Chapitre 66

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Assise à une table dans le réfectoire, deux jours plus tard, je remplie les papiers qu'Hange m'a donnés. Livaï est assis à la même table. Nous buvons tous les deux un thé comme ça n'était pas arrivé depuis longtemps. Ça m'avait paru durer une éternité. Je suis heureuse d'être de retour.

Le soir des obsèques, je n'ai pas trainé au repas, et je suis allée me coucher rapidement, heureuse de retrouver ma chambre. Le lendemain, comme je me l'étais promis, j'ai accepté les choses telles qu'elles étaient, et j'ai décidé de ne plus y penser. J'ai laissé tout ça derrière moi. J'étais de retour de chez moi, et je ne pensais pas que retrouver ma famille de cœur me ferait tant de bien. J'ai même retrouvé, en seulement l'espace d'un jour, l'appétit qui me manquait depuis deux semaines. Ce qu'il s'est passé, c'est que la chose brûlant à l'intérieur de moi a enfin réussi à combler un peu le vide, dès le moment où j'ai retrouvé les autres. Je ne me souviens plus de quand exactement, mais j'ai compris qu'ils n'y étaient pas pour rien. Les retrouver a fait grandir à l'exponentielle ce sentiment ou cette émotion au point où elle m'a complètement submergée à mon retour.

- Qu'est-ce que tu fais ? Me demande-t-il.

- L'élaboration de mon escouade. Hange m'a donné le registre de nos soldats mais ça ne m'aide pas vraiment.

- Tu te prends trop la tête, on t'a dit de faire au plus simple.

- Tu dis ça parce que toi t'as juste eu à aller piocher dans les soldats de la cent-quatrième brigade ! C'était facile, t'as pris tous ceux qui restaient.

- Des escouades dans ma vie, j'en ai fait pas mal, et je me suis jamais pris la tête comme ça.

- Ça, c'est parce que t'es un flemmard Livaï. Tu veux pas m'aider ?

- T'as juste à prendre au hasard c'est bon.

- Pas question. Je veux qu'ils s'entendent tous bien. Mieux on s'entend, plus on est soudés. Il me manque encore trois recrues à trouver.

- Pour une fois que tu dis quelque chose d'intelligent...

Je ne lui réponds rien. C'est quand même très culotté de sa part, surtout qu'il ne semble vraiment pas décidé à m'aider. Mais je vais faire avec.

- J'ai une question à te poser, me dit-il après un court silence.

- Vas-y je t'en prie.

- Vous êtes quoi l'un pour l'autre, Pierre et toi ?

Je détache complètement mon attention de mes papiers et du registre, relevant le regard vers lui. Il me regarde fermement, un peu pressé que je lui réponde.

- Tu te fous de moi là Livaï ? Dis-moi que c'est une blague avant que je m'énerve.

- Ça n'a rien d'une blague, c'est une vrai question.

- Et je peux savoir d'où te vient cette question ? Que crois-tu qu'on puisse être ?

- J'en sais rien, tout et n'importe quoi sauf des amis.

- Mais il est marié imbécile ! Et sa femme attend un enfant ! T'as bu pour avoir une idée pareille ?! Je m'exclame en me levant.

- Est-ce que tu l'aimes ?

- Je vais t'en foutre une c'est pas possible !

Il ne dit rien un instant. Il m'a énervée il a gagné. Imaginer que Pierre et moi puissions être plus que des amis, c'est la meilleure qu'il m'ait faite. Je comprends même pas d'où il tire cette idée.

- Ah, je comprends ! T'es jaloux c'est ça ? Vraiment, y en a pas un pour rattraper l'autre c'est pas possible... soufflé-je en repensant à la conversation que j'avais eu avec Pierre le jour où je l'ai revu.

27 et une émotions (Livai/Levi x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant