Chapitre 28 : De retour chez soi

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La nuit déployait son manteau de splendeur, le silence s'étirait dans la voiture tel un marbre profond et immuable. À l'arrière, les filles sombraient dans un sommeil paisible, tandis qu'Isaiah manœuvrait avec une endurance infatigable. Mes yeux fixaient la lune, captivés par sa lumière éthérée, et dans ce moment de quiétude, les mots que j'avais audacieusement exprimés à Asu quelques heures plus tôt se manifestèrent de nouveau dans mes pensées : "Faisons l'amour." Ces paroles s'étaient échappées de mes lèvres sans hésitation, portées par une confiance profonde et inaltérable. Un frisson traversa mon être, mêlant l'éclat de la lune à la promesse suspendue dans l'air.

Qu'est-ce qui m'est passé par la tête pour lui avoir dit ces mots ? Je n'en reviens toujours pas, je vais... fusionner avec Asu...

Je voulais chasser ces pensées perverses de mon esprit, mais plus j'essayais, plus les images obscènes pullulaient dans ma tête, à tel point que mon membre s'éveillait lentement. Pour la première fois dans toute ma misérable existence, je ressentait l'envie irrésistible de goûter au corps d'une femme, de goûter à ce plaisir, à cette quiétude qu'était le sexe.

Ressentir le corps délicat et frais d'Asu contre le mien, caresser de mes mains sa poitrine ferme et lécher ses mamelons, entendre ses gémissements à chacun de mes mouvements en elle... face à toutes ces pensées, je découvrais une nouvelle facette de moi-même. Néanmoins, penser à ce genre de choses en compagnie de Seyla et d'Isaiah me donnait une image perverse de moi-même. Je devais absolument chasser ces pensées vulgaires de mon esprit une bonne fois pour toute !

— Isaiah, comment as-tu réussi à sortir de ta dépression ? Ça a dû être une épreuve insurmontable, n'est-ce pas ? Avais-je demandé dans le but de clarifier mes pensées.

— Eh bien, comme tu le sais, après qu'elle a mis fin à ses jours, je voulais à nouveau ressentir cet amour véritable que j'avais avec elle. Hélas, que je sorte avec une femme, que je couche avec une autre, rien ne semblait fonctionner. Je ressentais toujours ce vide qui consumait mon cœur et qui ne cessait de me faire souffrir à chaque instant. Les seuls moments de bonheur étaient lorsque je faisais l'amour avec elles. Cependant, passer une journée entière avec ces mêmes femmes m'ennuyait à m'en décrocher le ventre. Je t'ai dit avoir eu plus de cinquante relations sexuelles, mais je n'avais pas précisé que ces relations, je les ai eues sur une période de seulement trois mois, trois mois précédant sa mort.

— Mais comment tu as pu t'extirper de ce néant de tristesse ? Avais-je demandé, intrigué.

— Une femme incroyable que j'avais rencontrée par hasard dans la rue, un soir d'hiver. C'était la mère de ma défunte copine, révéla-t-il d'une voix empreinte de nostalgie. Ses paroles évoquaient une rencontre fortuite, insufflant un sentiment de chaleur à travers le voile de la mémoire.

— Sa mère ? Que venait-elle faire dans cette histoire ? Avais-je interrogé, perplexe, cherchant à dévoiler le mystère derrière son implication inattendue.

— Tu vas très vite comprendre. Alors que je déambulais dans les rues de la ville sans aucun but précis, par le plus grand des hasards, j'avais croisé le chemin de cette femme dont je n'avais pas pris de nouvelles depuis le jour où ma défunte s'était faite violer. Je ne sortais plus que les soirs à cette période de ma vie, et je n'adressais plus la parole à personne. J'évitais tout le monde comme la peste, j'avais honte de leur faire face après ce qu'il s'était passé ce jour-là. En bref, en croisant son regard, j'ai eu l'envie de m'enfuir, mais le son de sa voix m'appelant m'avait stoppé net. Soi-disant, elle savait ce que je ressentais et comprenait l'état dans lequel je m'étais mis. C'est alors qu'elle s'est approchée de moi et m'a donné une lettre au nom de Milena, celle que j'aimais à en mourir.

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant