27 et une émotions (Livai/Levi x OC)

Chapitre 74

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Livaï

Eline est partie en début d'après-midi, pour sa mission de filature quotidienne. Elle n'a même pas pris la peine de prendre le thé avec nous, elle est partie comme une voleuse. On s'attendait à la voir revenir assez tôt comme tous les vendredi. Parce qu'à chaque fois elle perd la trace de Sieg sur le chemin. Elle est persuadée qu'il va voit Eren. Elle ne lâche rien. Elle s'investit beaucoup dans sa mission, comme si sa vie en dépendant.

Mais Eline n'est pas rentrée. Il est dix-neuf heures. Dire qu'elle a du retard ne serait pas vrai. Elle aura du retard à partir du moment où elle aura dépassé le couvre-feux. Mais la sachant en général de retour entre dix-sept et dix-huit heures, son retour à la résidence tardant ne fait que nous demander sur la raison pour laquelle elle n'est pas encore là.

Tous attablés, nous patientons que le repas nous soit apporté. Je suis même surpris de voir Hange se joindre à nous. Son quotidien a brutalement changé lorsqu'Eren nous a contacté il y a quatre mois pour nous dire qu'il se joignait à Sieg. Depuis, sa quantité de travail a décuplé, et même si Eline et moi lui apportons de l'aide, elle croule sous le travail, si bien que c'est toujours Eline ou moi qui lui apportons une assiette pour ses repas, qu'elle ne mange qu'une fois sur deux.

- On a qu'à lui mettre une assiette de côté, elle mangera quand elle rentrera comme à chaque fois, me dit Hange.

C'est vrai qu'il lui est arrivé de rentrer tard, mais jamais le vendredi. A plusieurs reprises, je suis sûr qu'elle a sauté le diner et est allée se coucher directement après être rentrée, mais encore une fois, jamais un vendredi. Ce n'est pas la première fois qu'elle ne se présente pas à l'heure au diner, mais quelque chose en moi me fait penser que ce n'est pas normal.

- Vous êtes sûrs que je ne peux pas prendre sa part ? Insiste Sasha pour la troisième fois.

- Certain. Mange ce que t'as déjà dans ton assiette avant de vouloir prendre le repas des autres.

- Elle a dû réussir à le suivre jusqu'au bout cette fois-ci, c'est certain qu'elle va revenir avec de bonnes nouvelles, affirme Hange.

Bien qu'elle croule sous le boulot, composé notamment de négociations avec la hiérarchie qui essaie de gérer la crise depuis Paradis, mais aussi de l'élaboration d'un plan qui ne créerait pas un bain de sang dans la ville comme nous le craignons, elle n'a pas perdu sa joie de vivre. Ses cernes ne font pourtant que s'agrandir depuis plusieurs mois, et son corps s'amaigrir, par la faute de tous les repas qu'elle saute. Mais Hange reste elle-même, enthousiaste, positive, et fatigante.

- Ouais, elle doit avoir une bonne raison pour sécher le dîner.

Le repas se termine une demi-heure plus tard, sans qu'il n'y est toujours aucune trace d'Eline. Je me demande ce qu'elle trafique. La nuit ne va pas tarder à tomber. Même si elle a réussi à suivre Sieg jusqu'au bout, elle devrait déjà être rentrée. Elle a étudié sa routine en long en large et en travers, pour s'apercevoir de tout ce qui pourrait être suspect, ou changeant. Elle me l'a d'ailleurs décrite en détail. Sieg est toujours de retour chez lui à vingt heures au plus tard, même le vendredi. Bien qu'elle n'ait pas réussi à le suivre jusqu'à sa destination de ce jour, elle s'est assuré que ce détail ne change pas en attendant de le voir rentrer chez lui. Et désormais, lorsqu'il emprunte le chemin vers son domicile, elle ne prend plus la peine de le suivre jusqu'à qu'il y soit. Elle rentrait tard au début, maintenant, ce n'est plus que rarement le cas.

- On va l'attendre, comme ça on lui portera compagnie pendant qu'elle mangera, m'assure Hange.

- Il faudrait déjà qu'elle rentre pour ça, dis-je juste avant de boire une gorgée de mon thé.