27 et une émotions (Livai/Levi x OC)

Chapitre 57

🌑

- Cheffe... Cheffe d'escouade ?! Je m'exclame, si surprise que j'en lâche ma tasse qui se renverse sur la table.

- Je sais que c'est un peu soudain, me répond Hange, mais...

- Attends, stop, je la coupe. T'as fumé pour avoir une idée pareille ?

La journée était normale jusque-là. Je me suis levée à l'heure habituelle, j'ai pris mon petit-déjeuner habituel, je suis allée courir sur mon chemin habituel. J'ai rejoint les autres pour le déjeuner à l'heure habituelle, c'est-à-dire environ midi, et le repas n'a rien eu d'extraordinaire. Je n'avais rien prévu d'inhabituel pour ma journée. Après le repas, comme d'habitude, je suis restée avec Livaï et Hange pour prendre un thé avant de rejoindre les autres à un entrainement habituel. Même le début de notre habituel thé digestif était normal, jusqu'à ce qu'elle me dise ce qu'elle vient de me dire.

- Je crois qu'elle a besoin que tu lui répètes pour comprendre. C'est encore un soucis de neurones à connecter, lui dit Livaï.

- Très bien, soupire-t-elle avant de répéter ce qu'elle m'a dit juste avant. Eline, que dirais-tu d'être cheffe d'escouade ?

Si j'avais repris ma tasse, je l'aurais fait tomber et renversée une deuxième fois. Heureusement, je ne l'ai pas reprise à part pour la redresser. Mais je n'en reviens toujours pas. Je n'arrive pas à comprendre quelle mouche l'a piquée pour avoir une idée pareille.

- C'est vraiment une demande ou c'est un ordre ? Demandé-je.

- Ça se rapproche plus de l'ordre que de la proposition, me répond-elle. Mais tu ne peux pas refuser !

- Ah si, si, je peux très bien refuser ! T'es complètement dingue ou quoi ? Tu me vois, moi, diriger une escouade ? Je suis pas faite pour ça. Hange, je suis déjà incapable de choisir ce que je prends au diner entre les carottes rappées et les betteraves !

- Je crois qu'on tient le plus gros cas du bataillon. Le premier soldat à refuser une promotion... lance Livaï.

- Toi, si tu pouvais t'abstenir d'intervenir inutilement toutes les trois secondes ce serait bien ! Rétorqué-je. Hange, explique-moi un peu la raison pour laquelle tu as pensé à une aussi grosse connerie.

C'est pas comme si elle m'y avait préparée. Elle vient de me le demander comme si elle venait d'y penser à l'instant. Je me demande même si elle écoutait la conversation. Elle l'a dit complètement hors de son contexte. C'est pas comme si on discutait des escouades à reformer, des missions à venir ou des recrutements à venir.

- Tout simplement parce que le bataillon n'a plus aucune structure. A part l'équipe de Livaï, il n'y a plus d'escouade à proprement parlé. J'ai réfléchi à une solution mais avec quasiment que des nouvelles recrues, c'est compliqué.

- Tu te fous de moi là ? Y a des mecs de la garnison et des brigades spéciales qui ont dix ans de plus que moi qui ont rejoint les rangs dernièrement. Eux, ils ont la carrure pour ça !

- Mais ça ne fait pas tout ! S'exclame-t-elle. Nos effectifs sont actuellement au nombre de cent quatre-vingt-huit. En nous excluant toutes les deux et l'équipe de Livaï, ça nous fait centre quatre-vingt-un soldats. Une escouade de 10, ça fait déjà beaucoup. On ne peut pas aller au-delà. Je te laisse calculer de combien de commandants j'ai besoin.

Je soupire. Dans l'idéal, elle en aurait besoin d'une dizaine. Je me doute bien qu'actuellement, elle n'a pas ces dix personnes aptes à cette tâche sous la main.

- A l'avenir, il est probable que je confie une équipe à Jean, mais il est encore trop jeune pour ça. Et même en le prenant en compte dans mes calculs... continue-t-elle.