Dès qu'il enfourcha sa moto, Leo contacta Visser pour le prévenir qu'Ewen était en danger : les vagabonds l'avaient attaqué, il avait réussi à leur échapper, mais il était blessé, et ses agresseurs le pourchassaient dans les souterrains. Visser déclencha immédiatement l'état d'urgence et appela tous les membres disponibles à combattre les dissidents afin de secourir le jeune héritier.
Le traceur indiquait qu'Ewen se trouvait près de la station du quartier rouge, toutefois, il avait envoyé à Leo des coordonnées GPS un peu excentrées sans préciser de quoi il s'agissait.
L'inspecteur et ses recrues prévoyaient de se réunir dans un fourgon de police devant la bouche de métro avant de descendre dans les tunnels. Visser refusa catégoriquement que Leo prenne part à l'opération, ce à quoi l'adolescent rebelle rétorqua qu'il n'avait pas besoin de son approbation. Il roulait déjà en direction du point mystère, persuadé qu'Ewen devait avoir une bonne raison pour l'avoir indiqué. Visser ronfla une dernière fois que c'était trop risqué, après quoi Leo décida que la conversation était terminée et débrancha l'intercom de son casque moto.
Cinq minutes plus tard, il se garait dans un parking du cœur historique, et bondit, téléphone en main, pour retrouver l'endroit épinglé sur sa carte. Les rues du quartier pavées et étroites encadraient de vieilles bâtisses aux pignons à gradins collées les unes aux autres. Le point se situait à l'intérieur d'un bloc. Leo fit discrètement le tour afin d'examiner chaque entrée dans l'intention de découvrir par laquelle il pouvait y accéder. Peu de gens circulaient : les commerces et les services qui occupaient les rez-de-chaussée étaient tous fermés à cette heure, parmi lesquels figuraient un fleuriste, un caviste, une pharmacie, un laboratoire, un centre social...
Le vrombissement d'une moto poussa Leo à se cacher dans une ruelle perpendiculaire. L'engin bifurqua également. Le jeune homme se plaça en travers du chemin. Un phare éblouit sa silhouette et étala son ombre loin derrière lui, tandis que la roue s'arrêtait à un mètre de son pied. C'était une Suzuki GSX-R 1000, le modèle de légende avec lequel sa passion pour la bécane avait commencé, et le pilote assis sur sa selle était son exemple, celui à qui il avait toujours voulu ressembler. Mais, Leo n'était plus un enfant et il comptait bien s'affirmer.
— Je ne rentrerai pas ! déclara-t-il de son air le plus buté.
— Je ne suis pas là pour te ramener, soupira maître Takeda en retirant son casque. Puisque nous ne pouvons te dissuader, mieux vaut encore t'accompagner et te préparer au danger. Visser m'a donné de quoi t'équiper.
Il sortit un gilet pare-balles de son sac à dos. Leo s'exclama :
— Je peux pas porter ça ! Y a marqué « police » !
— Au moins, personne ne se demandera pourquoi tu as un ceinturon.
Il lui tendit une sangle pourvue de gaines vacantes. Leo retira son bomber, puis clipsa et scratcha son harnachement, tandis que le maître en combinaison moto extrayait son katana de sa housse de transport pour le fixer à sa taille.
— Y a une arme à mettre dans le holster ?
— Un CZ 75 ou Glock 17. Des 9 mm chargés, une quinzaine de coups, pas de recharge. Donc, pas de gaspillage de munitions. Tu préfères lequel ?
— Donne le CZ 75. Je déteste ce flingue. Ava m'a défoncé tellement de fois en jeu qu'on dirait qu'il rate jamais la tête !
— Ce n'est pas un jeu, objecta gravement son mentor.
— Je sais, mais... si je peux être un quart aussi doué qu'elle pour viser, ça serait fantastique !
— Le Glock reviendra donc à Fred.

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Clan V
AcciónLes temps ont bien changé depuis l'époque glorieuse où les vampires de légende chassaient les êtres humains pour se repaître de leur sang. Faibles et anémiés, dépourvus de crocs, ils comptent aujourd'hui sur le clan pour survivre. Avec ses membres i...