Chapitre 37 : L'echec imminant

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Alors que je dormais paisiblement dans le salon, la lumière du soleil traversait les petites ouvertures des volets en direction de mes yeux, comme si les rayons du soleil avaient délibérément choisi de me réveiller de mon sommeil paisible. J'ouvrais donc lentement mes paupières, leur laissant le temps de s'habituer à la lumière éblouissante de l'astre de feu, car j'étais encore sous l'emprise de mon sommeil tardif. Mon rendez-vous nocturne s'était éternisé bien plus que je ne l'avais imaginé.

En effet, dès que j'avais reçu un message quasi instantané de Seyla, mon envie de somnoler s'était dissipée, remplacée par le désir de rencontrer en personne l'auteure de ces messages de détresse.

— Oh ! Tu es réveillé, Siyah ?! S'étonna Asu en me voyant essayer de m'habituer à la lumière qui m'aveuglait.

Je hochai la tête, car je n'avais ni la force ni l'envie de répondre à sa question, j'étais presque dans un état second. J'étais trop fatigué pour rassembler la détermination nécessaire. Dormir tard et se réveiller tôt était une énigme à mes yeux. Elle s'approcha soudainement de moi et posa ses lèvres sur mon front, comme pour me souhaiter une bonne journée, mais de façon amoureuse. En s'abaissant pour me donner ce baiser, j'avais aperçu sa poitrine généreuse qui semblait me défier, moi et mes désirs charnels. Cependant, je devais refréner ces pulsions, car je n'étais pas ici pour ce genre de frivolité. Ce n'était pas le moment de céder à de telles tentations, l'atmosphère dans cette ville était toujours lourde, des vies étaient en jeu.

— Je vais travailler, tu devrais te rendormir, il est encore tôt. Dit-elle en se couchant à mes côtés.

Un léger sourire m'avait échappé, car malgré mon épuisement, elle était ma source d'inspiration et ma raison d'être. J'avais donc répondu à son baiser, mais contrairement à elle, j'avais scellé mes lèvres aux siennes, cherchant ainsi la force nécessaire pour affronter cette journée qui s'annonçait sans aucun doute épuisante.

— Comment pourrais-je trouver le sommeil alors que tu es sous mes yeux ? Avais-je taquiné en admirant son joli minois.

Je n'avais jamais ressenti une telle légèreté. Habituellement, je me réveillais avec le cœur aussi lourd que le marteau de Thor, Mjolnir. Cette sensation était si agréable...

— Je suis heureuse de te voir ainsi, je t'aime, Siyah. Déclara-t-elle en répondant une fois de plus à mon baiser. Je ne peux pas me permettre d'être en retard, je dois te laisser, mes fidèles clients m'attendent. Si jamais tu ressens mon absence, tu sais où me trouver, plaisanta-t-elle en s'éloignant pour s'habiller.

Alors qu'elle s'éloignait pour se vêtir dans sa chambre, mes yeux là suivaient du regard, l'observant traverser la pièce avec grâce, prenant son temps. Une question urgente brûlait au fond de moi, une question que j'avais choisi de garder au fond de moi durant ces trois dernières semaines, mais j'en connaissais déjà la réponse, connaissant sa nature bienveillante. J'avais donc renoncé malgré moi et avais choisi de me diriger vers la salle de bain pour apaiser les séquelles de la soirée d'hier soir en plongeant mon visage dans une eau glacée.

Les images de la nuit dernière tournoyaient à nouveau dans ma tête. J'espérais que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve, mais à mon grand malheur, ce baiser qu'elle m'avait donné n'était en rien un rêve ; il s'était bel et bien produit hier soir. Une vague de questions m'avait submergé, mais j'avais décidé de mettre de côté ce qui s'était passé durant cette soirée. Elle avait forcément ses raisons pour avoir agi de la sorte avec moi, mais malgré cela, elle m'inquiétait profondément. Je me remémorais le moment où elle avait éclaté en larmes en tentant d'entamer une relation intime avec moi. À ce moment-là, je n'avais pas su comment réagir, si ce n'est en lui criant de reprendre ses esprits, avant de la serrer dans mes bras pour tenter de la réconforter dans son désespoir.

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant