a une heure sur mon front. Je fais mine de me racler la gorge – pour avoir l'air malade – tout en étreignant mes amis et, comme je m'y attendais, le moins délicat de tous me demande une explication.

« Je ne me sens pas bien depuis hier. », je mens. « Je n'ai presque pas dormi de la nuit. », ça, c'est la vérité. « Du coup, je n'ai pas entendu mon réveil, ce matin. »

Je m'efforce de ne pas penser à ce qu'il s'est réellement passé car je risquerais de m'enflammer tout seul. Et cette fois, Alexie ne sera pas là pour m'aider. De toute façon, je doute que ça se reproduise de si tôt. C'était exceptionnel, non? Elle m'a chauffé, et elle a voulu se faire pardonner. C'est ça, c'était exceptionnel. Dans tous les sens du terme. J'ai l'impression de toujours sentir ses lèvres sur moi. Et ses mains.. Oh mon Dieu, Zayn, arrête ça tout de suite.

« J'ai dû prendre froid. »

Pourtant, je crève de chaud. Surtout avec ce col roulé à la con.

« La prochaine fois préviens, c'est la moindre des choses. », râle un des gars de l'équipe technique.

« Désolé les gars, ça ne se reproduira pas. »

« Okay Zayn, en cabine. Les autres, pause. »

Je m'exécute tandis que mes amis quittent la pièce. Je pose le casque sur mes oreilles en regardant les paroles de fragile que je m'apprête à chanter, comme dirait Alexie. Et comme j'ai le cœur lourd, cette fois, je m'oblige à penser à elle pour me remonter un peu le moral. Moi aussi j'aurais aimé passer la journée avec toi. Je me demande bien ce qu'elle fait en ce moment-même. Peut-être devrais-je lui envoyer un message? Elle m'en a déjà envoyé un si ça se trouve. J'ai juste envie de courir pour aller chercher mon téléphone dans ma veste, maintenant. Je suis tellement perdu dans mes pensées que je sursaute quand les premières notes de Right Now se font entendre dans les écouteurs. Bof, cette chanson n'est pas si mal, ma foi. Les paroles sont déjà un peu plus profondes que celles d'autres de nos chansons. La musique se coupe et je lance: « Sympa de prévenir, les gars. », un petit jeune que je ne connais pas se confond en excuses. « Je dis ça je dis rien, mais mes oreilles pourraient encore me servir vu que je travaille dans la musique. »

« On aurait peut-être eu plus de temps pour faire les réglages si quelqu'un n'était pas arrivé avec deux heures de retard.. »

Attention, le patron est dans la place.. Les trois quarts du temps, nous travaillons dans la bonne humeur, mais quand il est là, c'est loin d'être drôle. Nous préférons cent fois travailler avec Julian, par exemple. Le nombre de chansons qu'on n'a pas écrites avec lui en étant bourrés dans nos chambres d'hôtel ou dans le Tour Bus.. Ouai, on se marre bien avec lui. Mais quand Franck, alias grincheux, vient voir où l'album en est – histoire de vérifier qu'il ne perd pas son temps, et donc son argent si précieux – c'est une toute autre affaire. Il vient checker pendant une heure, de temps en temps, puis il repart et on passe la fin de la journée à le singer pour faire rire l'équipe. Je ne pensais pas qu'il viendrait aujourd'hui, sinon je ne serais pas arrivé avec autant de retard. Et, si j'avais su qu'il était à la porte, je n'aurais certainement pas fait cette remarque non plus.

Mélancolie - zjmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant