27 et une émotions (Livai/Levi x OC)

Chapitre 24

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La journée a été longue, très longue même. Malgré tout, on est allé à l'entrainement d'Eren comme prévu, mais on en a encore rien tiré. A force, Hange finit par être à court d'idée. A part espérer qu'il réussisse à recourir à l'auto-pétrification par un quelconque miracle, on ne peut rien faire.

Malheureusement, aujourd'hui encore, l'entrée de la grotte qu'il essaie de boucher depuis trois semaines est restée ouverte. On est rentrés vers dix-sept heures, et pendant une heure, j'ai disparu dans ma chambre. Mais l'ennui m'a rattrapé si vite que je ne pouvais pas faire autre chose que repenser à ce que m'avait dit Livaï.

Pourquoi est-ce que dans ce qu'il disait, j'avais l'impression d'entendre la chose la plus vraie qu'on ne m'ait jamais dite ? Il n'y a pourtant personne que j'ai reconnu de mon enfance au bataillon. Mais je sais qu'il est loin de se tromper. Si je venais à donner mon vrai nom, peut-être qu'on me reconnaitrait. Et alors, qu'est-ce qu'il se passerait ?

Il y a quatorze ans, j'ai laissé derrière moi une enfant passée sur des dizaines d'avis de recherche, sans qu'on ne m'ait jamais retrouvée. J'ai disparu il y a quatorze ans et j'ai probablement été considérée comme morte depuis le temps. On ne retrouve jamais un enfant après qu'il ait disparu plus de soixante-douze heures. Je refuse d'être un miracle pour qui que ce soit.

Je n'ai pas peur de sortir de ma zone de confort, de m'éloigner des croyances que j'ai, ou alors c'est ce dont je me persuade. Il y a des choses dont je suis sûre, et d'autres dont je ne suis plus certaine. Il me retourne le cerveau. Me fait douter de tout. Y compris de moi-même.

Je soupire. Toutes ces pensées me fatiguent. Je n'ai pas envie d'y penser. Je suis bien comme ça. Je suis bien en étant Ellie. Et pas Eline. Puis même Eline n'a pas de nom. Au final, à quelques lettres près, ça ne change rien que j'ai telle ou telle identité.

Je me lève finalement, je quitte la chambre, pour toquer à celle qui est plus loin de deux portes. Sans attendre la réponse des filles, j'entre. Sasha et Mikasa tournent toutes les deux la tête vers moi lorsque je passe le palier de la porte, l'air plus que surprises que ce soit moi qui ait toqué.

- Est-ce que... commencé-je. Est-ce que je peux venir un peu avec vous ? Je m'ennuie comme un rat mort toute seule.

- Oui bien sûr ! S'exclame Sasha tout sourire.

Elles sont toutes les deux assises en tailleur par terre. Mikasa est dos à la porte, et à moi, Sasha est face à moi.

- Qu'est-ce que vous faites assises par terre ? Demandé-je en les rejoignant.

- On discutait, rien de particulier, me répond Mikasa.

- Oui fin bon... marmonné-je. Il y a plus confortable que ce parquet usé pour s'assoir, dis-je en le faisant grincer sous mes pieds.

- Non ! Il est parfait pour jouer aux cartes. Je distribue ! Nous dit Sasha.

- Je crois qu'au fond d'elle elle espérait que quelqu'un vienne nous rejoindre pour qu'on soit assez pour jouer à un jeu de cartes, songe Mikasa en regardant Sasha attraper son jeu de cartes.

- Président ou pouilleux ? Propose-t-elle.

- A trois, c'est pas super intéressant le président.

- Comme vous voulez, moi tout me va.

On réfléchit un temps, jusqu'à que Mikasa propose :

- On peut faire une belote aussi ?

- Non, trop compliqué pour moi, j'ai jamais rien compris à ce jeu, refuse Sasha tout en continuant à mélanger les cartes.