Chapitre 32

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Nous nous trouvons en face d'un ancien manoir qui semble avoir été réutilisé par les brigades centrales pour en faire un QG. Hitch et Marlo viennent de repartir.

- Ils doivent être une bonne cinquantaine, au minimum. Le but, c'est de trouver parmi eux quelqu'un qui pourrait savoir où sont Eren et Historia. Armin et Ellie, vous restez ici surveiller les chevaux et l'entrée. Il faudrait pas qu'on soit pris de court par une nouvelle dizaine qui rentrerait au bercail. Les autres, avec moi. Ne les abattez pas, faites juste en sorte qu'ils soient hors d'état de nuire.

- Bien, réponds-je en attrapant un fusil. A toute à l'heure. Et interdit de clamser, mais pas besoin de vous le dire.

Ils hochent toutes la tête, et s'engouffrent dans les hautes herbes pour se rapprocher discrètement du grand bâtiment. Armin reste assis dans le chariot, surveillant l'entrée, tandis que je me mets dos à lui, pour surveiller ce qu'il ne voit pas, adossée au chariot.

- Dis ? M'interpelle le garçon. Est-ce que tu crois qu'on avait vraiment pas le choix d'abattre tous ces gens ?

- Hm... pensé-je, hésitante. Habituellement, je t'aurais répondu non. J'aurais aimé qu'il y ait eu une alternative. Mais je dois avouer qu'il n'y en avait clairement pas. Mais tu vois, là, on a le choix de le faire ou pas. Et Livaï a choisi de ne pas prendre plus de vies que ça. Il y a des fois où on est contraints de prendre nos décisions au plus vite, et à Stohess, c'était clairement le cas.

- Le caporal n'aime pas les morts inutiles. Il doit considérer que les tuer là ne nous avancerait pas à grand-chose.

- Exactement. Surtout qu'on n'est pas en danger de mort comme la dernière fois. Il faut bien avouer, que ce serait plus qu'injustifié là.

Un coup de vent nous oblige à rester silencieux le temps qu'il secoue les hautes herbes dans lesquelles nous sommes cachés.

- Qu'est-ce que tu as ressenti toi ? J'aimerais savoir... ça me rassure de me dire que je ne suis pas le seul à me haïr d'avoir ôté une vie.

- Je n'ai plus jamais pu me regarder dans une glace derrière. C'était il y a plus d'une décennie. C'est lointain. Mais après, j'ai commencé à être horrifiée par moi-même.

- Attend ? Je comprends pas bien là... Murmure-t-il. Tu avais quel âge au juste ?

- C'est pas le plus important. Je l'ai fait dans tous les cas. Mais Armin, ne fais pas comme moi s'il te plaît. Ne te mets pas à te détester pour ça, dis-je en me tournant un peu vers lui. Surtout que les circonstances n'étaient pas les mêmes. Je dis pas que tu n'as rien fait de mal, mais on peut reconnaître ça comme de la légitime défense. Ce n'est pas du tout la même chose.

- C'est plus facile à dire qu'à faire... murmure-t-il en abaissant le regard.

Je redirige le miens vers l'avant. Il est évident qu'il se déteste en ce moment même. Mais c'est encore tout frais. Et surtout, on sait qu'on va probablement avoir à réitérer le cauchemar. Ça ne va pas aller en s'arrangeant.

- Je sais... je sais à quel point c'est dur. Tu as l'impression de plus mériter la mort que quiconque sur cette terre. Tu te demandes ce que va engendrer la mort de cette personne. Tu commences à devenir dingue. Ta tête se met à tourner, t'en as envie de gerber. Tu as l'impression que ton cœur ne bat plus, et que chaque bouffée d'air que tu prends est illégitime. C'est comme si le monde s'arrêtait de tourner, et tu ne peux rien y faire. Tu ne peux que t'en vouloir, et te dire que c'est le minimum que tu as à subir pour compenser l'horreur que tu as engendrée. Mais c'est surmontable. Je te jure que c'est surmontable.

27 et une émotions (Livai/Levi x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant