27 et une émotions (Livai/Levi x OC)

Chapitre 70

💜🌑

Au mois de septembre, le port a été achevé, juste après que je sois rentrée de ma visite au cimetière à Trost. Mais nous ne sommes pas rentrés, et avons décidé de rester jusqu'à l'inauguration, pour économiser un aller-retour. C'était il y a deux jours, que nous avons coulés la dernière dalle de béton, peint la dernière couche des murs, et rangé tout ce que nous avions à ranger dans l'entrepôt.

Il nous aura fallu un peu moins d'un an pour le construire de A à Z. Mais le résultat est si propre, que nos efforts seront bientôt récompensés lorsque le premier bateau commercial fera son entrée ici.

Nos journées sont libres, alors les enfants en profitent pour retrouver les sensations de voltiger par simple plaisir dans la forêt, moi, je profite de pouvoir me poser, lire, et passer du temps avec ceux à qui je tiens. J'ai quand même hâte que l'inauguration soit passée pour qu'on rentre à Trost. En fait, le terme le plus approprié, serait de dire que je suis impatiente. Ça fait un an que nous sommes ici, on mérite vraiment de rentrer chez nous. Je sais que Jean et Sasha ont prévu de retourner quelques jours chez leurs parents, et ils ont bien raison. Nuit par contre, s'en fiche complètement de où nous nous trouvons. Il passe ses journées les moustaches dehors à gambader partout au tour du port, et ses nuits à dormir au pied de mon lit.

- Franchement, si tu l'avais vu se rétamer comme ça, je suis sûre que t'aurais ri à t'en rouler par terre ! S'exclame Sasha.

- Il est carrément rouillé le suicidaire ! Il a fallu lui rappeler l'utilisation des manettes ! Renchérit Jean.

- En même temps, depuis le temps qu'on avait pas eu à l'utiliser... soufflé-je pour défendre Eren.

- Non mais c'est pas une excuse ça ! C'est comme le vélo, ça s'oublie pas !

Ils me racontent la façon dont Eren a perdu le contrôle de son équipement et est tombé. Ça me rappelle d'anciens souvenirs, de mon cas au début. Et le pauvre est si sonné encore qu'il ne réagit même pas aux moqueries des autres.

- Ça a dû griller quelques neurones là-dedans, dis-je en le voyant presque inerte manger machinalement son repas.

- Déjà qu'il n'y en avait pas beaucoup, renchérit Jean.

On cherche à attirer son attention en le charriant, mais le garçon est définitivement amorphe. Il a dû se cogner très fort la tête quand même, pour en arriver à ce point.

- Bon, je vais vous laisser, dis-je en me levant.

- Déjà ? Tu ne veux pas rester encore un peu ? Il est à peine vingt-heures trente, réplique Sasha.

- Je suis fatiguée. J'ai besoin d'une immense nuit de sommeil, expliqué-je.

- Tu dis ça tous les soirs depuis deux jours, rétorque Jean.

- Parce j'ai l'équivalent d'une semaine entière de sommeil à rattraper.

- Bon ben bonne nuit ! Me salue Connie.

Je les salue d'un geste de la tête en retour en emportant mon plateau, et après avoir débarrassé, je remonte à l'étage. Je passe rapidement à ma chambre pour prendre mes affaires de toilettes, et en dix minutes je me douche. Quand je reviens Nuit m'attend devant ma porte, tout juste rentré de son escapade journalière.

- Tu rentres pour la nourriture et la nuit hein ? Dis-je en ouvrant ma porte.

Et il n'attend même pas que je sois entrée pour courir à mon lit et s'y installer. Il est parti pour la nuit là, dans une minute, on ne pourra même plus le réveiller.