Chapitre 3 : Rencontre Inattendue

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Le lendemain, je m'éveillai, complètement épuisé, les séances de dessin tardives ayant laissé leur empreinte sur mes yeux marqués par des cernes. L'amour que je vouais à cet art du dessin transparaissait dans chaque trait, mais l'idée de le transformer en une carrière n'avait jamais effleuré mon esprit. Ce domaine ne m'attirait ni de près ni de loin, du moins c'était ce que je croyais.

Même si l'idée de suivre une voie artistique avait brièvement caressé mon esprit, je savais que mon père, dans son caractère obstiné, n'aurait jamais donné son accord pour une telle orientation. Les aspirations personnelles se heurtaient souvent aux barrières des attentes familiales, créant une dualité entre la passion intérieure et les réalités extérieures. Mes yeux fatigués témoignaient du conflit silencieux entre l'amour pour l'art et les pressions familiales qui régnaient dans l'ombre de mes rêves.

Non, je mentais... encore.

Et alors, pourquoi devrais-je me plier à sa volonté ? Étais-je condamné à être une marionnette qu'il pouvait manœuvrer à sa guise ? Ces questions tournoyaient dans mon esprit, créant une tension entre l'autorité parentale et ma quête d'indépendance. Mon avenir, ne devrait-il pas dépendre de mes propres choix, de mes aspirations uniques ?

Les interrogations se succédaient, formant un cri silencieux contre l'ingérence dans ma vie. Pourquoi se mêlait-il de ce qui ne le concernait en rien ? C'était un affrontement intérieur, une bataille entre les attentes extérieures et le désir ardent de tracer mon propre chemin. Mon esprit était un champ de bataille où la volonté individuelle cherchait à s'affirmer face aux liens familiaux qui tentaient de dicter la trajectoire de ma vie.

— Haa... Plus j'y pense, plus ça m'irrite, avais-je exprimé, m'adossant a ma chaise.

Je me levai de ma chaise, saisis avec précaution le dessin de Seyla posé sur ma table, le caressant du bout des doigts avant de le ranger soigneusement dans mon classeur à dessins. Le papier lisse et les contours délicats semblaient refléter sa présence même en son absence. Après cela, je quittai ma chambre d'un pas décidé et me dirigeai vers la cuisine, laissant derrière moi les pensées troublantes qui tourbillonnaient dans mon esprit. Une fois dans la cuisine, je me préparai un petit-déjeuner simple, essayant en vain de chasser les questions persistantes qui continuaient de m'assaillir.

Dans cette pièce, je me retrouvai seul, une solitude devenue familière du fait de l'absence fréquente de mes parents. Mes journées s'écoulaient souvent dans ce huis clos, marquées par le silence et le vide. La majeure partie de ma vie avait été passée chez mes grands-parents, décédés malheureusement l'an dernier. Leur absence pesait lourd dans mon cœur, car ils avaient été parmi les rares personnes qui m'étaient chères.

Je m'étais installé sur la chaise devant laquelle mon petit-déjeuner avait été soigneusement préparé par ma mère, l'une des rares personnes qui occupaient une place spéciale dans mon cœur. Elle représentait le parfait contrepoint à mon père, apportant une touche chaleureuse et bienveillante à cette atmosphère souvent froide. Cependant, tout comme mon père, elle était malheureusement aussi absente que lui, laissant la chaise voisine vide, témoin muet de cette absence persistante dans ma vie quotidienne.

« Tu es le meilleur Siyah, je veux te voir sourire mon ange. Maman »

Chaque samedi, elle m'écrivait une minuscule lettre d'encouragement, une petite bouffée d'affection destinée à raviver le sourire sur mon visage. C'était la raison pour laquelle j'aimais profondément cette femme. Son amour pour moi était pur, incommensurable, une constante dans ma vie chaotique. Je me questionnais souvent sur la manière dont elle avait pu aboutir avec mon père, cet homme au visage froid et impénétrable, solide comme l'acier.

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant