27 et une émotions (Livai/Levi x OC)

Chapitre 44

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Jean me tend la main. Accrochée au rebord du mur je l'attrape, et le laisse me hisser dans une horrible douleur.
Je suis la dernière à remonter. Les autres sont un peu plus loin, à une dizaine de mètres, en train d'installer Sasha et Armin qui sont tous deux inconscients.

- Est-ce que tout va bien ? T'es vraiment très pâle Eline... Me demande-t-il en même temps que je me relève.

- J'ai été un peu blessée. Mais ça ira.

Il m'envoie un regard suspicieux.

- Hange est là-bas si tu penses avoir besoin de soins dans l'immédiat, m'indique-t-il du regard. On croyait vraiment que vous étiez mortes toutes les deux...

- Moi aussi... réponds-je d'une voix à peine perceptible.

Il m'envoie un autre regard inquiet. Mais je fais mine de ne pas m'en apercevoir. Nous nous remettons en marche pour rejoindre les autres. Pas après pas, la douleur ressurgit de plus belle. Respirer devient si difficile que je préfère retenir mon souffle. Mes jambes tiennent à peine. Je crois sentir mon sang s'écouler de ma plaie. Personne ne nous regardent, ils s'occupent de nos deux blessés.

Je m'arrête, comprenant que faire un pas de plus m'est impossible. J'amème mes mains à mon ventre, et je tente de décoller un peu le bandage sous mon t-shirt. Je les ramène sous mes yeux, pouvant les observer de nouveau couvertes de sang, tandis qu'une flaque tombe en une fois à mes pieds, suivie d'une autre, sans que ça s'arrête.

- Qu'est-ce que ... ? Souffle Jean en se tournant vers moi, les yeux exorbités.

Je relève mes yeux désespérés vers lui. Je crois que je repleure. Il s'arrête et me regarde avec effroi. Son horreur se transmet à moi. C'est déjà la fin. Je pensais survivre un peu plus longtemps, juste assez pour leur faire mes adieux. Derrière lui, je vois Hange et Livaï relever le regard vers nous. Et mes jambes cèdent sous mon poids. Je m'effondre à plat ventre. Ma vision se noircie. Mon corps perd l'ensemble de ses forces. Ma tête se remet à tourner.

On me tourne sur le dos. Je sens l'air froid surgir sur ma plaie, qu'on se met à compresser juste après. Je vois tous leurs visages. Je ne peux plus les entendre, mais sur leurs lèvres et dans leurs yeux, je peux lire ce qu'ils me disent.

« Tu m'entends Eline ? »

« Reste avec nous ! »

« Tout va bien se passer Eline, tu vas t'en sortir t'inquiètes pas ! »

Des flash m'éblouissent souvent lorsque je tente de me laisser sombrer. La douleur ne s'atténuent pas. C'est tout ce qui me fait encore sentir vivante. Je sais qu'au moment où je ne la sentirai plus, c'est que je serai partie.

Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir !
J'aimerais être capable de leur dire, pour leur faire savoir que ça n'avait rien d'intentionnel. Je ne veux pas mourir. La mort m'effraie bien trop désormais. Je ne peux pas mourir comme ça, pas maintenant.

Je cherche par tous les moyens à ne pas sombrer dans l'inconscience. Je détaille leurs visages, j'essaie de comprendre ce qu'ils peuvent ressentir. Hange est à ma droite. Son œil encore indemne est figé dans un air d'effroi alors que ses mains appuient sur mon ventre. Mikasa est à ma gauche, et me tient la main sans que je ressente la chaleur de l'avoir serrée dans les siennes. Je n'ai même pas la force de resserrer mes doigts. Son visage traduit la même tristesse que lorsqu'on pensait Armin mort. Jean a posté sa tête juste au-dessus de la mienne, et me regarde encore de la même manière que lorsqu'il s'est retourné. Il me semble qu'il a relevé ma tête pour la poser sur ses genoux, comme pour m'offrir un oreiller. Connie et Eren se tiennent juste derrière Hange, encore debout. Tous deux la bouche entrouverte, et les yeux tremblants. Ils semblent comme tétanisés.