27 et une émotions (Livai/Levi x OC)

Chapitre 82

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Je referme la porte derrière moi, et m'y adosse d'épuisement avant de me laisser glisser pour finir assise par terre. Les coudes sur les genoux, je porte ma tête dans mes mains. Ça n'avance à rien, personne ne sait rien. J'ai eu l'occasion avant de partir d'aller demander à Sieg s'il savait d'où est-ce que je pouvais venir.

- Je n'en sais rien. Ce n'est pas le genre d'info dont je me préoccupe. Peut-être qu'Eren est au courant, mais je doute qui soit plus bavard même à ce sujet.

Pierre n'a rien trouvé non plus. Au final, ça ne m'avance à rien, je devrais peut-être juste abandonner. De toute façon, savoir comment j'ai pu me retrouver là ne changera rien. Dans tous les cas, je suis née et j'ai grandi sur cette île. Et jusqu'au bout, je me battrai pour elle.

Je n'ai pas le temps de me lamenter indéfiniment parce que je suis incapable de savoir d'où je viens. Je ne m'en étais pas préoccupée avant de l'apprendre par un simple hasard. Il y a bien trop de choses importantes auxquelles je dois penser. Et en premier lieu, il vaudrait mieux qu'on s'attarde sur les espions Mahrs actuellement infiltrés dans nos murs. Ça a tilté dans ma tête quand Livaï m'a expliqué ce qu'il s'était passé à Ragako. Ce ne sont que des suppositions, mais il est probable qu'ils soient déjà là, parmi nous.

- Hange, faut que je te parle, dis-je juste après avoir débarqué dans son bureau, sans même avoir toqué.

Elle se retourne, un peu surprise. Le regard déterminé, je lui fais comprendre que ce que je viens lui demander, elle n'aura pas le choix d'accepter. Je ne comprends pas pourquoi personne n'y a pensé avant.

- Dis-moi, Eline. Je sais pas ce que t'a fait Livaï quand t'es allée là-bas, mais on croirait voir une toute autre personne.

- On s'en fout. C'est important. Je vais devoir t'abandonner pour la semaine. Ecoute-moi, t'as pas le choix de toute façon. Voici le rapport de ce que Sieg a confié à Livaï. Quelque chose m'a interpellée dans tout ça. Il y a quatre ans, en plus de Sieg, des soldats Mahrs se sont infiltrés dans le mur pour vaporiser le gaz qui a transformé les habitants du village en titans.

- Oui et ?

Je m'avance vers elle pour lui donner le rapport. Elle y jette un bref coup d'œil avant de relever les yeux vers moi.

- Il est fort probable qu'on soit complètement passés à côté de soldats infiltrés. Peut-être même qu'ils ont envoyés leurs guerriers. Dans ce cas, on risque d'être pris par surprise. Laisse-moi aller enquêter. De toute façon, tu t'es affranchie d'Onyankopon. Tu n'as pas besoin d'une seconde personne dans les pattes.

Elle hausse un sourcil. Elle n'a pas l'air de me prendre au sérieux. Mais je suis certaine de ce que j'avance. On ne peut pas s'en sortir si on ne sort pas des schémas de pensée classiques. Puis après tout, nous nous sommes bien infiltrés chez eux, alors ils ne se priveraient certainement pas de le faire.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Un intuition, déclaré-je fermement.

Elle soupire un coup. Je suis sûre de moi, je n'en démordrai pas. Je crains le pire si nous ne parvenons pas à les débusquer, mais ils sont là, c'est certain.

- C'est d'accord, mais tu prends ton escouade avec toi.

- Non, hors de question. Avec tout ça, je n'ai confiance en presque personne, pas même mes soldats. Il est hors de question que je me coltine une taupe dans les pattes. Je vais faire cavalier seul, et c'est le mieux.

Son regard déterminé entre en confrontation avec le miens. Je n'ai jamais été spécialement très têtue, mais il y a des choses sur lesquelles je peux me montrer encore plus entêtée que n'importe qui au bataillon. On ne peut pas débusquer les partisans d'Eren dans nos rangs, on ne peut même pas savoir combien ils sont, mais on peut au moins essayer de retrouver nos ennemis qui préparent en douce un plan sur nos terres. On ne leur donnera pas l'avantage de l'effet de surprise.