Chapitre 87

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Le son de la pluie s'éloigne lentement, bien plus rapidement que nous parvenons à accepter la mort de l'être que nous croyions n'avoir jamais à pleurer. Parce qu'il était le plus fort d'entre nous, et que nous n'aurions jamais pensé qu'il mourrait sous le coup d'une balle. Parce qu'il ne devait pas mourir tout simplement.

Si le temps se calme lentement, ce n'est pas le cas de notre douleur et nos sanglots. Là où je prie toujours pour entendre son cœur battre, je n'entends que les larmes d'Hange et les miennes couler depuis de longues minutes. Là, ici dans cette forêt, entourée des bras d'un être que la vie a quitté.

La terre tremble faiblement. Est-ce qu'ils ont réussi à nous suivre ? Poum-poum... Je pensais pourtant tous les avoir eus avec la lance foudroyante. Mais peu m'importe. Laissez-moi s'il vous plaît profiter de ces derniers instants que je passerai à jamais dans ses bras. Poum-poum... poum-poum... Ils se rapprochent au rythme du galop d'un cheval. Hange doit l'avoir remarqué. On devrait repartir. De toute façon, nous n'avons plus aucune raison de rester ici, au campement. Nous y venions pour le matériel médical, mais maintenant, ça ne sert plus à rien. Poum-poum... poum-poum... poum-poum... Ils seront là d'une minute à l'autre. Poum-poum... poum-poum... Je me redresse brusquement. La terre ne tremble pas le moins du monde. C'est son cœur qui bat contre mon oreille. Je précipite mon oreille à sa bouche. Je suis presque sûre de sentir son souffle passer.

- Il est vivant ! Hurlé-je en relevant les yeux. Il est vivant Hange ! Son cœur bat encore !

Je ne comprends rien à ce qu'il se passe. C'est un miracle. Mais je n'ai pas rêvé. Je suis sûre de ce que j'ai entendu. Hange ouvre en grand les yeux sans rien dire alors que j'attrape la lampe torche. Je lui ouvre un œil et y dirige la lumière. Sa pupille se resserre pour agrandir son iris. Il est vivant. Il est vraiment vivant. Hange vérifie son pouls à son cou.

- Il est vivant... murmure-t-elle. Son pouls est très faible, mais il est en vie...

Je n'en reviens pas. Mes prières ont été entendues. C'est un miracle. Je le savais. Je savais qu'il reviendrait parmi nous. Je ne me suis pas acharnée pour rien. Elle se lève et saute de la carriole.

- Allonge-le sur une couchette ! Me crie-t-elle. Il a perdu beaucoup de sang ! C'est quoi ton groupe sanguin ?

- O ! Crié-je en attrapant Livaï.

- Parfait ! Tu vas pouvoir lui en donner un peu !

- Hange attends ! On a un problème !

Elle s'arrête. Je descends de la carriole avec Livaï dans les bras. Elle se tourne vers moi.

- Je ne suis pas eldienne. Il n'y a pas une seule trace de sang eldien qui coule dans mes veines. Si jamais ça me rend incompatible avec lui, ça risque de le tuer !

Elle se fige. C'est un gros problème, auquel nous ne pouvons pas avoir la réponse. C'est un immense risque à prendre. On doit se décider vite. Si seulement j'avais su que j'aurais à lui donner un peu de mon sang, j'aurais demandé à Sieg si ça me rendait incompatible. Et tellement de mystères entourent encore le clan Ackerman qu'on est vraiment mises au pied du mur. On ne peut que compter sur la chance, si on décide de le transfuser quand même.

- Comment est-ce que tu l'as su ? Me demande-t-elle, horrifiée.

- A Révélio. Le soir où je ne suis pas rentrée. Des soldats m'ont forcée à faire l'analyse sanguine.

Je crois qu'elle comprend que je lui ai menti sur ce qu'il s'était passé. Mais de toute façon, on n'a pas le temps de s'attarder là-dessus. J'allonge Livaï sur la couchette qu'elle a sortie d'une tente. Elle ne dit rien. Je revérifie son pouls et sa respiration. Pas de changement, c'est plutôt bon signe. Mais elle a raison sur une chose, il va avoir besoin de sang, sinon il va mourir d'anémie.

27 et une émotions (Livai/Levi x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant