Chapter sixty-four

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Mercredi 4 septembre 2013, 21:22 – Emily's pov

« Je sais que tu ne dors pas. »

Mon cœur déjà fragilisé par les derniers évènements, rate une foulée de battements tandis que ma tête se vide de tout son sang. Je soulève aussitôt ma couverture et me redresse, sans même penser à mon ventre.

« Mais qu'est-ce que tu fais.. Aaaaaïe! », je hurle de douleur. Il faut vraiment que j'arrête de faire ça.

Le bouclé se précipite vers moi pour me faire taire: « Chhhht! Je ne suis pas censé être ici! », chuchote-t-il en ôtant sa main de ma bouche.

Je le regarde en clignant des yeux pendant une poignée de secondes, il me semble que j'étais fâchée après lui la dernière fois qu'on s'est vu. Mais je ne peux m'empêcher d'être contente, voire soulagée qu'il soit là, maintenant. Le besoin de lui parler se faisait ressentir depuis un moment.

« Comment as-tu fais? »

« J'ai dragué la petite infirmière blonde. », dit-il. « Tu sous-estimes encore mon pouvoir de séduction, j'ai l'impression.. »

Et pour couronner le tout, voilà que je suis jalouse. Déjà que je ne l'aimais pas tant que ça, je sais maintenant que je serai infâme avec elle pour le reste de mon séjour. Il faut que je sache absolument combien de temps je vais devoir rester ici...

« Tu la trouves jolie? »

Harry, qui avait les yeux baissés, finit par les relever vers les miens : « Qu'est-ce que ça peut bien te faire? »

Le ton qu'il emploie soudainement me secoue. C'est moi qui baisse les yeux, honteuse et déglutissant difficilement. Il a raison, après tout. Je l'ai envoyé paître il y a un peu plus de vingt-quatre heures. Il s'éclaircit la gorge.

« Désolé. », dit-il doucement.

« Tu n'as pas à t'excuser. Je l'ai bien mérité . »

Il souffle, comme s'il était soulagé. Peut-être a-t-il cru que je lui répondrais sur le même ton et me monterais piquante. Mais après toutes ces merdes, et cette horrible journée, je n'en ai pas la force. Je ne comprends tout simplement plus ce qui m'arrive.

« Tu pensais vraiment ce que tu as dit hier? », demande Harry, me sortant de mes pensées moroses.

« Il va falloir que tu me rappelles ce que je t'ai dit hier, et à quel moment, parce que je ne me souviens que de très peu de choses. »

On peut clairement entendre le stress régnant dans ma voix.

« Tu ne te souviens pas de notre dispute, chez Zayn? », malheureusement si. « Tu as dit que tu ne t'étais intéressée à moi que pour ma célébrité. »

Déglutissant difficilement à nouveau, j'imagine que ces souvenirs sont aussi douloureux pour lui que pour moi. Il répète une deuxième fois sa question, l'air malheureux : « Est-ce que tu le pensais vraiment? »

« Ce ne serait que trop facile de te répondre non, maintenant. »

« Est-ce que tu le pensais oui ou non? », répète-t-il avec impatiente.

Et je réponds sur le même ton que lui, cette fois: « Oui! »

Il inspire en fermant les yeux, comme si on venait de lui planter un couteau dans le dos. À moins qu'il essaye de se retenir de m'en mettre une. Je l'aurais méritée.

Mélancolie - zjmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant