27 et une émotions (Livai/Levi x OC)

Chapitre 69

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Le printemps est arrivé, et est aussitôt passé. Je n'ai pas eu le temps d'admirer le bourgeonnement des arbres qu'il se terminait déjà. La côte s'est vue encore plus animée qu'auparavant. Jelena, Onyankopon, et quelques autres ont quitté l'île pour retourner sur le continent Mahr. Nous, avec l'aide de nombreux de ses ingénieurs, on a avancé sur la construction du port. Voilà dix mois que nous en avons débuté l'aménagement, et il semble toucher à sa fin. Il y a trois mois, nous avons terminé la construction du bâtiment de vie, accueillant pas moins de deux cents chambres, pour le bataillon et nos invités futurs. On ne vit plus dans des tentes, et ce n'est pas pour nous déplaire. Retrouver de vrais murs, de vrais lits, du chauffage, ça a été la plus belle récompense à tous nos efforts.

- Cheffe, je vous pose ça là ? Me demande Liam en arrivant avec un autre sac de sable.

- Oui s'il te plaît. Ça devrait suffire là.

J'en verse actuellement un dans la bétonnière alors que Devi la fait tourner difficilement. Du sable, du mortier et de l'eau, et voilà notre béton pour finaliser les quais.

- Rejoins les filles à la peinture du bâtiment trois. Elles ont probablement besoin d'aide, ajouté-je en voyant que le garçon attend mes ordres.

Au bâtiment deux, des soldats sont perchés au toit pour fixer les vitres. Le bâtiment trois, futur lieu de réunion est presque terminé, il ne manque plus que la peinture et l'ameublement à faire. Le bâtiment un, c'est notre dortoir, et notre réfectoire aussi. Le deuxième sera un lieu de stockage, et c'est pour cette raison qu'on prend moins de temps chaque jour pour avancer sur celui-là. C'est le moins urgent.

- Attention ! On descend la vitre ! J'entends crier depuis le bâtiment deux.

- C'est bon, la peinture du hall est terminée ! Dit un soldat à d'autres aux bâtiment trois.

- C'est fixé ! Confirme encore un au deuxième bâtiment.

- Par ici, on va couler la dalle, nous dit un ingénieur.

Devi et moi amenons la bétonnière, et à nous deux, on coule le béton que nous venons de fabriquer. Puis on le lisse bien comme il faut. Et on se remet à en faire pour la dalle d'après.
Il fait chaud en cet après-midi de plein mois d'août. On sue tous corps et âme pour avancer au plus vite. On s'est donné un délais d'un an pour terminer le port. Il ne nous reste plus que deux mois.

- On coule celle-là et après on en reste ici pour la journée, dis-je au jeune-homme en même temps que je verse le sable.

- D'accord, de toute façon, tout le monde commence à s'arrêter.

- Il est déjà dix-neuf heures en même temps. Le repas ne va pas tarder à être servi.

Notre cuisinier, c'est Niccolo. Et si au début j'étais méfiante face à l'allure bizarre de la nourriture qu'il nous proposait, j'en suis désormais complètement fan. Depuis qu'il s'occupe de préparer les repas du bataillon, c'est un véritable délice à chaque repas. Je lâche un soupir de soulagement au moment où on termine de couler la dalle et la lisser, passant en même temps mon bras sur mon front pour essuyer ma sueur. Malgré toute les révélations, je ne me permets toujours pas de porter des manches courtes, quitte à mourir de chaud. Parce que le nombre de personnes ayant connaissance de mes marques s'élève à deux, et que je ne veux pas aller au-delà.

- C'est bon, tu peux y aller. Merci pour ton aide, dis-je à Devi. Bon appétit.

- Oui, à vous aussi ! Me répond-il en partant, courant presque.

Je prends une minute pour souffler, et me hâte au rangement des sacs de sable que nous n'avons pas utilisés aujourd'hui. Ils sont bien trop lourds pour que j'en porte plusieurs à la fois, alors je fais plusieurs aller-retour pour les ramener au stockage. C'est assez trivial comme lieu de conservation, juste un abris en bois, mais on n'a que ça, et c'est suffisant. On n'a pas eu de pluie depuis le début du mois de juillet, et il ne me semble pas que le ciel prévoie de venir rafraîchir l'île, alors on ne risque vraiment rien à les entreposer dehors.