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Je me lève avant l'aube comme prévu, en réalité, dix minutes avant que l'horloge n'affiche six heures du matin. Je me prépare en vitesse, habillée de ma tenue de sport, et coiffée d'une queue de cheval haute. J'enfile mes chaussures quand on vient toquer à ma porte.
- Ellie, il faut se lever, tu dois aller courir, me dit Hange à travers la porte.
- Je suis en train de mettre mes chaussures.
Elle ouvre la porte et y glisse simplement le buste pour me regarder, un peu surprise.
- Eh bah, je pensais pas que tu te réveillerais toute seule. Tu es matinale, me dit-elle.
- Est-ce que j'ai vraiment le choix d'être matinale pour les trois prochaines semaines ? Rétorqué-je en resserrant mes lacets.
- Non, pas vraiment.
Je finis la boucle de ma deuxième chaussure, et me lève pour quitter ma chambre. Il fait encore nuit, au point où même mes rideaux ouverts, la lumière naturelle ne suffit pas à éclairer ma chambre.
- Je t'accompagnerai quelques fois mais ce matin je ne peux pas, m'explique-t-elle en même temps nous traversons le couloir. Tu sais quel chemin tu vas prendre ?
- Je vais faire au feeling.
- Evite de prendre le quartier populaire, on sait pas ce qui traine là-bas.
- Merci pour l'info, mais ça me dit pas où il est.
- Si tu continues tout droit en arrivant sur l'avenue, ça t'y amènera. Donc pense à tourner.
J'acquiesce d'un hochement de tête. Nous descendons les marches. Je la laisse au réfectoire complètement vide de toute population, sans grande surprise étant donné l'heure plus que matinale. Je quitte la caserne en me mettant à trottiner. Mon souffle se fait rapidement court, et mon cœur se met à battre bien plus fort en moins de cinq minutes de course, mais je continue, en me remémorant les conseils de Noah. Mieux vaut y aller doucement que foncer et se retrouver à marcher cinq minutes plus tard. Les rues sont vides. Je croise quelques personnes qui tout comme moi courent à jeun. Je devine qu'il s'agit de soldats eux aussi. En même temps, il n'y a que nous pour faire ça. Les habitants dorment encore, à part quelques marchants qui commencent à installer leur stand ou réarranger leur vitrine.
Je rejoins la grande avenue, et le trottoir longeant la rivière. Le temps commence à s'éclaircir, pour donner un aperçu du temps que nous aurons pour la journée. A l'horizon derrière le mur, le ciel vire vers un vert d'eau comme s'il incarnait lui-même la rosée du matin. Le petit vent frais ne me fait pas regretter la veste que j'ai prise. Mais à ma plus grande surprise, j'apprécie le moment.
C'est comme irréel. Je suis seule dans une rue habituellement bondée, alors que le soleil se lève tout juste, que les feuilles des arbres sont encore mouillés de la nuit, et que tout le monde dort encore. Il n'y a que le bruit de mes pas qui résonne dans l'allée, et celui du vent qui secoue les arbres et réveille doucement les oiseaux qui commencent à chanter. Il n'y a aucun doute sur le fait que j'aime bien cette sensation qui m'envahit, comme un air de liberté malgré le mur qui se rapproche de moi.
Je traverse la porte intérieure de Trost pour y rallonger un peu ma course, à l'abord d'un parc, quand le soleil pointe enfin le bout de son nez, je fais demi-tour pour regagner la caserne.
Lorsque j'entre dans le réfectoire pour y faire un simple passage, Hange et Livaï y prennent déjà leur petit déjeuner. Il y a deux autres soldats à une table à leur opposé.- Alors ? Cette petite sortie matinale ? Me demande Hange alors que j'étais partie pour tracer ma route.
- Appréciable, mais je sais pas si j'aurais le même entrain tous les matins.
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27 et une émotions (Livai/Levi x OC)
FanfictionComment deux êtres en train de se noyer pourraient-ils se sauver l'un l'autre ? Quant bien même ils s'aimeraient suffisamment fort, l'un finirait par se sacrifier pour sauver l'autre. Peu importe leurs efforts pour nager main dans la main jusqu'à la...