Chapitre bonus qui devait faire peur mais qui fait pas peur du tout finalement

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Chapter fifty-eight (bis)

Dimanche 1er septembre 2013, 00:28 – Alexie's pov

Je me réveille en sursaut. Il fait noir et je n'y vois rien. Toujours effrayée par l'horrible cauchemar que je viens de faire, je me redresse et tâtonne la table de nuit jusqu'à trouver l'interrupteur de la lampe de chevet. J'ai l'impression de suffoquer dans le noir, comme si les murs se rapprochaient, et j'ai peur qu'il y ait quelqu'un avec moi dans la chambre. Rien de nouveau sous le soleil. Je m'affole, j'ai du mal à trouver ce foutu bouton. Je parviens finalement à mettre la main dessus et m'empresse d'allumer pour regarder autour de moi. Personne. Je souffle en passant ma main dans mes cheveux. Putain de cauchemar. Tout ça, c'est de la faute de mon père. S'il ne m'avait pas empêchée de dormir avec Zayn, je n'aurais pas peur à cet instant précis. Il ne t'a pas empêchée de dormir avec lui dans le canapé, fait ma conscience, en se frottant les mains.

Avec ma couette sur le dos, je saute hors du lit. J'ouvre doucement la porte de la chambre et m'avance dans le salon en m'éclairant avec la lumière de mon portable. Je pointe celle-ci vers le canapé en souriant déjà rien qu'en imaginant le beau spécimen endormi que je m'apprête à voir mais il n'en est rien. Mon sourire s'efface: le canapé est vide. La couverture et l'oreiller de Zayn sont toujours là, mais pas lui. Je dirige la lumière vers les moindres recoins de l'appartement, comme s'il allait apparaître, comme par miracle. Ce n'est évidemment pas le cas. Je compose rapidement son numéro. Ca sonne trois fois dans mon oreille puis j'entends une connasse me dire que ce numéro de téléphone n'est pas attribué. Dans la salle de bain, ses affaires ne sont plus là. Ses chaussures qui étaient dans l'entrée non plus. C'est comme s'il n'était jamais venu chez moi.

En traversant le couloir, je remarque que la porte de la chambre de mon père est entre-ouverte. Je pousse celle-ci pour jeter un œil à l'intérieur de la pièce. C'est vide. Je m'en vais voir dans le bureau. La lumière est allumée, je la vois sous la porte. Je toque avant d'entrer. Mon père est assis en face de son bureau, lunettes sur le nez, la tête dans les dossiers. Je lui demande s'il a vu Zayn, mais il ne me répond pas. Il ne m'entend pas, comme d'habitude. Je contourne son bureau pour aller le secouer. Il bouge, mais ne relève pas la tête. Il lève la main pour prendre son verre et boit une gorgée de whisky avant de le reposer. Je l'appelle: « Papa! Papa! », mais il ne m'entend pas.

Dans tous mes états, je fais demi-tour et sors du bureau. J'inspecte toutes les pièces. Toujours aucune trace de Zayn. Je sens un courant d'air en retournant dans le salon. Je vérifie la baie-vitrée qui mène au balcon; elle est fermée mais je remarque rapidement que la porte d'entrée est ouverte lorsque je traverse la pièce. Il fait noir, dans le couloir. Encore ce foutu sentiment d'insécurité qui refait surface. Je m'empresse d'aller fermer la porte. Ensuite je fais volte-face pour m'en aller mais elle s'ouvre à nouveau. Je tente de la refermer. Elle reste coincée cette fois. Elle est entre-ouverte, pas moyen d'aller plus loin.

Dans le couloir, l'ascenseur se met en route. A cette heure-ci ? Il continue de monter, il ne s'arrête pas, comme s'il venait à cet étage. Je panique. Le dos appuyé contre la porte, je pousse de toutes mes forces. La sonnette de l'ascenseur retentit dans le couloir au moment où je parviens à m'enfermer dans l'appartement. Je passe rapidement la chaîne dans le loquet, éteins la lumière et regarde par le judas.

L'ascenseur s'ouvre. Je pose ma main sur ma bouche pour ne pas faire de bruit. Il fait tellement silencieux que j'ai l'impression qu'on pourrait entendre mon souffle au travers de la porte. La lumière du couloir ne s'allume pas. Pourtant je sais qu'il y a quelqu'un. Instinctivement, je fais un pas en arrière. Je recule, sur la pointe des pieds. J'attrape mon téléphone et retourne dans ma chambre avant de fermer derrière moi. Le cœur battant, je compose le 112. Au moment où ça décroche, j'entends la poignée de l'entrée tourner. Je reste muette, complètement paralysée par la peur.

Mélancolie - zjmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant