27 et une émotions (Livai/Levi x OC)

Chapitre 92

- Le port ! Hurle Peak en sortant de la nuque de son titan. Il est sous contrôle des pro-jaëger ! Ils ont dû prendre le train pour nous prendre de vitesse ! Des soldats sont postés partout avec tout l'équipement pour combattre les titans ! Il ont deviné que notre intention était d'arrêter le grand terrassement, et visiblement ils nous attendent de pieds fermes !

On se fige tous à l'entente de cette annonce. Ils ont réagi bien plus vite que ce qu'on pensait. On croyait avoir du temps devant nous. On était partis à l'aube exprès pour arriver avant eux. Personne ici, ne se doutait qu'il le rejoindrait aussi vite.

- Du calme ! Déclare Hange. Commençons par aller constater la situation de nos propres yeux.

On reprend la route en contournant la falaise pour y grimper et s'y cacher tout en ayant une vue d'ensemble sur le port. Pendant qu'Hange et le maréchal étudient la situation, on s'équipe tous silencieusement. Je pensais qu'on aurait juste une ultime bataille avant que tout ça se termine, mais finalement, il en faudra deux.

- Tu comptes quand même pas y aller ?

Je ne réponds rien à Livaï. La réponse est évidente. Je ne vais pas rester sur la touche. Contrairement à lui, je suis en état de me battre. Mes quelques blessures bénignes attendront qu'on soient rentrés de tout ça.

- Eline, je te parle, insiste-t-il.

- J'y vais Livaï. Que tu sois d'accord ou non. Je peux toujours marcher, et me battre. N'essaies pas de me retenir ici.

Je lui envoie un regard sûre de moi, il y répond en fronçant les sourcils. C'est un peu faux tout ça. Je pensais que mon corps s'habituerait à la douleur, mais loin de là. Ça devient insoutenable. Je crois que j'ai vraiment fait de la fièvre cette nuit à cause d'elles. Mais il n'y a pas le choix. Je dois prendre sur moi. Au nombre où ils sont, nous n'avons quasiment aucune chance. Ceux qui sont en état de se battre doivent y aller.

- C'est complètement inconscient, avec tout ça, tes appuis sont changés, ton équilibre est complètement désorienté. Tu seras la plus facile à abattre.

- Peut-être bien, mais je ne compte pas observer les autres se battre pendant que je me repose ici, déclaré-je en enclenchant mes bombonnes de gaz.

Il ne dit rien. Il y a quelque chose qu'il ne me retirera jamais, c'est la personne qu'il m'a fait devenir. C'est lui qui m'a rendue comme ça. La personne qu'il a connue il y a des années est loin derrière moi. Je n'abandonnerai pas le champ de bataille tant que je pourrais encore me tenir debout.

- Si t'y passes, je te jure que je t'en voudrais jusqu'à la fin des temps Eline.

- Tu sais Livaï, que je me batte aujourd'hui, ou demain, ça ne change strictement rien. Mes fractures ne se résorberont pas une journée. J'aurais tout le temps de me reposer quand on en aura fini de toute cette histoire. Et si tu crois que je suis encore cette personne avec des idées noires dans la tête, tu te trompes. Ça fait longtemps qu'elles m'ont quittée. Je ne compte pas mourir aujourd'hui, ni demain.

Il ne dit rien. J'envoie un regard aux autres qui se disputent encore sur ce qu'on doit faire. Puis a Hange qui a eu l'idée folle de se mettre à découvert pour observer le port.

- Tu ne m'empêcheras jamais de faire quelque chose que j'ai décidé, continué-je. Tu peux bien me retenir de force ici, je finirai par trouver un moyen pour m'échapper. Je t'aime, mais ce n'est pas ça qui me retiendra. Tout ce que tu peux faire pour moi, c'est me regarder me battre pour deux.

Je finis par m'assoir en soupirant pour observer les autres sur le point de se battre, exaspérée. Ils sont décidément incapables de discuter entre eux et prendre la moindre décision sans s'aboyer dessus.