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Je sors un peu moins de trois semaines plus tard. C'est un véritable soulagement de regagner la caserne. J'étouffais là-bas.
J'ai remarché dix jours après la visite d'Hange, avec l'aide d'une béquille qui m'accompagne encore pour l'instant. J'ai reçu la visite d'Eren, Mikasa et Armin une après-midi, qui m'ont tenus compagnie. Les trois autres sont aussi venus me voir. Livaï et Hange sont revenus. J'ai dévoré le livre que Livaï m'avait amené, pour le terminer quelques jours avant ma sortie. Il me tardait vraiment de rentrer. Les derniers jours étaient de loin les plus longs, et je me suis juré de ne plus jamais me retrouver dans un état me faisant gagner le droit à une hospitalisation de plus d'un mois.
Ce soir-là, le soir de mon retour, et la veille de notre départ à la capitale pour la remise des médailles et la commémoration, après le repas, je remonte comme d'habitude à ma chambre, heureuse de la retrouver. L'odeur de son bois ancien, l'inconfort de mon oreiller et mon matelas, le peu de vêtements que j'avais, m'avaient vraiment manqué.
J'ai encore un protocole strict, à base de désinfection matin et soir, de changement de pansements, de rééducation et de repos. J'en ai encore pour deux mois minimum de repos comme ça. Trois mois sans entrainements, ça va être dur à rattraper. Mais bon, si je me sens capable de reprendre avant, en y allant doucement, je ne me retiendrais pas.
C'est donc avec sérieux ce soir, après avoir pris ma douche, que je m'occupe de mon protocole d'auto-soins. Assise sur mon lit, je retire le pansement de mon ventre, passe les désinfectant, et recolle le pansement neuf. Puis vient le moment de faire la même chose pour mon dos. Ce qui est beaucoup plus compliqué.
Je me souviens encore de ce que j'ai ressenti lorsque j'ai passé ma main dans mon dos, pour y découvrir la plaie de l'autre côté de la première. J'ai été profondément terrorisée. Je pensais vraiment que j'allais mourir. Et même si c'était il y a plus d'un mois, tout ça m'est resté. Ça a mis du temps a réapparaître. Au début je n'y repensais pas du tout, je voulais juste me remettre sur pieds au plus vite. Puis quand j'ai commencé à faire de la fièvre la nuit, les images de ce jour sont revenues en cauchemars. C'est le genre de chose qui nous marque à vie, de frôler la mort d'aussi près. Comme la première fois, je garderai la marque à vie pour me rappeler comme j'ai de la chance d'être encore là, et l'horreur que c'était sur le moment.
On toque à ma porte. Surprise, je m'interromps dans mon intention de retirer le pansement dans mon dos, et me tourne un peu vers elle, lui faisant dos à l'origine.
- Je suis occupée ! Deux petites minutes ! Dis-je à la personne de l'autre côté de la porte.
- Qu'est-ce que tu fais ?
Je lui poserais bien cette question aussi. Qu'est-ce qu'il me veut encore ? Sa présence m'a été très agréable durant mon hospitalisation, et ça m'a touchée qu'il prenne le temps de venir me voir. Mais là, ce soir, j'aimerais juste profiter de la tranquillité de retrouver mon chez-moi, toute seule.
- Je m'occupe de mes pansements, réponds-je en me reconcentrant sur mes soins.
Il ne dit rien. Je reprends ce que j'avais arrêté de faire, commençant à décoller le pansement. Jusqu'à aujourd'hui, on le faisait pour moi. Et c'était bien plus simple. Mais là, me le faire à moi-même dans le dos, c'est littéralement impossible. Je n'y vois rien, pas même de quoi retirer le pansement.
- Tu veux de l'aide ? Me demande-t-il à travers la porte.
- Non, je me débrouille très bien. Repasse plus tard.
Pas question, mais alors, vraiment, il n'est pas question que je reçoive de son aide. Je préfère encore me débrouiller toute seule, plutôt qu'il vienne m'aider. De toute façon, je ne pourrais pas indéfiniment recourir à l'aide des autres, il va bien falloir que je me débrouille toute seule. Autant commencer dès aujourd'hui.
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27 et une émotions (Livai/Levi x OC)
FanfictionComment deux êtres en train de se noyer pourraient-ils se sauver l'un l'autre ? Quant bien même ils s'aimeraient suffisamment fort, l'un finirait par se sacrifier pour sauver l'autre. Peu importe leurs efforts pour nager main dans la main jusqu'à la...