Chapitre 61

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Sous la pluie battante de ce jour, le soleil à peine levé, alors que l'horloge affiche tout juste cinq heures trente, je charge mes affaires dans la calèche arrivée dix minutes plus tôt devant la caserne, avec l'aide d'Hange qui s'est levée pour moi, et le chauffeur.

- Tiens, me dit-elle .

Nous venons de terminer d'embarquer mes affaires. Toutes les deux abritées sur le péron du bâtiment principal, elle me tend un sac en papier blanc.

- Je t'ai préparé petit truc à manger quand tu arriveras à Stohess ce midi. Sasha t'a mis des chips aussi, Mikasa t'a fait des sablés, et y aussi un thermostat avec du thé que Livaï a préparé.

Je ne dis rien, ouvrant juste le sac pour constater que tout ce qu'elle vient d'énumérer y est bien. Ça me touche énormément. C'est le cœur lourd que je pars ce matin. Ils vont me manquer, et j'ai peur de me sentir vraiment seule. Heureusement que j'emmène Nuit avec moi.

- Merci beaucoup... réponds-je la voix tremblante. Tu remercieras Sasha, Mikasa et Livaï de ma part.

- Oui, bien sûr.

Un instant nous ne disons rien. Ça ressemble un peu à d'horribles adieux. Evidemment, je ne pars pas à l'autre bout du monde, mais ce n'est pas des vacances, et je pars seule, loin d'eux qui s'en vont après-demain sur la côte sud de l'île.

- Tu me promets que tu prendras soin de toi ? Me demande-t-elle tristement.

Je hoche la tête en avalant ma salive pour dénouer ma gorge. J'aimerais ne pas avoir y aller. Si seulement les choses ne s'étaient pas passées comme ça.

- Fais bon voyage ma belle, ajoute-t-elle.

Elle se baisse vers la caisse de transport que je tiens dans une main et en souriant, parle à Nuit.

- A bientôt Nuit, prends soin d'Eline. Fais lui pleins de câlins et soit gentil.

Il miaule en réponse, comme il fait toujours quand on lui parle, en même temps qu'elle se redresse. Un instant je regarde Hange, et finalement, je pose la caisse et la prends dans mes bras. Parfois, j'aimerais retourner à cette époque où je ne ressentais plus rien pour ne plus avoir à sentir la douleur.

- Merci pour tout... murmuré-je. Prends soin de toi aussi, et de tout le monde. Vous allez me manquer...

- Nous serons avec toi par la pensée. Bon courage...

Je me sépare d'elle, et reprends Nuit. Puis je lui envoie un sourire et un regard triste, et je me retourne. Alors, je m'engouffre sous la pluie, rejoignant la calèche tristement, la gorge encore plus nouée qu'il y a une minute. Jusqu'à que dans mon dos, on m'interrompe de la voix.

- Eh, la rouquine ! Tu pars sans dire au revoir ?

Je m'arrête, à mi-chemin entre le péron et la calèche. Quand je me retourne, Livaï est là, juste à côté d'Hange. Nos regards se croisent, il descend les marches pour braver la pluie torrentielle et me rejoindre.

- Je croyais que tu dormais, je n'ai pas voulu te réveiller, expliqué-je lorsqu'il arrive face à moi.

- Je ne dors jamais à cette heure-là, tu sais bien que je suis toujours le premier levé.

Un instant, je ne dis rien, le regard baissé vers mes pieds. Jusqu'à ce que je sursaute à la sensation de sa main sur le haut de ma tête.

- Tout ira bien, je le sais, me dit-il tandis que je remonte les yeux. J'ai quelque chose pour toi, pour pas que t'oublies que j'existe. Donne-moi ton poignet.

27 et une émotions (Livai/Levi x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant