27 et une émotions (Livai/Levi x OC)

Chapitre final

Kappelen, 12 octobre 854

Mon très cher Pierre,

Je t'écris cette lettre un peu moins d'une semaine après la fin de la bataille entre ciel et terre, pour t'assurer que je suis bel et bien en vie. Par contre, pour le jour où nous nous reverrons, attends-toi à être surpris. En fait, je me trouve encore à l'hôpital au moment où je t'écris. Onyankopon m'a dit qu'il te ferait parvenir cette lettre par tous les moyens. J'ai encaissé pas mal de blessures au cours de la bataille, et j'ai probablement perdu l'usage de ma jambe à tout jamais. Elle est encore là, mais je suis incapable de m'en servir. J'aurais dû écouter Livaï quand il me disait d'y faire attention. Il s'est passé des tonnes de choses depuis qu'on s'est quittés avant que je m'en aille pour la dernière bataille de ma vie. Si tu savais... Tu trouveras avec cette lettre une autre qui conte tout ce qu'il s'est passé. Entre temps, Hange nous a quittés, puis Eren à son tour. Je n'ai pas le courage de te donner les détails de tout ce qu'il s'est passé. C'est encore très douloureux pour moi. Je ne sais pas si je m'en remettrai un jour. Sache que désormais, le pouvoir des titans n'est plus. Eren s'est sacrifié pour le faire disparaître. Il n'y a plus de différence entre les eldiens et les autres êtres humains.

On ne va malheureusement pas pouvoir rentrer sur Paradis avant un bon bout de temps. Après tout, nous avons trahi l'île pour aller arrêter Eren que tous les eldiens de Paradis vénéraient. Je ne sais pas quand nous nous reverrons, si tu es toujours en vie toutefois. J'espère sincèrement que tu as pu réchapper du cri de Sieg, et que tout va bien pour toi et ta famille. Nous, maintenant, tout ce que nous avons à faire, c'est vivre la vie en paix que nous avons méritée. Je me relèverai, quand le moment sera venu. J'ai juste besoin d'un peu de temps, pour accepter la mort de deux personnes que j'aimais très fort. Mais je crois que j'ai les moyens d'être heureuse. Après tout, j'en ai encore beaucoup à mes côtés.

Je te confie Nuit, fais-en ton chat à toi. Il t'aime bien, je suis sûre que vous vous entendrez à merveille maintenant que vous allez vivre quotidiennement ensemble. J'attendrai avec impatience le moment où nous pourrons nous revoir, et ta réponse à cette lettre. Tu me manques, mon ami. Sache qu'où que je sois, et même si j'ai toutes les raisons pour aller mal, je vais bien.

Je t'embrasse,

Eline

Je réponds par un signe de main à Gaby qui m'appelle à les rejoindre par la négative. Puis en souriant, je continue à les regarder, elle et Falco, jouer avec Scout qui s'en va chercher la balle qu'ils lui ont envoyée en bondissant de joie. Il commence à faire un peu froid. Les feuilles rougissent doucement, pour colorer le paysage dans des teintes chaleureuses. Malgré tout, ce début de saison annonce un automne ensoleillé. Le ciel est parfaitement dégagé, il n'a encore pas plu une seule fois depuis début octobre.

- Tu vas attraper froid si tu restes comme ça Eline, me dit-il en déposant ma veste sur mes épaules.

Je bascule la tête en arrière, pour le regarder sans effacer mon sourire. J'avais un peu chaud sur la route, alors je m'étais découverte. Mais il adore toujours autant décider pour moi de ce qui est mieux. Ça ne me dérange pas, parce que le voir autant prêter attention au moindre petit détail qui pourrait me compliquer la vie, ça n'a pas de prix, lui qui autrefois me paraissait sans cœur et désintéressé des autres.

- Arrête de me regarder comme ça, tu sais très bien l'effet que ça me fait, soupire-t-il en m'obligeant à remonter le tête.

Il vient s'assoir juste à ma droite, en même temps que j'attrape dans mon sac l'enveloppe que nous sommes passés prendre au point relai sur le chemin pour rejoindre le parc. Un instant, je regarde encore Gaby et Falco sans l'ouvrir, puis finalement, je m'y décide. Je lis silencieusement les mots d'Historia qui nous sont adressés.