Chapitre 9

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Lorsque je me réveille, je me trouve étrangement assise au sol, contre le mur en face de la botte de paille sur laquelle je m'étais endormie. Il ne me faut pas très longtemps pour comprendre que Livaï m'a simplement déplacée quand je dormais. Je repense un instant à la façon dont je me suis endormie sur son épaule, avant de rapidement oublier cet élément. Envoyé aux oubliettes de ma mémoire, il fait partie de ces choses dont je n'ai pas envie de me souvenir.

Au lever du jour, deux équipes chargées de détecter la brèche reviennent. L'annonce qui tombe immédiatement a l'effet d'une bombe : aucune brèche n'a été trouvée dans le mur. Il n'a pas été abimé. Les titans ne venaient donc pas de l'extérieur. Si au premier abord cette nouvelle aurait dû nous soulager, elle a tout l'effet inverse. Des titans dans l'enceinte des murs sans qu'il ait été percé. Ça ne peut signifie qu'une chose : même derrière nos remparts, et même sans avoir à les rompus, nous ne sommes plus en sécurité.

- Comment les titans auraient-ils pu entrer sans percer le mur ?

- Ils ont dû la louper c'est pas possible.

- C'est parce que les recherches ont été effectuées de nuit qu'ils sont passés à côté.

Voilà ce que j'ai à entendre en boucle toute la matinée.

Au-delà de cette étrange nouvelle, s'ajoute la suite du rapport de ces équipes. Après avoir fui les titans, il n'en ont plus croiser un seul. Ils étaient au total au nombre de douze. Et il n'y en a pas eu un de plus. Pour moi, cet élément consiste une preuve suffisante pour dire que le mur n'a vraiment pas été percé. On m'a raconté comment la destruction du mur Maria s'était déroulé. Les titans affluaient sans cesse. Il y en avait toujours de nouveaux. Si le mur Rose avait été réellement percé, en supposant que les équipes soient passés à côté de la faille sans la voir, il y en aurait eu bien plus.

Il est midi maintenant. Le révérend Nick, Livaï et moi sommes sous l'abris dans l'écurie. Nous n'avons eu le droit qu'à un petit pain et un thé au petit déjeuner, déniché au stand d'approvisionnement des réfugiés. On pourrait penser que nous mourrons faim, mais c'est loin d'être le cas. Parce que l'angoisse est si prenante que j'ai déjà du mal à respirer, alors avaler quelque chose, j'en serais tout bonnement incapable.

On ne s'adresse pas un mot. J'essaie d'occuper mon temps et mon esprit en hypothéquant sur ce qui pourrait expliquer les évènements, mais l'ennui fait rage. Je suis assise au même endroit où je me suis réveillée. Je fais rouler un bout de paille entre mes doigts. Ça maintient au moins mon cerveau en activité. Je ne sais une nouvelle fois pas ce que nous attendons.

- Major ! Nous vous attendions ! Nous venons de recevoir le message !

Je tourne la tête en direction de cette voix qui était de toute évidence adressée à Erwin. Il est bel et bien là. Il avance vers nous, à grand pas. Livaï qui remarque mon intérêt soudain pour autre chose que mon brin de paille relevé à son tour le regard vers Erwin. Ses traits durcis et sérieux ne font qu'alimenter mes inquiétudes. La situation est inédite et inquiétante certes, mais il n'est pas seulement sérieux, il est angoissé lui aussi. Depuis une dizaine de minutes, pas mal de soldats s'agitaient autour de nous, mais nous n'y avons pas vraiment prêté attention, murés dans notre silence. Nous sommes à l'écart, et personne n'a jugé bon de nous avertir de ce qu'il se passait. Probablement parce que nous sommes de ceux qui n'iront pas au combat.

- Livaï, on s'en va.

Il vient d'arriver à nous. Son ton est aussi rassurant que ses traits. Il se passe quelque chose d'autre. Il se passe encore quelque chose.

27 et une émotions (Livai/Levi x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant